La nature de la conscience est l’une des plus grandes énigmes de notre temps. Dans son nouveau livre La mort n’existe pas, le journaliste Stéphane Allix, qui défriche le terrain depuis une quinzaine d’années, tente d’en percer les mystères, tout autant qu’il met en lumière les limites des outils de la science sur la question.
Sciences
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Qu’est-ce que la conscience ? Quelle est son origine ? Que devient-elle à notre mort ? Pour la communauté scientifique, elle émergerait a priori de l’activité de notre cerveau… Mais en réalité, personne n’en sait rien. De plus, le paradigme matérialiste et ses outils de mesure s’avèrent de moins en moins adaptés pour comprendre l’étonnante profondeur des expériences « au cours desquelles la conscience semble s’affranchir de l’activité du cerveau pour révéler sa dimension non locale », pour reprendre les termes de l’écrivain Stéphane Allix.
Depuis La vie après la vie, livre précurseur sur l’après-vie du docteur américain Raymond Moody, référence dans le domaine des expériences de mort imminente (EMI), de nombreuses équipes ont mené près de quarante-cinq années de recherches pour tenter d’éclairer si la conscience survit au phénomène de la mort.
Stéphane Allix, quant à lui, s’est engagé dans une exploration singulière où un travail rationnel d’enquête scientifique côtoie l’expérimentation directe, notamment à travers le chamanisme en Amazonie. Son nouvel ouvrage au titre sans équivoque, La mort n’existe pas (éd. Harper Collins), est la synthèse de quinze ans d’investigation et de cheminement spirituel. « La science utilise des voies extrêmement riches et utiles, mais étroites, pour comprendre toutes les expériences de la conscience qui interrogent notre monde aujourd’hui, explique-t-il. Les médecins que j’ai interrogés sur les expériences de mort imminente, par exemple, se perdent parfois dans des
conjectures sans fin sur la relation entre le cerveau et la conscience, sans tenir compte de certains aspects essentiels des EMI, car cela les obligerait à réviser leur vision du monde… Or, il me semble qu’en les étudiant dans leur entièreté – en considérant les bouleversements psychologiques provoqués, les perceptions extrasensorielles qui les caractérisent, la nature profondément spirituelle de l’expérience –, on fait le constat qu’une approche uniquement réductionniste n’est pas en mesure de lever le voile sur leur réelle nature. Or, en tant que journaliste et qu’être humain qui a perdu son frère, ce sont des réponses que je cherche, j’ai besoin de la puissance et de l’entièreté du paysage… »
Conscience accrue en EMI
Selon le neurologue belge Steven Laureys, reconnu internationalement et récompensé pour ses travaux sur la conscience et ses états limites (coma, transe, etc.), les EMI ne prouvent pas que la conscience survit à la mort. « Comme le cerveau n’est pas irréversiblement mort lors de ces expériences, on ne sait pas ce qui peut s’y passer, même pendant un arrêt cardiaque. L’hypothèse qu’une sorte “d’activité résiduelle” provoque ces EMI ne peut être écartée. » Toutefois, cette hypothétique activité résiduelle est parfaitement spéculative, souligne Stéphane Allix. Elle « n’explique » pas les EMI et fait, en outre, l’impasse sur plusieurs de leurs caractéristiques récurrentes, inexplicables en termes d’activité cérébrale. « Les expériences de mort imminente sont des anomalies au sens scientifique du terme, elles ébranlent tous nos modèles », affirme le journaliste qui détaille : « Comment “expliquer” les perceptions extrasensorielles avérées et vérifiables lors d’une EMI par une activité cérébrale – normale comme résiduelle ? Comment “expliquer” qu’il soit possible que les témoins, en arrêt cardiaque et affirmant être sortis de leur corps, soient capables de décrire avec précision des lieux parfois éloignés de là où leur corps se trouve ? Une femme dans le coma qui décrit la scène de l’accident dans lequel elle a été impliquée, un soldat capable de décrire l’extérieur de l’hôpital où il a été conduit inconscient, un homme opéré à cœur ouvert donnant des détails vérifiables sur ce qui se passe dans la pièce jouxtant le bloc opératoire dans lequel il se trouve, etc. De tels cas ne sont pas rares, ils sont vérifiables. »
Angélique Garcia est journaliste depuis une dizaine d'années. Elle a été rédactrice en chef d’un média indépendant en région Occitanie consacré essentiellement aux thèmes de la culture, de l’art, du patrimoine et de l’écologie. Sa collaboration avec l’INREES / Inexploré lui permet de continuer à approfondir des sujets qui l’inspirent depuis longtemps (la conscience, la spiritualité…). En parallèle, elle se consacre à l’écriture.
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