Dans le prolongement d’un été aride, nos régions ont connu cet hiver une sécheresse inédite. En pareil contexte, comment repenser le jardinage et le concilier avec ce défi climatique ? Des jardiniers éclairés nous guident vers la résilience…
Nature
Gary Barnes/Pexels
Confinement, inflation, prises de conscience écologiques… quelles que soient les raisons qui nous poussent à mettre les mains dans la terre, le jardinage a connu ces dernières années un regain d’intérêt. En France, il y aurait quelque 13 millions de jardins et 7 millions de balcons et terrasses… Mais faire pousser et fleurir requiert de l’eau, laquelle vient à manquer… Après une sécheresse exceptionnelle l’été dernier, les niveaux des nappes phréatiques étaient cet hiver sous les normales, avec 80 % des niveaux modérément bas à très bas, selon le service géologique national (le BRGM). Alors, comment jardiner durablement aujourd’hui ?
Activer la vie du sol et pailler
Dans tous les jardins qu’il développe sur les bases de la permaculture, de l’agroécologie et de l’agroforesterie, Stéphane Chatry, auteur de L’esprit permaculture, cherche dans un premier temps à agrader (contraire de « dégrader ») naturellement les sols, de manière à faire proliférer le vivant et à développer la biodiversité animale et microbienne. « Ce qui fait que l’eau va pénétrer et va rester, ce sont les champignons, les insectes, les vers de terre…, rappelle le jardinier. Il faut donc imiter la nature, préserver la vie bactériologique du sol, son système mycorhizien, comme en forêt où la terre n’est jamais à nu et où il y a de l’humus. » Concrètement, il est essentiel d’apporter de la matière organique dans le sol du potager, qu’elle soit verte à tendance azotée (tonte d’herbes), brune à tendance carbonée (feuilles mortes), mais aussi du compost, du fumier de poule… « Tous ces éléments sont très bien digérés par les sols ; ils activent la vie de ceux-ci et nourrissent la terre. »
Le jardinier Xavier Mathias, également auteur et conférencier, le rejoint : « La matière organique est comme une éponge sur laquelle on n’appuie pas ; elle se gonfle à la pluie et elle restitue l’eau doucement. Ici, la notion de déchets n’existe plus, car nous prenons soin de les valoriser dans la culture en lasagne, en faisant du compost, etc. Nous créons uniquement des ressources qui génèrent de la matière organique. » Par exemple, l’arrosage des plantes avec l’urine diluée à 10 % dans de l’eau est un fertilisant exceptionnel, et même nos selles peuvent être exploitées au jardin !
Une fois restauré, ce milieu vivant et fertile doit être protégé par une épaisse couverture végétale : de la paille, du foin, des feuilles, du bois raméal fragmenté, et même de la laine de mouton, qui peut absorber jusqu’à 30 % de son poids en eau et constituer un réservoir d’humidité… « Le paillage capte l’eau, préserve l’humidité et limite les arrosages, souligne Stéphane Chatry. Les besoins en eau sont moindres quand on travaille sur un sol vivant, à l’inverse d’un sol labouré où la terre, systématiquement maintenue à nu, dénaturée et brûlée par le soleil ainsi que le vent, ne capte pas l’eau. » Dans les périodes de grande sécheresse et en fonction de certains paramètres (paillage choisi, nature du sol…), il est parfois difficile de maintenir une terre humide. Dans ce cas, pour optimiser l'arrosage, il peut s’avérer utile d’arroser sous le paillage, devenu de ce fait moins perméable.
Récupérer l’eau, installer une mare…
Afin d’économiser l’eau, il existe des gestes simples… Pour commencer, « arrêtons de faire pipi dedans ! » s’exclame très sérieusement Xavier Mathias, faisant allusion à la chasse d’eau des toilettes qui consomme en moyenne neuf litres d’eau potable envoyés dans les eaux usées, soit environ 36 litres d’eau par jour et par personne. « Et récupérons-la, en installant par exemple des récupérateurs d’eau de pluie sous les gouttières. » En effet, on ne sera jamais aussi efficace qu’en récupérant la pluie, qui représente des milliers d’hectares de surface de captage de l’eau. (...)
Angélique Garcia est journaliste depuis une dizaine d'années. Elle a été rédactrice en chef d’un média indépendant en région Occitanie consacré essentiellement aux thèmes de la culture, de l’art, du patrimoine et de l’écologie. Sa collaboration avec l’INREES / Inexploré lui permet de continuer à approfondir des sujets qui l’inspirent depuis longtemps (la conscience, la spiritualité…). En parallèle, elle se consacre à l’écriture.
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