Pionnière du développement et de la reconnaissance des soins palliatifs, Marie de Hennezel a travaillé dix ans auprès des malades avant d'être chargée de mission au ministère de la Santé sur les questions de la fin de vie. Le Président François Mitterrand a préfacé son ouvrage "La Mort Intime". Extrait.
Au-delà
D.R.
Comment mourir?
Nous vivons dans un monde que la question effraie et qui s’en détourne. Des civilisations, avant nous, regardaient la mort en face. Elles dessinaient pour la communauté et pour chacun le chemin du passage. Elles donnaient à l’achèvement de la destinée sa richesse et son sens. Jamais peut-être le rapport à la mort n’a été si pauvre qu’en ces temps de sécheresse spirituelle où les hommes, pressés d’exister, paraissent éluder le mystère. Ils ignorent qu’ils unissent ainsi le goût de vivre d’une source essentielle.
Ce livre est une leçon de vie. La lumière qu'il dispense est plus intense que bien des traités de sagesse. Car c’est moins une pensée qu’il propose qu’un témoignage de la plus profonde des expériences humaines. Sa puissance vient des faits et de la simplicité de leur représentation. « Représentation », ici, est le mot juste. « Rendre présent à nouveau » ce qui toujours se dérobe à la conscience: l’au-delà des choses et du temps, le cœur des angoisses et des espérances, la souffrance de l’autre, le dialogue éternel de la vie et de la mort.
C’est bien ce dialogue qui est « représenté » dans ces pages, celui que Marie de Hennezel poursuit sans relâche avec ses malades proches de leur ?n.
Jamais ne s’effacera le souvenir de la visite que je fis à l’unité de soins palliatifs où elle déployait alors sa généreuse énergie. Je connaissais sa tâche et m’en entretenais de temps à autre avec elle. D’emblée m’avaient rappé la force, la douceur qui émanaient de ses paroles. Je les retrouvais chez les médecins et les in?rmières qui m’accueillirent dans son service. Ils me dirent leur passion, leurs efforts, les retards de la France, les résistances à vaincre. Puis ils m’accompagnèrent au chevet des mourants. Quel était le secret de leur sérénité ? Où puisaient-ils la paix de leurs regards? Chaque visage a marqué ma mémoire de son empreinte comme le visage même de l’éternité.
Celui de Danièle me revient à l’esprit, peut-être à cause de sa jeunesse et de son silence. Paralysée, privée de la parole, elle ne s’exprimait plus que par des battements de paupières ou sur l’écran d’un ordinateur commandé par son dernier doigt mobile. Et cependant, quelle vigueur d’esprit chez cet être dépouillé de tout, quelle curiosité pour l’au-delà qu’elle abordait sans le secours d’une croyance religieuse !
Marie de Hennezel nous parle de la dignité des derniers moments de Danièle et de ses compagnons d’infortune. Elle nous dit aussi, avec une modestie qui accroît l’émotion, la volonté des équipes de soin qui les accompagnent sur leur dernier chemin. Elle nous fait saisir l’aventure quotidienne de la découverte de l’autre, l'engagement de l’amour et de la compassion, le courage des gestes tendres pour ces corps altérés. Elle montre combien, loin de toute morbidité, c’est la joie de vivre qui nourrit leur choix et leurs actes.
Souvent, nous avons parlé ensemble de tout cela. Je l’interrogeais sur les sources de ce pouvoir d’effacer l’angoisse, d’instaurer la paix, sur la transformation profonde qu’elle observait chez certains êtres à la veille de mourir.
Au moment de plus grande solitude, le corps rompu au bord de l’in?ni, un autre temps s’établit hors des mesures communes. En quelques jours parfois, à travers le secours d’une présence qui permet au désespoir et à la douleur de se dire, les malades saisissent leur vie, se l’approprient, en délivrent la vérité. Ils découvrent la liberté d’adhérer à soi. Comme si, alors que tout s'achève, tout se dénouait en?n du fatras des peines et des illusions qui empêchent de s’appartenir. Le mystère d’exister et de mourir n’est point élucidé mais il est vécu pleinement.
Tel est peut-être le plus bel enseignement de ce livre: la mort peut faire qu’un être devienne ce qu’il était appelé à devenir ; elle peut être, au plein sens du terme, un accomplissement.
Et puis, n’y a-t-il pas en l’homme une part d’éternité, quelque chose que la mort met au monde, fait naître ailleurs? De son lit de paralysée, Danièle nous offre un ultime message : « je ne crois ni en un Dieu de justice, ni en un Dieu d’amour. C’est trop humain pour être vrai. Quel manque d’imagination ! Mais je ne crois pas pour autant que nous soyons réductibles à un paquet d’atomes. Ce qui implique qu’il y a autre chose que la matière, appelons ça âme ou esprit ou conscience, au choix. Je crois à l’éternité de cela. Réincarnation ou accès à un autre niveau tout à fait différent… Qui mourra verra ! »
Tout est là, en peu de mots : le corps dominé par l’esprit, l’angoisse vaincue par la con?ance, la plénitude du destin accompli.
A l’image de Danièle, l’ouvrage de Marie de Hennezel est d’une très forte densité humaine. Comment mourir ?
S’il est une réponse, peu de témoignages peuvent l’inspirer avec autant de force que celui-là.
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