Des membres bioniques à la possibilité de diriger nos ordinateurs par la seule force de notre pensée, les progrès technologiques nous bluffent et modifient profondément notre quotidien... Jusqu’à faire de nous des hommes-machines ?
Sciences
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« Un sixième continent, virtuel et numérique, existe désormais parallèlement à notre monde physique », signale Philippe Borrel dans son documentaire Un monde sans humains ? Les Français passent la moitié de leur temps libre, soit 4 h 58 par jour, devant un écran. Nos Smartphones s’aventurent rarement à plus de quelques mètres de nous, même la nuit, même en vacances. La moindre administration, école, entreprise, est connectée au cloud - cet espace virtuel où nous stockons nos informations et dont la croissance est vertigineuse. « Depuis son origine jusqu’à 2003, le monde a créé 5 exabits d’informations numériques. En 2012, nous avons créé 5 exabits en 10 jours », détaille Peter Diamandis, cofondateur de l’Université de la singularité.
Et que penser des fameuses NBIC (Nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) qui regroupent les sciences de l’infiniment petit, de la manipulation du vivant, de l’informatique et de l’intelligence artificielle, et qui franchissent maintenant la frontière de nos corps ? Sans en avoir conscience, progressivement, nous devenons des « cyborgs » : des humains améliorés par la technologie. Lentilles de contact, appareils auditifs, prothèses de hanche, pacemakers… sont devenus monnaie courante. Coeurs artificiels, membres bioniques, implants cérébraux, ont également fait leur entrée sur le marché. Qui ne veut pas guérir ou améliorer ses performances quand cela est possible ? « L’acceptation par l’homme de ces technologies et son désir de les voir se développer sont frappants », souligne le Dr Laurent Alexandre, chirurgien, spécialiste des NBIC et auteur de La Mort de la mort. La fusion quotidienne avec le virtuel ainsi que l’hybridation homme-machine se normalisent. Ce n’est que le début.
Nous voilà acteurs, plus ou moins volontaires, plus ou moins conscients, d’une accélération technologique aux promesses formidables, mais sur laquelle personne n’a de visibilité. « Nous entrons dans un monde qui, pour une bonne part, n’a pas encore été pensé », pointe Jean-Claude Guillebaud, journaliste et auteur de La Vie vivante. L’enthousiasme pour un monde amélioré par la technologie interroge, inquiète parfois, surtout lorsque nous réalisons que nos comportements technophiles entérinent les thèses du « transhumanisme ». Ce mouvement, qui a pris son essor aux Etats-Unis dans les années 1980, prône l’usage de la technologie pour améliorer les caractéristiques humaines, et combattre le vieillissement et même la mort. Si bien que des recherches de pointe visent actuellement le transfert de nos consciences vers des ordinateurs. « Ce ne sont pas de doux dingues qui en rêvent. Ce sont par exemple les acteurs du fameux rapport commandé par le président Clinton sur la convergence des NBIC », précise Isabelle Sorente, philosophe. Le rêve transhumaniste d’une vie rendue éternelle par la technologie nous parle ainsi d’un monde dans lequel la nature n’aurait plus son mot à dire. Le corps est-il devenu négligeable ? Pouvons-nous prétendre nous passer de la biologie ? La vie est-elle un processus que nous pouvons contrôler ? Un besoin de discernement frappe à notre porte afin de tenir la barre entre science et conscience. Comment bénéficier d’une technologie souvent salutaire sans franchir la frontière imprécise entre progrès et appauvrissement de ce qui constitue notre humanité ? (...)
Titulaire d'un Master de philosophie, de diplômes de thérapie psycho-corporelle et d'homéopathie (Grande-Bretagne), Miriam Gablier s'intéresse particulièrement au potentiel humain et à l'intelligence du vivant.
Ses enquêtes sur les thérapies, la psychologie, la philosophie, la spiritualité et les sciences du vivant, lui permettent notamment de traquer les données se rapportant à la notion de conscience et à la relation corps-esprit.
Miriam Gablier est auteure de Les mystères de la conscience ...
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Inexploré n°24
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Science ou conscience, quel avenir nous attend ?
C'est dans l'air, un nouveau monde émerge. D'un côté, le besoin de remettre de la cohérence au coeur de nos vies se fait plus fort, la méditation se démocratise et les questions autour de la spiritualité ne sont plus réservés aux farfelus... De l'autre côté de ce saut de conscience, les progrès de la science sont à l'origine de profondes mutations qui affectent notre monde. L'intelligence artificielle réalise des prouesses, les robots seront bientôt partout, et nous sommes en passe de devenir des "cyborgs". Une réflexion vertigineuse s'impose : quel sera notre avenir ? Comment penser ces (r)évolutions technologiques ?
Un vent de spiritualité souffle sur la Silicon Valley. De plus en plus d’entreprises, comme Google ou Facebook, forment leurs collaborateurs à la méditation et à la pleine conscience. De quoi vraiment changer la donne ?
Un français sur quatre consulterait un voyant. Les amateurs recherchent-ils surtout un réconfort psychologique ? Peut-on vraiment obtenir des informations fiables sur son avenir ?
17 raisons d’appeler à son émergence. Ils sont astrophysiciens, biologistes, psychiatres, philosophes, enseignants, artistes, maîtres zen ou pionniers de l’écologie. Tous estiment qu’il est temps d’évoluer vers une nouvelle conscience, de soi et du monde. L’INREES leur donne la parole ...
Bernard Werber, un des romanciers les plus lus en France et ardent soutien de l’INREES, a écrit cette nouvelle spécialement pour les lecteurs d’Inexploré.
5 octobre 2014
Une nouvelle de Bernard Werber : les robots se cachent pour mourir
Ce mercredi, les huiles débarquaient à Rio pour l'ouverture du Sommet. Et trouvaient sur la table une déclaration déjà adoptée. Un texte qui déçoit même les plus pessimistes. Petit tour des avancées et des reculs. (Lu sur TerraEco)
La vie moderne génère un déracinement à l’œuvre dans nos sociétés. Migrations, anthropisation de la nature, urbanisation croissante, déconnexion du vivant, virtualisation du monde, les causes sont multiples et tout l’enjeu pour nous est d’équilibrer ce contraste, de l’harmoniser…
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