Phénomènes parfois associés aux EMI, les sorties hors du corps sont rapportées par de nombreux témoins, capables parfois même de les contrôler. La science traditionnelle peine à les étudier, mais un jeune neuropsychologue s’y est attelé de manière très rigoureuse.
Sciences
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Intrigué par le témoignage d’un ami de lycée qui prétendait pouvoir voyager hors de son corps, Rodrigo Montenegro a cherché à faire l’expérience lui-même. Grâce à un livre consacré à la méditation tantrique, il a réussi à vivre ce phénomène. Cela l’a conduit à faire des études de psychologie, puis à se former en neurosciences et obtenir une licence de neuropsychologie et de neuromodulation médicale. Il passe actuellement un diplôme de médecine du sommeil à l’université d’Oxford.
Quelles sont ces expériences un peu boudées par la science, peu étudiées d’un point de vue normatif et souvent confondues avec des pathologies ? Après avoir compulsé un grand nombre de témoignages et publié des articles grâce aux recherches scientifiques qu’il a menées, Rodrigo Montenegro partage avec nous ses avancées et ses théories sur les expériences de sortie hors du corps.
Que sait-on de ce phénomène de sortie hors du corps, est-il récent ?
Depuis l’Antiquité, on retrouve des témoignages selon lesquels ces expériences de sortie du corps sont transformatrices et réelles ; de nombreux philosophes, comme Platon, ont parlé de cette possibilité et d’autres ont expliqué que ces capacités peuvent être développées. Le bouddhisme, notamment, évoque des techniques spécifiques, associées à des méditations tantriques, pratiquées à l’endormissement, qui amènent les pratiquants à sortir hors du corps et à expérimenter ce qu’ils appellent « le corps de lumière ». Certains états chamaniques dans d’autres courants de pensée permettent également de provoquer ces états modifiés de conscience. Ces phénomènes existent donc depuis des millénaires, alors que nous n’avons commencé à les étudier de manière expérimentale que depuis les années 1960.
Aujourd’hui, plus de 40 théories différentes peuvent expliquer ces expériences. Cependant, ces théories ne prennent souvent en considération que deux ou trois caractéristiques associées à ces expériences, alors qu’il en existerait plus de 80 spécifiques, comme celles rapportées dans mon livre. Ces mêmes théories n’expliquent pas non plus pourquoi certains « expérienceurs » seraient capables de percevoir des faits durant leurs expériences qu’ils peuvent ensuite vérifier. À mon grand étonnement, cela s’est produit 14 fois sur les 49 récits que compte mon livre. Mais ces témoignages sont aussi un frein à nos connaissances scientifiques.
En quoi est-ce un frein ?
Parce qu’il y a une trop forte dépendance des scientifiques par rapport à ces témoignages. C’est un problème, car aujourd’hui presque aucune étude scientifique expérimentale n’a encore été faite sur des sujets capables de provoquer ces états de manière volontaire et qui donc montrent une expertise avérée. De plus, il y a une grande incompréhension de la part des scientifiques et une confusion entre l’expérience hors du corps et d’autres phénomènes comme l’autoscopie. C’est une caractéristique perçue dans les désordres de dissociation, d’ordre psychiatrique, dans laquelle la personne se voit elle-même de l’extérieur. Même si des chercheurs comme le Dr Blank ont bien démontré l’existence de différences entre les expériences hors du corps et les phénomènes d’autoscopie, aujourd’hui encore certains chercheurs continuent à les confondre avec des pathologies psychiatriques, alors qu’il n’y a aucune pathologie associée à ces états quand ils sont étudiés sur des sujets sains. Des recherches comme celles que je mène le montrent clairement, notamment en permettant de comprendre des mécanismes neurophysiologiques spécifiques, mais non pathologiques, de ces états non ordinaires.
De nombreux philosophes, comme Platon, ont parlé de cette possibilité...
Quels sont ces mécanismes neurophysiologiques spécifiques que vous avez étudiés
sur ces sujets sains ?
Premièrement, il y a les mécanismes qui sont associés à l’état vibratoire, un phénomène de perception de vibrations non physiques très intenses qui arrivent avant ou après les expériences hors du corps. Cet état particulier, sur lequel j’ai publié des données spécifiques, montre une incrémentation des ondes gamma durant ces expériences allant jusqu’à 200 hertz. Or, le cerveau n’est pas amené à montrer ce genre de fréquences dans des conditions normales. Les ondes gamma au-dessus de 30-35 hertz ne sont perçues que dans des circonstances particulières, comme des moments « eurêka ».(...)
Journaliste et rédactrice en chef adjointe d'Inexploré magazine
Melanie Chereau est journaliste et auteur de plusieurs ouvrages. Ses thèmes de prédilection sont la spiritualité, la naturopathie et les médecines douces.
Elle pratique le bouddhisme depuis plus de 17 ans, est formée en Reiki et en aromathérapie. ...
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