Depuis 1985, Kenneth Ring s'intéresse aux expériences de mort imminente. C'est l’un des pionniers de la recherche sur les EMI. Comment est naît son intérêt pour ces expériences ? Que lui ont appris ses nombreuses années de recherche et quel regard porte-t-il aujourd’hui sur la mort ? Kenneth Ring se confie.
Au-delà
Kenneth Ring, Ph.D, est professeur émérite de psychologie à l’Université du Connecticut, co-fondateur et ancien Président de IANDS – International Association of Near-Death Studies. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les expériences de mort imminente dont « En route vers Oméga » récemment réédité par les Editions Alphée Jean-Paul Bertrand, ou « Lessons from the Light » co-écrit avec Evelyn Elsaesser-Valarino. Ken Ring a dirigé différentes études sur un grand nombre d’individus ayant eu des expériences de mort imminente, EMI. (NDE en anglais) et est considéré aujourd’hui comme un pionnier dans la recherche sur ce sujet. Depuis plusieurs années, il refuse systématiquement de s’exprimer sur le sujet de EMI. Il apporte son soutien à l’INREES depuis sa fondation, aussi a-t-il répondu favorablement à la demande de Stéphane Allix de rompre le silence, pour le film de la série d’Enquêtes Extraordinaires consacré aux EMI, et réalisé par Maurice Ferlet. Entretien exclusif.
Pourquoi ne voulez-vous plus parler publiquement des EMI ?
On me voit toujours comme le Ken Ring de 1985, comme s’il ne m’était rien arrivé durant les 25 dernières années de ma vie. Pourtant, je ne suis pas le même, mes intérêts ne sont pas les mêmes. Lorsque j’ai commencé mes recherches, nous étions très peu nombreux. Je passais pour l’un des plus grands spécialistes en EMI ; je répondais alors qu’il est facile d’avoir une telle étiquette lorsqu’il n’y a pas plus de trois personnes dans le monde pour traiter d’un tel sujet. Vers la fin de mon travail dans ce domaine, de nombreuses personnes travaillaient dessus, des recherches très populaires avaient lieu dans le monde entier et les EMI étaient connues de beaucoup de monde. C’est alors que je me suis dis : la machine est en route, ils sont nombreux à la faire fonctionner et à en prendre soin, je n’ai pas à continuer à faire la même chose. Il faut des idées neuves, des gens ayant d’autres points de vue. Je me suis senti tout à fait à l’aise en quittant la recherche sur les EMI : je savais que je ne l’abandonnais pas à son sort. D’autres la prenaient en charge et elle n’avait jamais été aussi bien entourée. Je n’étais plus indispensable et je pouvais me tourner vers d’autres activités, comme aller voir des concerts !
Vous aviez terminé votre travail ?
Oui. J’ai eu l’impression, c’est étrange à dire, d’avoir été libéré de ma tâche. Je ne veux pas être trop mystique mais lorsque j’ai commencé à faire ce travail, j’ai eu la sensation d’avoir été guidé vers lui ; j’ai été aidé, je bénéficiais de l’aide d’autres sources. C’était comme si j’avais un contrat sacré avec la lumière ; je travaillais pour la lumière, si j’ose dire. Vers la fin, je me suis senti déchargé : on me libérait. Une accolade divine en quelque sorte : que ta vie soit belle, tu as fait ta part. Je plaisante un peu, mais je sentais que ma tâche était finie : j’avais écrit ce que j’avais à dire. Avec mon livre Lessons from the Light, j’écrivais un récapitulatif final de ce que j’avais appris et de ce que les gens pouvaient apprendre des EMI. Une fois ce livre terminé, ma tâche touchait à sa fin. Voilà tout. C’est aussi simple que ça.
Pouvons-nous parler de ce que vous avez appris de tout cela ?
J’ai appris ce que tout un chacun apprend en étudiant ce sujet. Que la chose la plus essentielle dans la vie, c’est l’amour et agir avec générosité et gentillesse envers toute forme de vie. L’amour est plus important que tout au monde. La deuxième chose étant que la mort n’existe pas. La mort est quelque chose que l’on voit uniquement de l’extérieur. Elle parait horrible lorsque vous la regardez de l’extérieur, surtout si la personne en train de mourir souffre et qu’elle est intubée de toutes parts, mais vu de l’intérieur la mort est tout autre chose. D’un point de vue interne, elle n’existe pas. J’ai pensé qu’il était important que les gens sachent que la mort prenait l’apparence d’une bien-aimée pour le mourant. La lumière, la paix, l’amour immense, la connaissance qui se déverse dans la personne. J’ai voulu faire connaître ce point de vue particulier. Voilà donc les deux choses que j’ai apprises. Et aussi qu’il n’y a aucune raison d’avoir peur de quelque chose qui n’existe pas. C’est comme si vous multipliez un chiffre par zéro. L’importance de l’amour. Ceux qui vivent des EMI changent de valeurs et n’ont plus les mêmes priorités. Ce sont des petites entités de lumière qui absorbent la lumière qu’elles reçoivent, l’emportent et l’expriment dans leur quotidien. Il me semble que c’était ce que les gens devaient retenir et c’est cela que je suggérais dans mon livre Lessons from the Light : nous pouvons apprendre des EMI sans pour autant en avoir vécues soi-même. Nous pouvons apprendre par osmose, en écoutant ceux qui en ont vécues et ce qu’ils en ont retenu. C’est pour cela que j’appelle l’EMI un virus bénin. En vous exposant à elle, vous pouvez l’attraper. Vous pouvez refléter ce que vous avez appris d’elle dans votre propre vie. Une fois cela exprimé dans mon livre, j’ai su que c’était tout ce que j’avais à dire et que c’était ce qu’il y avait de plus important. (...)
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