La vie complexe des insectes, qui s’éteint peu à peu, possède une intelligence qui interpelle, et les cercles de pensée alternatifs tentent de répondre à cette question : comment mettre davantage de conscience dans une cohabitation bienfaitrice avec leur monde ?
Nature
Bambang Suryadi/Pexels
Il est des silences trop assourdissants pour être porteurs de quiétude, et celui que laisse l’extinction de masse des insectes qui a balayé 75 % de leur biomasse ces dernières années en fait tristement partie. Seulement, jamais jusqu'à maintenant la question de la conscience des autres règnes n’a été tant évoquée et étudiée.
C’est une disparition silencieuse qui se produit à côté de nous, dans les jardins, à nos balcons, sous nos pieds, dans les forêts… Silencieuse d’une part parce que la souffrance du monde des insectes ne suscite qu’un timide émoi et que peu de porte-parole s'en font les relais. Et silencieuse au sens propre du terme puisque le ciel ne bourdonne plus, que la terre ne grouille plus et que les pairies ne stridulent plus autant qu’avant.
Et avant, c’était il y a très peu de temps ! Certains parlent d’une sixième extinction de masse, d’autres d’une apocalypse des insectes (L’apocalypse des insectes, Oliver Milman, éd. Dunod), mais le dénominateur commun de tous ces constats alarmants est l’origine anthropique du phénomène. Et tandis que la réhabilitation de techniques agricoles anciennes, telles que la permaculture, se présente comme le rempart à cette extinction, qu’en est-il réellement ? Jusqu’où la remise en question doit-elle aller pour atténuer cette tendance tragique ?
Disparitions et écosystèmes
Maryse Vanderplanck est chargée de recherche au CNRS, et spécialisée en écologie chimique des interactions plantes-abeilles. Elle propose une vision sans compromis de la disparition des insectes. « Le taux mondial d’extinction d’espèces serait largement supérieur (plusieurs dizaines à centaines de fois) au taux d’extinction moyen des dix derniers millions d’années », nous explique-t-elle. D’ailleurs, Kevin Lambaere, chargé de gestion écologique, précise qu’aujourd’hui, à titre d’exemple, l’Allemagne a perdu 75 % de sa biomasse en insectes depuis 1989. Autrement dit, ils sont quatre fois moins nombreux qu’il y a tout juste 30 ans. Une dynamique qui poursuit une courbe dangereuse de 1 à 2 % par an.
« Il y aura toujours des insectes, ils nous survivront ! », peut-on entendre de la bouche des profanes. Oui, ils nous survivront, mais là n’est pas le problème, puisque selon Maryse Vanderplanck, « chaque disparition d’espèce est problématique, car il y a des effets papillon non négligeables qui atteignent les écosystèmes. Ces effets sont d’autant plus importants que les disparitions concernent des espèces qualifiées de “parapluie” sur lesquelles repose le maintien de communautés plus complexes associant un grand nombre d’espèces. »
Aussi, face à l’absence de réponse politique probante au regard de cette problématique, de sensibilisation de la population et de mise en œuvre diligente des conventions internationales écologiques, la force individuelle s’est réveillée, avec l’exemple généralisé de la permaculture. En changeant d’échelle d’action, le lien au monde des insectes devient plus tangible puisque ces derniers partagent avec l’homme l’espace vécu, le territoire immédiat.
La permaculture et la réparation du vivant
La permaculture se présente comme un acte souvent militant, un refus de contribuer à l’augmentation des facteurs de dégradation des conditions du vivant. En effet, en consommant tel qu’il le fait actuellement, l’être humain détruit son propre habitat, mais aussi les habitats des autres espèces. Pour Maryse Vanderplanck, « les récents changements environnementaux globaux suggèrent même que la Terre est entrée dans une nouvelle ère géologique dominée par l’homme, l’Anthropocène ». (...)
Sahra Leclerc est journaliste spécialisée dans les philosophies orientales, l'étude de la conscience et l'interface homme-nature.
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