Jamais démontré, le postulat selon lequel la conscience serait une production du cerveau est souvent considéré comme une évidence que l’on ne peut remettre en question. Pourtant, les expériences de mort imminente remettent cela en question ! Quand la science est face au mystère...
Sciences
Décembre 2001 : La célèbre revue médicale britannique The Lancet publie un article qui fait l’effet d’une bombe. Son titre : EMI chez les survivants à un arrêt cardiaque : une étude prospective aux Pays-Bas. Elle est novatrice par son ampleur : 344 rescapés d’arrêt cardiaque interrogés dans une dizaine d’hôpitaux ; elle est inédite par sa durée : des entretiens ont été réalisés auprès des patients, cinq, puis huit ans après l’incident. Soixante-deux personnes, soit 18% d’entre eux, ont rapporté avoir vécu une EMI.
Toutes les EMI rapportées eurent lieu alors que les victimes d’arrêt cardiaque étaient en état de mort clinique – électrocardiogramme plat, coeur et respiration arrêtés. Cette phase correspond au début du processus de la mort. Dans une telle configuration, si la réanimation cardio-pulmonaire n’intervient pas dans les cinq à dix minutes, le cerveau subit des dommages irréversibles et le patient meurt. Les neurones ne pouvant stocker ni énergie, ni oxygène, « la perte de conscience intervient dans les deux à trois secondes suivant l’arrêt cardiaque » précise le cardiologue néerlandais Pim van Lommel, le principal rédacteur de l’étude.
Il s’agissait d’abord d’essayer d’expliquer le phénomène lui-même. Premier constat : le pourcentage d’EMI parmi la population victime d’arrêt cardiaque invalide l’hypothèse d’un lien entre le manque d’oxygénation du cerveau et l’EMI. L’anoxie cérébrale est en effet une cause bien connue d’hallucinations. Mais toutes les victimes d’arrêt cardiaque en souffrent. Selon Pim van Lommel, si le manque d’oxygène expliquait l’EMI, l’expérience aurait dû être beaucoup plus fréquente dans la population observée. Or seuls 18% des patients rapportèrent une EMI.
La possibilité d’une corrélation avec la prise de médicaments, administrés à forte dose aux patients dans le coma, fut également écartée. Aucun facteur psychologique - connaissance préalable sur les EMI, croyances religieuses, peur de la mort - ne s’avéra non plus déterminant.
« Il faut que de nombreux centres fonctionnent, non seulement dans le cortex cérébral, mais aussi à un niveau plus profond, pour faire l’expérience de la conscience. Leur activité est observable. Lors d’un arrêt cardiaque, cette activité est inexistante et un électroencéphalogramme plat est considéré comme l’indication d’une mort cérébrale » insiste Pim van Lommel. C’est pendant cette phase critique que sont mémorisés les souvenirs des EMI, des perceptions que les témoins décrivent comme les plus vivaces et les plus claires qu’ils aient jamais eues. « Avec les EMI, nous avons donc des épisodes paradoxaux de conscience aiguë alors que le cerveau ne fonctionne pas : voilà la question à laquelle nous sommes confrontés » résume Pim van Lommel.
« Si vous en arrivez au point ou un seul neurone fonctionne, cela n’a aucun sens de dire que ce neurone a faim, est en colère, ou est conscient. La plupart des scientifiques pensent qu’il faut un système neuronal intact pour produire de la conscience et, clairement, une activité neuronale rudimentaire dans le tronc cérébral ne suffit pas » renchérit le psychiatre Bruce Greyson, commentant au cours d’une conférence organisée par l’ONU l’hypothèse qu’une activité résiduelle « subtile » du cerveau puisse « expliquer » l’occurrence des EMI.
Dès lors, il semble envisageable que l’esprit et le cerveau ne soient pas la même chose. Jamais démontré, le postulat selon lequel la conscience est un produit du cerveau est souvent considéré comme une évidence qu’on ne peut remettre en question. Les EMI remettent cela en cause.
Avec le développement et le perfectionnement des techniques de réanimation, le débat est de moins en moins confidentiel. Selon les études et les sondages, le pourcentage d’expérienceurs parmi les gens ayant frôlé la mort oscille entre 4 et 36%. En France, leur nombre avoisinerait les 2 millions, aux Pays Bas 600 000. Un sondage entrepris par Gallup en 1992 avançait le chiffre de 13 millions pour les Etats-Unis.
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