Peut-on s’intéresser aux questions surnaturelles, tout en ayant les deux pieds sur terre ? Il y a dix ans, au
Café du Rendez-vous, à Paris, une rencontre improbable allait marquer le développement de l’INREES – Institut de recherche sur les expériences extraordinaires. Le souhait de Stéphane Allix, journaliste qui venait de fonder l’institut quelques mois plus tôt avec le Dr Bernard Castells, rejoignait le désir de Sébastien Lilli, un jeune artiste : celui d’ouvrir, enfin en France, un espace de recherche et d’information autour du mystère et de l’inexpliqué. La graine était plantée… Depuis, dix années se sont écoulées, l’arbre a poussé, donnant naissance au magazine Inexploré ainsi qu’à d’innombrables enquêtes, événements et travaux, montrant aussi à quel point l’extraordinaire rime avec une profonde quête de sens et une volonté d’harmonie. Mais quelles sont les expériences qui ont marqué et jalonné cette aventure ? Pour fêter cet anniversaire, la rédaction vous propose cet entretien inédit entre Stéphane Allix et Sébastien Lilli.
Stéphane Allix : Je me rappelle très bien de notre rendez-vous ici, suite à l’annonce du lancement de l’INREES en septembre 2007… J’avais reçu énormément de mails de différentes personnes intéressées par l’aventure, dont le tien, et contrairement à mes habitudes, où je préfère gérer les trucs seul, je me suis dit : tiens, lui, il faut que je l’appelle ! Et on s’était retrouvé dans ce café. La première intuition d’une très, très longue série dans l’histoire de l’INREES. Comment es-tu arrivé là, toi ?
Sébastien Lilli : Par hasard ! J’avais seulement 20 ans à l’époque, mais je cherchais à monter un projet qui ait du sens. Je ne savais ni quoi ni comment, lorsque je suis véritablement « tombé » sur une dépêche qui est restée une ou deux heures en page d’accueil d’un site sur lequel je n’allais jamais, et qui annonçait la création de l’INREES ! J’ai alors été appelé par cette aventure, puis les coïncidences ont continué jusqu’à notre rencontre, et m’ont embarqué dans cette aventure… Mais ce qui est formidable, c’est que ce projet qu’on a commencé à rêver tous les deux était finalement le même rêve que celui de milliers d’autres personnes autour de nous !
Stéphane Allix : Ce qui m’a frappé, c’est de voir toutes les synchronicités qui ont marqué les débuts de l’aventure. On avait l’impression d’être à un moment important, confronté à quelque chose qui nous dépasse. Je garde le souvenir de m’être simplement rendu disponible pour animer un projet qui était attendu ! Les gens étaient là quand on en avait besoin... Ils nous ont rejoints à chaque étape. Avec le recul, ça me déstabilise de voir à quel point ce n’est pas nous qui décidions, c’est presque comme si « quelqu’un » tirait les fils… Et ça, je l’observe sur des choses qui ont l’air d’avoir du sens, qui sont porteuses d’une dimension communautaire importante, ça me frappe vraiment aujourd’hui, alors qu’à l’époque je n’en avais pas du tout conscience ! Toi, tu as trouvé les réponses aux questions que tu avais quand on s’est rencontré ?
Ce qui m’a frappé, c’est de voir toutes les synchronicités qui ont marqué les débuts de l’aventure.
Sébastien Lilli : Ce qui est étrange, c’est que mon arrivée à l’INREES est marquée par d’autres concours de circonstances. Alors que je montais à Paris quelques années plus tôt pour intégrer une prestigieuse école d’art, j’ai été refusé une première fois pour des raisons administratives qui m’échappaient totalement. J’ai donc postulé à nouveau l’année suivante pour finalement être accepté, sauf qu’à la rentrée, mon école avait perdu mon dossier. Inimaginable ! J’ai ainsi été « écarté » de cette voie deux années de suite... Et je ne serais sans doute jamais arrivé à l’INREES sans ces épisodes. Chaque défi a sa raison d’être. Ce nouveau chemin m’a ouvert à de nombreuses questions existentielles : qui sommes-nous ? Pourquoi sommes-nous là ? Quel est le sens de la vie ? Et puis, ces interrogations se couplaient aussi à des phénomènes extraordinaires, de plus en plus récurrents. Des formes d’intuition qui se manifestaient et se vérifiaient, des voix…
Stéphane Allix : Tu n’avais pas que des voix ! Tu parlais aussi d’ombres qui passaient chez toi…
Sébastien Lilli : L’expérience la plus marquante, que je garde profondément en moi, s’est passée quand j’étais enfant, vers sept ans… C’était une fin d’après-midi comme les autres. Je rentrais de l’école alors que mon père partait au travail, tandis que ma mère revenait un peu plus tard. Comme tout bon élève, j’allumais alors ma console ! Quelques minutes plus tard, l’atmosphère est bizarrement devenue plus lourde, et j’ai soudain eu le sentiment d’une présence… Puis, j’ai aperçu une très grande silhouette, une ombre, au centre d’une lumière aveuglante, qui s’est avancée le long du couloir qui mène au salon. Pris de peur, j’ai filé sous la table pour me cacher. J’observais alors cette silhouette s’approcher. Mon cœur s’est accéléré jusqu’à ce qu’elle sorte de mon champ de vision… Et puis je ne me souviens de rien, jusqu’à ce que j’entende ma mère tourner la clé dans la serrure de la porte d’entrée ; j’étais alors allongé sur le canapé, devant mon jeu vidéo, interloqué. Environ deux heures s’étaient écoulées. Pendant plusieurs années, j’ai revécu cette expérience, la nuit, entre rêve et réalité, entre veille et sommeil, sans vraiment comprendre, dans un état de conscience modifié ou plutôt « étouffé », comme si un couvercle était posé sur une casserole en ébullition, cachant une réalité extraordinaire qui ne pouvait pas prendre forme aux yeux de la réalité ordinaire.
Stéphane Allix : Aujourd’hui, après avoir rencontré des gens qui travaillent dans de nombreux domaines différents de l’extraordinaire, comment interprètes-tu cette expérience ?
Sébastien Lilli : Je me suis longtemps posé la question… Au fur et à mesure des années, j’ai découvert que je n’étais pas seul à avoir une hypersensibilité, une sorte de porosité à l’invisible, qu’il y avait un tronc commun qui ancrait ces phénomènes dans notre existence. Cette cohérence d’ensemble me permettait de ne plus nier ce que je vivais, d’en garder parfois certains aspects pratiques, et la peur se transformait alors en curiosité. Mais j’ai compris aussi qu’il persistera toujours un mystère sur l’origine et la nature de ce que nous vivons… Je préfère parfois accepter ce mystère ! Chaque préjugé nous éloigne de la vérité, qui est sans doute plus riche et complexe, scientifiquement parlant, que ce que l’on imagine. Ma seule certitude, basée sur l’ensemble de nos travaux, c’est que nous ne sommes pas seuls, que d’autres réalités se superposent à la nôtre, que d’autres mondes existent ! Et que durant cette expérience, une porte s’est ouverte…
J’ai découvert que je n’étais pas seul à avoir une hypersensibilité.
Stéphane Allix : C’est marrant, je rebondis sur ce que tu dis, car moi, c’est la mort de mon frère qui m’a fait basculer sur les sujets extraordinaires. En essayant de comprendre le sens de ce qui lui était arrivé après la mort, si tant est qu’il lui soit arrivé quelque chose « après la mort », je cherchais des réponses objectives, des preuves… Il en était de même au début avec l’ensemble de ces phénomènes extraordinaires devant lesquels mon principal objectif était de les comprendre et de trouver des preuves scientifiques de leur réalité. Aujourd’hui, j’en suis venu au même constat que toi : il est peut-être vain d’essayer de vouloir tout comprendre intellectuellement de ces sujets-là. La découverte du chamanisme m’a beaucoup aidé à changer mon regard, qui était uniquement mental et cartésien, pour découvrir la partie intuitive de moi-même, découvrir qu’un autre accès à la connaissance était possible, et qu’en étant face à quelqu’un qui nous raconte une histoire extraordinaire il se passe des choses en nous, on ressent des trucs, on peut toucher une parcelle de la réalité de ce que vit cette personne, sans avoir besoin de la « valider scientifiquement ». Je me demande si ce n’est pas ça que l’INREES nous a permis de vivre : s’apercevoir qu’entre le noir et le blanc, il y a un espace immense où, tout en restant dans une zone de mystère, dans l’indécidable, on peut quand même écouter, accepter l’extraordinaire et grandir ensemble grâce au pouvoir de cette écoute et de ce respect…
Sébastien Lilli : Ce qu’on a tendance à oublier, c’est que la science n’a pas, et ne doit pas avoir, de point de final dans ses recherches ! La science doit accompagner l’interrogation et non la bannir. Elle est en quête perpétuelle, comme nous tous. Elle peut faire évoluer ses réponses, changer d’avis sur certaines questions, ne serait-ce qu’en découvrant l’existence de nouveaux grains de sable… C’est même sa vocation de les trouver, et c’est ce qui est passionnant, en créant des ponts entre des mondes qui ont tendance à s’ignorer, comme la science, la psychologie et la spiritualité ! Ça remet en perspective notre vision de la vie, de la mort, de la conscience, du cycle de l’âme… Et même notre conception de l’imaginaire ! Après tout, notre réalité est-elle vraiment si différente d’un rêve ? À part le fait qu’elle soit plus consistante et qu’elle semble avoir une durée, je n’en suis pas sûr… C’est d’une certaine manière ce que nous dit le chamanisme : la réalité n’est rien d’autre que ce que nous croyons, et de ce point de vue, nos pensées et nos émotions interagissent avec la toile du vivant !
Stéphane Allix : En voyant ce qu’évoquent le nombre incalculable de personnes que l’on a interrogées, qu’elles soient scientifiques, médiums ou chamanes, j’ai l’impression que l’être humain a une variété extraordinaire de possibilités d’accès à son monde intérieur. Et notre monde intérieur, c’est un monde ouvert sur le monde entier, sur l’ensemble des réalités ! On appelle ça la conscience, peut-être, je n’en sais rien. Mais j’ai l’impression d’avoir pu bénéficier, et de partager avec les gens qui nous suivent sur les espaces de partage de l’INREES, des ressources qui nous permettent d’accéder à nous-mêmes afin de devenir plus autonomes!
J'ai l’impression que l’être humain a une variété extraordinaire de possibilités d’accès à son monde intérieur.
Sébastien Lilli : Tout cela me fait penser à la fois à ton prochain livre et à une expérience qui m’est arrivée en allant voir une guérisseuse, Agnès Stevenin. À la fin d’un soin énergétique, elle s’était exclamée : « Est-ce que tu l’as vu ?! » Elle a commencé alors à me décrire un personnage qui était assis à mes pieds pendant la durée de la séance, une sorte de Sâdhu indien, qui lui fournissait des informations sur ce qu’elle considérait être une de mes précédentes incarnations. Est-ce vraiment raisonnable de parler de vie antérieure ? Surtout qu’au vu du concept de réincarnation, on doit bien en avoir vécu des dizaines, alors pourquoi celle-ci, maintenant ? Dans des moments comme celui-ci, ce qui est troublant, c’est que ces informations prennent sens dans la réalité d’aujourd’hui ! Un bon médium ou magnétiseur va mettre le doigt juste là où ça fait mal, ou ça fait sens, à un instant donné… Sans que je puisse valider cette existence, Agnès m’apportait là, sur un plateau d’argent, un éclairage sur ma personnalité, sur mon chemin de vie, sur le pourquoi du comment de certaines rencontres, sur des anecdotes qui me ramenaient à l’Inde… Elle me tendait surtout une perche pour dénouer des problématiques personnelles. C’est ce que tu as vécu, toi aussi ? Raconte-moi l’enquête que tu as menée !
Stéphane Allix : La mort de mon frère m’a interrogé : est-ce qu’on continue de vivre après ? Aujourd’hui, je suis convaincu que c’est une évidence… Mais au lieu de répondre à la question, ça en a ouvert des milliards de nouvelles : qu’est-ce qui continue à vivre ? Comment ? Et dans mon prochain livre, comme tu le soulignes, j’ai mené une enquête autour d’une de mes possibles vies antérieures. En fait, dans notre société, j’ai l’impression qu’on a focalisé notre attention sur les individus que nous sommes. On y prête une importance colossale parce qu’on est attaché à notre personnalité, on est content d’être qui l’on est. Mais ce qu’on découvre sur la conscience nous dit l’inverse : ce qui existe et ce qui est éternel en nous, ce n’est pas nos visages, nos personnalités avec lesquelles nous discutons en ce moment ; il y a autre chose d’éternel auquel on peut avoir accès, déjà toutes les nuits grâce aux rêves, quand on réussit à s’en souvenir…
Il y a quelques années, je sentais grandir en moi quelque chose qui était de plus en plus compliqué à gérer : je me sentais tiraillé entre des envies de faire ce que j’avais toujours fait, c’est-à-dire un travail intérieur, très personnel, très solitaire, et ce que me demandait l’INREES, c’est-à-dire le développement d’un magazine et la gestion d’une entreprise qui prenait de plus en plus d’ampleur. À ce moment-là, quand tu es devenu président et que tu as entièrement pris en charge la gestion de l’aventure INREES, je suis parti en Amazonie pour essayer de me retrouver… Ce qui est fou, quand je relis mon carnet de voyage, c’est que j’ai vraiment écrit : « Je suis content de partir pour me rencontrer. » Une semaine plus tard, je suis dans ma hutte, au milieu de la forêt, et en pleine journée, je décide de faire une méditation. Je reste allongé sur le lit, et là, il y a une scène qui s’impose à moi. Ça ressemble d’ailleurs plus à un rêve éveillé, comme si mon imaginaire me faisait voir une scène de guerre, avec un soldat, un Allemand, dont je sais le nom, le prénom, le grade militaire, et je le vois mourir dans des circonstances très précises, une vision complètement folle ! Je ne m’attendais pas à ça. Je suis en Amazonie, et je me retrouve dans un paysage de guerre, avec de la neige…
Quand la vision s’arrête, je note évidemment tout dans mon journal, et je me dis qu’il est impossible que tout cela soit vrai. Quelques semaines après, à mon retour en France, je googlise quand même le nom du soldat, et je découvre un homme qui portait ce nom-là, avec ce grade-là, dans l’armée allemande… Une coïncidence ? On est tous les deux rationnels, et comme toi, avant de commencer à m’imaginer être la réincarnation de tel ou tel, il me faut des éléments tangibles sur lesquels me baser. Je laisse donc ça de côté… en me disant juste que c’est une coïncidence bizarre. Mais un an plus tard, en reprenant les éléments, je tombe sur un historien qui me permet d’accéder au dossier militaire du soldat en question, et je découvre alors que cet homme est mort exactement comme je l’ai vu dans ma vision ! À partir de ce moment-là, je ne pouvais plus rationnellement me dire encore que tant de points communs étaient juste le fruit du hasard, et c’est comme ça que j’ai commencé cette enquête qui m’a emmené beaucoup plus loin que ce que j’imaginais…
A travers chacun des individus qui le composent, le monde se guérit.
Sébastien Lilli : Et humainement, ça t’a appris quoi ?
Stéphane Allix : J’avais un truc qui me hantait depuis l’enfance, cette obsession pour la guerre, pour la mort, qui ne date pas de la disparition de mon frère. Depuis toujours, la mort m’obsède, et elle est liée pour moi à l’idée de violence. En partant à 19 ans en Afghanistan pour devenir reporter de guerre, je suis allé rejoindre des hommes qui faisaient la guerre. Toute ma vie, j’ai porté en moi cette ombre, cette mélancolie, cette violence aussi, une révolte intérieure permanente, sans savoir d’où cela venait. Avec cette enquête, tout d’un coup, j’ai eu le sentiment de trouver des clés. Cela m’a alors donné la possibilité de m’en libérer, de guérir, en ne faisant pas autre chose que ce qu’on a fait tous les deux. S’intéresser aux expériences extraordinaires permet de réaliser combien l’être humain possède de nombreuses dimensions, de sentir combien nous ne sommes pas juste des corps de chair et de matière biologique. Mais plutôt comme si toi, Sébastien Lilli, moi Stéphane Allix ou chacune et chacun de celles et ceux qui lisent ces lignes en ce moment, étions non pas des êtres figés, mais des « points de rencontre » entre une histoire spirituelle faite de nombreuses vies passées et futures, et une histoire biologique façonnée par nos ancêtres, notre lignée familiale. Aussi, je ressens fortement que le but de la vie est sans doute d’être chacun un petit guérisseur du monde, à sa mesure, car en se guérissant soi-même, on guérit un peu le monde. Ainsi, à travers chacun des individus qui le composent, le monde se guérit.
Si chaque être humain faisait cela en même temps, le monde deviendrait un monde parfait en une fraction de seconde ! C’est possible… Donc je raconte cela dans ce nouveau livre intitulé
« Lorsque j’étais quelqu’un d’autre » : comment j’ai guéri d’un des plus gros bobos dont j’avais hérité. Ce qui me frappe, c’est que comme ça concerne la Seconde Guerre mondiale, comme par hasard il y a plein de gens qui commencent à me raconter des histoires autour de la Seconde Guerre mondiale. Pendant cette guerre, il y a quand même 60 millions de personnes qui sont mortes dans des conditions terribles et ces âmes, celles des victimes et celles qui ont participé à cette tuerie, elles sont bien quelque part ? Peut-être en nous ? On en a hérité collectivement... Alors, où est passée cette énergie, cette ombre, cette tristesse, cette mélancolie, cette horreur-là ? Elle est bien quelque part… On a certainement la charge de la guérir aussi.
Sébastien Lilli : Ce qui est assez exceptionnel avec des histoires comme celles-là, c’est qu’on redonne à chacun de nous le pouvoir d’évoluer. Trop souvent, dans notre société, nous sommes réduits à une image, à quelque chose de connu ou figé, comme si les êtres que nous sommes étaient de simples enveloppes, définies, voire prédéfinies. Alors que nous sommes des êtres de conscience ! Notre conscience est juste égarée, finalement, alors pour la rendre plus paisible, il faut des moments d’intériorisation où nous allons trouver certaines réponses… Car la conscience est en évolution et mouvement permanents. En changeant notre « tunnel » de réalité, en déconditionnant ou en élargissant le regard que nous portons sur notre histoire, notre culture, notre famille, notre métier, nos blessures, nos émotions, nous pouvons transcender ce qui nous limite pour guérir ou nous tourner vers un chemin d’épanouissement !
La conscience est en évolution et mouvement permanents
Stéphane Allix : On est des êtres évolutifs, c’est exactement cela, on n’est pas figé dans le temps et dans l’espace…
Sébastien Lilli : Ce n’est pas toujours ce qu’on nous laisse entendre, mais il suffit parfois de pas grand-chose pour se mettre en route, et c’est le message qu’on essaie de véhiculer avec Inexploré et l’ensemble de nos activités à l’INREES. Oser aller au-delà des apparences et des frontières…
Stéphane Allix : On vit néanmoins dans une société où la crise permet de rendre de plus en plus visible que le monde est absurde ! Cette réalité, qu’on nous vend comme le summum de l’aboutissement de l’évolution humaine, et où pourtant, on s’autodétruit, on est violent, on ne sait pas gérer nos émotions et nos relations, on nous vend l’idée que c’est par la compétition et la force que les choses se passent… Aujourd’hui, cette absurdité saute aux yeux d’un grand nombre de gens ! Et chaque personne, dans les accidents de la vie, les deuils, les crises comme celle que vit notre société d’une manière plus globale, peut saisir ces opportunités pour se rendre compte qu’il y a des dimensions oubliées, qui nous échappent.