À la suite d’une étude récente et utilisant des techniques de pointe, il s’est avéré que le saint suaire de Turin a bien environ 2 000 ans d’âge. Retour sur le plus connu des linges mortuaires…
Sciences
Christophe Lehenaff : Getty Images
Lorsqu’il n’est pas exposé dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin, le linceul de lin, sensible comme la fibre d’un cœur humain, est soustrait à la lumière, au secret, dans une chapelle latérale de la cathédrale. Un gaz inerte – l’argon – alimente le tissu afin de le conserver au creux d’un cercueil en verre recouvert d’un drap. Ce linge est un phénomène. La dernière fois qu’il a été exposé dans la cathédrale turinoise, en 2015, près de trois millions de fidèles sont venus le voir de près. La prochaine ostension est programmée dans le même lieu pour 2025.
De quoi s’agit-il au juste ? D’un tissu rectangulaire en lin blanc d’une longueur de 4,36 mètres sur 1,13 mètre de largeur, sur lequel apparaît en négatif l’image d’un homme nu, profondément blessé, d’une taille de 1,78 mètre, aux cheveux longs, barbu, les mains croisées sur son pubis. À son sujet, la quatrième de couverture du livre investigatif de Brice Perrier(1) – paru en 2011 – annonce la couleur du mystère. « Qu’il s’agisse du plus incroyable de tous les faux, digne d’entrer au Panthéon de l’histoire de l’art, ou de l’unique preuve matérielle de l’existence de Jésus, le suaire de Turin est un objet à nul autre pareil. La nature de son image serait susceptible de balayer les certitudes les plus absolues des rationalistes, mais aussi celles des religieux. »
Le linge voyageur
Le saint suaire a voyagé dans l’espace et le temps. Fille de Geoffroi de Charny, seigneur savoyard et chevalier français, Marguerite de Charny offre le linceul en 1453 à la maison de Savoie – dynastie européenne active entre 1343 et 1946 ayant régné en France et en Italie. Le suaire est alors conservé en France dans la chapelle du château de Chambéry, propriété de la maison de Savoie. Il a depuis traversé des épreuves brûlantes. En 1532, un incendie advient dans la chapelle de Chambéry, qui endommage le linge en le trouant partiellement par impact de métal brûlé.
En 1578, Charles Borromée, archevêque de Milan, demande à se recueillir devant le saint suaire. Emmanuel-Philibert, alors duc de Savoie, afin d’éviter à l’archevêque l’effort du voyage, fait transporter le linge sacré à Turin, la nouvelle capitale. Enfin, en 1983, la maison de Savoie l’offre au Vatican. Les papes ayant eu connaissance de ce tissu n’en ont jamais reconnu l’authenticité mais l’ont institué, au fil des ans, en pur objet de dévotion.
Une première photo décisive
« Pendant la période où le saint suaire est resté à Chambéry, explique Brice Perrier, de nombreux pèlerinages ont eu lieu dans la ville. La relique était alors considérée comme une fierté nationale et locale, témoignant d’une histoire chrétienne et sacrée en Savoie. » Lorsqu’on regarde à l’œil nu le saint suaire tel qu’il est, on y voit plusieurs traces plus ou moins précises. C’est avec l’avocat italien et photographe amateur Secondo Pia, qui en prend la première photo en 1898, que l’affaire se précise.
À l’occasion du développement, le photographe est impressionné par ce qu’il voit sur le film négatif : les formes beaucoup plus nettes d’un homme blessé à mort qui renvoie clairement au calvaire du Christ : possible flagellation, couronne d’épines, blessure de lance dans la poitrine, clous plantés dans les poignets. C’est également un visage troublant que révèle le négatif. C’est d’ailleurs ce visage que l’on connaît aujourd’hui le mieux, dont l'image est abondamment commercialisée depuis la photo de Secondo Pia.
Diverses datations polémiques
La datation de ce linge a déchaîné les passions. En 2014, Giulio Fanti, professeur italien d'ingénierie mécanique et thermique à l’université de Padoue, et son équipe publient, après étude du tissu, notamment par le jeu d’un rayonnement infrarouge, un livre intitulé Saint-Suaire : 1er siècle après J.-C. Pour lui, cela ne fait aucun doute : le linceul est authentique. Le Christ étant a priori mort en croix le Vendredi saint de l’année 30, l’analyse tombe juste. À partir des travaux de Fanti, une équipe de chercheurs ira jusqu’à reconstituer en trois dimensions le corps possible du Christ(3).
Ancien reporter social à Libération, je suis devenu un journaliste indépendant passionné par la presse écrite. Un rêve d'enfant au compteur numérique puisque j'ai voulu très jeune exercer ce métier. Une jolie profession en pleine effervescence qui permet de voyager aussi bien dans la géographie du monde que dans ses sphères sociales et spirituelles. Je suis aussi chanteur, guitariste et karatéka, pour rester à l'équilibre de ma performance spirituelle et physiologique. Je suis ravi de collaborer ...
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