Invité par le pape François à effectuer un pèlerinage à Jérusalem, l’écrivain Éric-Emmanuel Schmitt accepte et en revient avec un ouvrage très inspirant. Il raconte ses expériences extraordinaires, mais aussi la confrontation avec la réalité de ce qu’est devenue cette ville…
Savoirs ancestraux
Pontus Wellgraf/Unsplash
D’après vous, pourquoi le pape vous a-t-il proposé ce pèlerinage ?
Je crois que François cultive un esprit d’ouverture assez rare dans l’histoire du Vatican. C’est comme s’il voulait rendre la foi aux fidèles par de multiples démarches. On le voit, on le sent et sa conception de la mission est totalement en rupture avec le passé. Pour lui, chaque chrétien est en mission. Mais la mission, ce n’est pas du tout « convertir l’autre ». La mission, ce n’est pas imposer le christianisme par la force, par l’argent, par l’impérialisme ou quoi que ce soit, comme ce fut malheureusement le cas pendant des siècles. La mission, c’est juste de témoigner en ayant une vie irradiée par les valeurs chrétiennes ; vraiment, pour lui, tout homme est en chemin et en mission avec une grande humilité. Et je crois que dans cet esprit d’ouverture, contacter un écrivain qui a la foi, mais qui l’exprime d’une façon totalement libre correspond à sa définition de ce que doit être le christianisme aujourd’hui. Le pèlerinage a constitué une partie de ce voyage. Après, je suis resté quelque temps.
Le pèlerinage est une des parties de mon voyage, c’est la plus importante. Le réseau de presse du Vatican me dit : « On rêve de vous envoyer là-bas et que vous reveniez avec un livre ! » Je réponds que je suis partant pour le voyage, mais je ne m’engage absolument pas pour un livre, on verra bien ce qui se passe. Et puis c’est vrai que, par contre, le fait d’avoir le Vatican derrière soi ouvrait parfois des portes. Mais en même temps, au début du pèlerinage j’ai gardé la tête basse. Chrétien comme les chrétiens et lorsqu’il y avait des discussions théologiques ou historiques, alors que j’aurais pu intervenir, que je brûlais d’intervenir, non non, je faisais profil bas, pèlerin parmi les pèlerins.
Cet appel est tombé à un moment particulier, une vraie synchronicité…
En effet, il y a eu des alignements partout. J’étais dans l’écriture de mon grand roman en plusieurs volumes, au moment où Moïse quitte l’Égypte pour aller à Canaan, le Vatican m’appelle pour me proposer d’aller à Canaan ! Donc je peux noter la synchronicité et, au fond, l’alignement de ma vie et de l’éventuel rayonnement que je peux avoir avec ce que j’écris, profondément. Je n’interprète pas la synchronicité ; je la constate. Je me borne à la constater avec émerveillement.
Vous dites que nous sommes dans un monde où il y a de moins en moins de corps ?
Oui, le voyage a changé. Nous sommes tous des voyageurs différents de nos ancêtres. Eux partaient en terre inconnue… nous, où que nous allions, nous avons déjà des images satellites, des vidéos, des revues, des reportages, et cetera. Donc, les confins ne sont jamais vierges pour nous, c’est fini. Et donc voyager, c’est prendre corps dans un lieu. Cela me paraît tellement important. Il faut sentir la chaleur, avoir soif, il faut ressentir la fatigue, chercher l’ombre, sentir les variations de température et être avec les autres. C’est plaisant, c’est déplaisant aussi parfois, mais il faut prendre corps…
Journaliste et rédactrice en chef adjointe d'Inexploré magazine
Melanie Chereau est journaliste et auteur de plusieurs ouvrages. Ses thèmes de prédilection sont la spiritualité, la naturopathie et les médecines douces.
Elle pratique le bouddhisme depuis plus de 17 ans, est formée en Reiki et en aromathérapie. ...
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