Par tradition culturelle ou religieuse, ou encore grâce aux récents témoignages d’EMI et de communication avec des médiums, nous pouvons imaginer l’au-delà comme une étape où l’âme est amenée à s’améliorer et poursuivre un chemin. Quelques pistes de réflexion.
Art de vivre
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Que devient l’âme après la mort ? Où va-t-elle ? Tous concernés par la mort un jour ou l’autre, les hommes se sont d’abord tournés vers les traditions et les religions pour répondre à ces questions. Reconnaissant l’existence d’une ou plusieurs âmes, aux appellations diverses selon les cultures, celles-ci s’accordent pour dire que la mort est un passage vers un autre monde, où l’âme séparée du corps poursuit son voyage. Aussi « la mort n’est pas la fin de la vie, mais l’entrée dans d’autres modes d’existence », résume Maurice Godelier dans La mort et ses au-delà.
Néanmoins, le destin de l’âme diffère selon les croyances. Dans la plupart des cas, l’éternité promise dépend de son comportement durant son vivant. Selon ses mauvaises ou bonnes actions, l’âme se retrouve dans l’enfer-purgatoire-paradis des chrétiens ou dans le cycle des vies karmiques des hindous et des bouddhistes, le but étant de progresser spirituellement grâce aux diverses expériences vécues.
La tradition bouddhiste
Datant du VIIIe siècle, le Livre tibétain des morts ou Bardo Thödol décrit ainsi les états de conscience et les perceptions du défunt se succédant de la mort à la renaissance, à travers les trois bardos (ou étapes) du « moment de la mort », de « la nature en soi » et du « devenir », qui se déroulent sur quarante-neuf jours. Après la mort du corps physique, l’esprit sombre dans une profonde inconscience. Puis, nous explique Véronique Crombé, bouddhiste et spécialiste des arts asiatiques, il assiste à l’apparition des cinq bouddhas, entités paisibles mais farouches. Ils s’accompagnent d’une incroyable lumière, effrayante par la puissance de son éclat, et de lueurs plus douces de couleurs différentes, qui correspondent aux six conditions d’existence dans le samsāra : dieu, humain, asura, animal, être des enfers et fantômes affamés.
« Il est possible, à l’une ou l’autre de ces deux premières étapes, de se libérer du cycle des renaissances, en reconnaissant les visions qui nous assaillent, ces êtres et ces lumières pour ce qu’ils sont réellement : des manifestations de notre esprit et non des phénomènes dotés d’existence propre », précise-t-elle dans
Le grand livre de la mort à l’usage des vivants (1). Commence ensuite la douloureuse traversée de l’esprit, car l’être en devenir, réalisant qu’il est mort, souffre de la rupture avec sa vie passée. Animée par de nouvelles manifestations tout aussi terrifiantes, cette étape voit se mettre en place les conditionnements de la naissance à venir, dont les futurs parents. Toutefois, une autre voie est possible pour celui qui, de son vivant, a pris l’habitude d’invoquer le bouddha Amitābha. Grâce à sa foi, « il peut obtenir une renaissance dans la Terre pure, condition privilégiée qui permet de bénéficier de l’enseignement direct d’un bouddha et d’accélérer de manière spectaculaire la progression vers sa libération définitive ».
Expérience de mort imminente
Croyances obsolètes, peurs ou fantasmes ? Toujours est-il que de nombreuses enquêtes, reposant sur la multiplication des témoignages de personnes ayant fait une EMI, de médiums et autres, tendent aujourd’hui à rejoindre ces approches, attestant de l’existence d’un autre monde très élaboré. Si les récits des personnes ayant survécu à un arrêt cardiaque et fait une EMI durant leur décès clinique diffèrent selon chacune d’elles, beaucoup d’éléments similaires s’y retrouvent : sensation de paix, fin de la douleur, décorporation (le sujet se voit à l’extérieur de son corps), vision d’un tunnel ou d’un espace obscur, attirance vers un point de lumière, rencontre avec des défunts ou des esprits bienveillants, vision de sa vie passée, perception d’un environnement avec des paysages éclatants, ressenti d’un amour inconditionnel, d’une connaissance et d’une sagesse illimitée, etc. (...)
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Audrey Fella est historienne, essayiste et journaliste, spécialisée dans le fait religieux. Elle collabore régulièrement avec Le Monde des Religions, La Vie, Inexploré, Question de, etc. Diplômée de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes en sciences religieuses, elle a dirigé et coécrit Les Femmes mystiques. Histoire et dictionnaire (Robert Laffont, coll. Bouquins, 2013). Elle est également l’auteur de Hildegarde de Bingen. Corps et âme en Dieu (Points, 2015) et Femmes en quête d’absolu. Anthologie ...
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Inexploré n°40
Au-delà : si la mort n'est pas la fin...
L'ensemble des phénomènes étranges liés à l’étude de la conscience : expériences de mort imminente, sorties hors
du corps, médiumnité... semblent indiquer la survivance de
l’esprit ou d’une forme de mémoire. Mais avons-nous pris la mesure de
ce que soulève vraiment cette perspective, sur notre psyché, notre société ?
Si la mort n’est pas la fin, comment repenser le chemin du deuil, l’épreuve
la plus sensible et difficile qui soit ? Vers quelles contrées allons nous au moment du départ ? Si la mort n’est pas la fin, peut-être a-t-elle
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