Hommage - La psychothérapeute, écrivaine et théologienne Annick de Souzenelle a quitté ce monde le dimanche 11 août 2024. Ce portrait Inexploré honore sa mémoire et ses travaux, qui à travers ses récits et mythes, ont opéré de nombreuses mutations intérieures pour toute une génération.
Inspirations
Delphine Blast
« Provoquer un mouvement de réveil afin que chacun puisse “réapprendre à lire” les évènements de sa vie, et choisir de lui-même, à sa manière, de se lever et de marcher. »(1) L’aspiration de la presque centenaire Annick de Souzenelle contient toute la vitalité de sa foi !
Née en Bretagne en novembre 1922, juste après la guerre, celle dont le discours réconcilie agnostiques et fidèles est habitée, depuis son jeune âge, par une quête de sens, d’absolu qu’elle ne trouve pas autour d’elle. Avocat à Rennes, son père, profondément blessé « dans son corps et son âme » pendant la Grande Guerre, ne se nourrit que des réunions d’anciens combattants. « Je me disais, se rappelle Annick de Souzenelle, mais qu’est-ce que ça veut dire que de se délecter de la guerre ! En fait, il prolongeait la fraternité qu’il avait connue dans les tranchées, et la réactivation de ce bouleversement tragique donnait à tous l’impression, ou plutôt l’illusion, de vivre. » Quant à sa mère, elle se remet mal de l’interdiction faite par ses parents d’entreprendre des études de médecine, bien qu'elle fût l’une des rares femmes à à avoir réussi le baccalauréat à cette époque (elles étaient cinq en France l'année où elle l'a passé). Là où, enfant, elle trouve la vie, c’est auprès de sa nourrice. Celle-ci est l’unique élément « sans culture » dans son entourage et possède seulement, mais pleinement la culture du cœur. « Alors que je ne pouvais pas toucher ma mère – cela “ne se faisait pas”, ma nourrice m’a donné la relation tactile, la proximité humaine, la chaleur animale, la tendresse qui a fait tout l’équilibre de mon enfance. »
Le goût du Divin
Cet équilibre se rompt à l’âge de cinq ans, après l’éclatement de sa famille, lorsqu’elle se retrouve seule, pensionnaire dans un couvent de religieuses à Paris, sans aucune référence géographique ni affective. Une période qu’elle qualifie de « terrible », au contact de religieuses qui ne la comprennent pas. « Je suis réellement descendue aux Enfers », raconte cette spécialiste en anthropologie et symbolique biblique.(...)
Angélique Garcia est journaliste depuis une dizaine d'années. Elle a été rédactrice en chef d’un média indépendant en région Occitanie consacré essentiellement aux thèmes de la culture, de l’art, du patrimoine et de l’écologie. Sa collaboration avec l’INREES / Inexploré lui permet de continuer à approfondir des sujets qui l’inspirent depuis longtemps (la conscience, la spiritualité…). En parallèle, elle se consacre à l’écriture.
Elle pratique la danse ainsi que le yoga auquel elle se forme en v ...
Les
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