Sur cette île qu’on nomme la perle de l’océan indien, située à une trentaine de kilomètres au sud de l’Inde, la spiritualité s’invite à tous les coins de rue...
Les champs de thé s’étendent à perte de vue dans ce pays aux multiples visages. Il y a quelques décennies il portait le nom de « Ceylan ». Au bord de la mer se dressent les cocotiers, tandis que la forêt tropicale s’orne d’une grande variété d’arbres majestueux. Les temples sont partout et de toutes tailles. Ils se fondent dans ce décor verdoyant, comme une suggestion à faire une pause, à contempler, à remercier, à vivre l’instant présent. Comme un appel à la bienveillance et à la compassion. On y brûle de l’encens, on amène des fleurs qu’on dépose aux pieds de Bouddha.
Une légende raconte qu’une dent retrouvée intacte sur le bûcher funéraire de Bouddha a été apportée ici, secrètement cachée dans la chevelure d’une princesse.
Le « Temple de la dent » est situé à Kandy. C’est un haut lieu de pèlerinage pour les bouddhistes. La relique de cette dent y est vénérée lors de cérémonies quotidiennes. Sa bibliothèque contient de précieux manuscrits.
Sarvodaya est une organisation non gouvernementale, fondée au Sri Lanka il y a 60 ans.
Elle est basée sur les fondements du bouddhisme et les préceptes de Gandhi. Elle vient en aide à un tiers de la population, soit 7 millions de personnes de toutes religions, ce qui représente 15 000 villages, dont 3000 vivent en autonomie. Son nom signifie « l’éveil pour chacun ».
Actions publiques et spiritualité
Lorsqu’une nouvelle route doit être construite, tous les villageois participent au chantier. Comme ils aiment dire : « construire la route ensemble et la route nous construit ». Elle a contribué à l’aménagement de 700 ponts et 100.000 projets liés à l’eau. L’ONU a décerné à Sarvodaya le prix du meilleur programme de reconstruction après le tsunami.
On apprend à l’artisan ou au paysan à économiser avant d’obtenir un micro-crédit, qui lui permettra l’achat d’outils ou d’une parcelle de terre afin de réussir à vivre de son métier. Retrouver sa dignité et restaurer la confiance en soi, prendre conscience qu’on a le pouvoir de changer sa vie et ainsi contribuer à un monde meilleur, voir qu’au delà des apparences et des préjugés il y a l’humain... voilà le coeur de la philosophie de Sarvodaya.
À travers des programmes de nutrition et des actions sanitaires on s’instruit à la prévention de la santé. On y enseigne comment arriver à bout d’un conflit inter-villageois ou à plus grande échelle, comment gérer les catastrophes naturelles. Il y a des écoles pour toutes les catégories d’âge et on s’adapte aux difficultés d’apprentissage de tous les élèves. Parfois, certains projets se font conjointement avec le gouvernement. Respecter l’environnement est aussi fondamental. On récolte l’eau de pluie, on utilise l’énergie solaire. On forme les agriculteurs aux techniques qui vont permettre d’avoir une ferme biologique mélangeant des procédés traditionnels et plus modernes. Le fondateur de Sarvodaya mentionne : « La Terre est notre Mère, et nous devons la protéger ».
Au Sri Lanka, sourire aux autres paraît plus naturel, tout comme faire preuve de patience et de respect. Accueillir ce que la vie nous offre jour après jour semble aussi plus accessible. Pourquoi le temps ne semble plus avoir la même importance ? Est-ce le lieu qui fait la différence ? Les gens qui s’y trouvent ? Ou est-ce peut-être notre regard qui soudainement change ? On dit que les voyages forment la jeunesse... et s’ils contribuaient aussi à lever les voiles qui nous empêchent de voir l’essence-ciel ?
Pour aller plus loin :
www.sarvodaya.org