Érigé en symbole, le château de Montségur a sans aucun doute cristallisé l’imaginaire des amoureux de l’histoire cathare, mais aussi des adorateurs de mythes en tous genres.
Lieux mystérieux
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Le château de Montségur en Ariège est sans conteste devenu un symbole de la culture cathare. Il résonne dans les mémoires depuis l’an 1244, lorsque 200 hommes et femmes, accusés d’hérésie, ont été brûlés vifs sur un bûcher, en contrebas du pic rocheux où se trouve le château. C’est l’époque de l’Inquisition et des croisades contre les grands féodaux qui refusaient de combattre eux-mêmes l’hérésie sur leurs terres.
Contrairement à la croyance populaire, le château de Montségur n’a rien de cathare en soi, tout simplement parce que sa construction est bien antérieure à l’arrivée des cathares, mais aussi parce que ces religieux pacifistes n’ont jamais construit de château. Celui-ci appartenait à la famille noble des Péreille. L’évêque cathare Guilhabert de Castres, le même qui avait débattu avec saint Dominique, avait demandé à Raimond de Péreille de restaurer, en 1206, ce qui n’était qu’une ruine. Il accepta et abrita ainsi des cathares pendant une quarantaine d’années. Par ailleurs, selon l’écrivain Jean Markale(1), les ruines telles qu’on les voit aujourd’hui ne sont pas celles du château assiégé par les inquisiteurs. Ce qui n’empêche pas de susciter l’intérêt de multiples touristes venus visiter ces terres d’histoire devenues aujourd’hui terres de légende.
Situé à 1 218 mètres d’altitude en son plus haut point, le château de Montségur se trouve sur un pog (pic en occitan) de roches calcaires, se détachant du massif du Tabe. Il surplombe la chaîne du Plantaurel, le pays d’Olme et la terre de Mirepoix, lui conférant une vue imprenable et une position de poste d’observation privilégiée en direction de toutes les vallées. Sur la face nord du pog s’établissaient à l’époque des maisons formant un véritable village. Pas n’importe quel village, puisque la moitié de sa population était cathare, selon l’historienne Anne Brenon(2). Lors de l’ascension vers les ruines (classées monuments historiques en 1862), après une forêt de cistes et d’épineux, on arpente un chemin pierreux, plutôt pentu, sur lequel il n’est pas rare de rencontrer des passionnés d’histoire en quête de sens, tel Marc, qui confie : « Personne ne vient ici par hasard. On vient contacter ici une énergie, une mémoire… » Évidemment, une fois sur les lieux, on ne peut s’empêcher de s’interroger : comment était-il possible de vivre ici, sans source ni terres cultivables ? Comment les religieux cathares ont-ils pu négocier une trêve de quinze jours pour, murmure-t-on, évacuer leur trésor, avant d’accepter de se livrer et mourir sur le bûcher ? Et si trésor il y avait, que recelait-il ?
Des chrétiens dualistes
Tout d’abord, il est important de préciser qu’entre les Xe et XIIIe siècles, le mot « cathare » n’existait pas. À l’époque, on les nommait « bonshommes » ou « bons chrétiens ». Ils étaient prédicateurs itinérants de l’Évangile et ne cherchèrent jamais à composer avec l’Église romaine. Leur religion rejetait l’Ancien Testament, prenait racine dans le Nouveau, se fondant sur une interprétation dualiste des écritures. Pour eux, il y avait deux créations : la vraie, celle de Dieu, et l’illusoire, celle des choses qui n’ont pas de véritable existence. Le monde visible ne serait pas une création divine ; il émanerait d’un autre principe. (...)
Journaliste, Julie Klotz écrit dans les domaines des spiritualités, des religions, de la psychologie, des neurosciences, dans le but de participer à une évolution des consciences.
Elle est notamment l'auteure des ouvrages « Les 4 Accords du couple » (éditions Fayard, 2022) et « L’Exorcisme – Guérison des maladies de l’âme » (Guy Trédaniel éditeur, 2018).
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