Et si la conscience ne se limitait pas à l’activité du cerveau ? À travers les expériences de mort imminente (EMI), le Dʳ Jean-Pierre Jourdan explore depuis 40 ans une hypothèse radicale : celle d’une conscience fondamentale, indépendante du corps, logée dans une dimension supplémentaire de l’Univers. Une proposition audacieuse qui, en croisant médecine, physique et métaphysique, interroge les fondements mêmes de la science moderne.
Sciences
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Si la compréhension de la conscience appartient au champ d’action de la science, le cadre scientifique actuel suffit-il à l’explication des mécanismes de l’esprit ? La conscience émerge-t-elle de la matière neuronale (le cerveau), et est-elle capable d’exister séparément de la matière cérébrale, en particulier lors d’épisodes de stress intense comme la mort ? Si oui, la conscience, séparée du cerveau, équivaut-elle à l’« âme » ou à l’« esprit » ? Et cette « âme » ou « conscience transcendantale » part-elle pour un nouveau plan d’existence susceptible de suggérer la réalité d’une vie après la mort ? Depuis qu’en 1975 le Dr Raymond Moody, figure pionnière de la recherche scientifique et médicale en matière d’expériences de mort imminente (EMI), a fait paraître son best-seller mondial, La vie après la vie (éd. Robert Laffont, 1977), un panel d’hypothèses articulées autour de ce vaste thème alimente au plan scientifique, depuis près de 25 ans, l’indéniable essor de la question de la conscience et, plus largement, de sa nature.
Une conscience qui transcende le temps et l’espace
« À partir du moment où une expérience de type EMI est exactement la même, quel que soit l’état du cerveau, nous pouvons, logiquement, nous demander ce que le cerveau a à voir là-dedans ! »(1) lance en préambule le Dr Jean-Pierre Jourdan, président et directeur de la recherche médicale d’IANDS-France(2) depuis 2012. « Si cette conscience “fondamentale” existe, [appelons-la conscience « fondamentale » ou « transcendantale » en comparaison à la conscience « cérébrale », NDLR] elle est universelle. L’explorer, c’est mieux comprendre sa nature et nos origines. On touche là quelque chose de fondamental et d’existentiel. En plus, cette conscience transcende le temps et l’espace », renchérit le médecin-chercheur, fort de près de 40 ans d’exploration de cette énigme scientifique. Affiliée à la théorie « extra-cérébrale » de la conscience non localisée dans un corps (ou dans le cerveau) par opposition à celle « intra-cérébrale » promue par les neuroscientifiques, la projection du Dr Jourdan suggère l’existence d’une cinquième dimension supplémentaire. Ses recherches ont fait l’objet d’une parution remarquée dans le Journal of Cosmology en 2011, avant d’être reprises dans l’ouvrage collectif, La conscience et l’univers : physique quantique, évolution, cerveau et esprit(3), édité sous la direction du célèbre cosmologiste britannique, le Pr Roger Penrose, mathématicien et philosophe des sciences, lauréat du prix Nobel de physique (2020). « Dans ma modélisation, j’avais déduit que tout se passe comme si le point de perception des EMItes se trouvait dans une “dimension supplémentaire”, ce qui rend compte, par ce biais, des caractéristiques de la perception des EMItes. Quand je parle de cette modélisation, les cosmologistes, les physiciens, les mathématiciens… comprennent, instantanément », note le Dr Jourdan. « Pour eux, le concept de “dimension supplémentaire” est normal, c’est l’usage. Pour les médecins ou les neuroscientifiques, reconnaît le chercheur, ce concept leur échappe complètement. Le phénomène de “conscience fondamentale” n’est pas soumis au temps, ce qui donnerait donc une réalité physique à la notion de transcendance, et plus seulement une notion philosophique, religieuse ou spirituelle. Dès que l’on commence à considérer une “dimension supplémentaire” à notre Univers, le phénomène dépasse le temps et l’espace. Bien des EMItes en témoignent, l’ayant vécu de façon instantanée. » Médecin généraliste à Oraison (Alpes-de-Haute-Provence), retraité depuis peu, l’expert est formel : « Il s’agit là, vraisemblablement, d’une réalité dont la connaissance pourrait bouleverser à jamais notre façon d’envisager l’Univers et la vie. »
Repenser les définitions
Aujourd’hui, les états « modifiés » de conscience sont étudiés, mais pour le Dr Jourdan, la « conscience fondamentale » relève d’une forme de conscience
« autre » qui n’est pas cérébrale. « Les états “modifiés” de conscience répondent à des états de conscience cérébrale altérée par quelque chose : un état physiologique (sommeil), un état d’hypnose, de méditation, de somnambulisme, de transe, de rêve lucide, d’extase… une prise de psychotropes (ayahuasca…), de substances hallucinogènes, de drogues ou autres produits divers et variés, ou encore du fait de subir une anesthésie générale… » rappelle-t-il. « Tout cela entraîne un fonctionnement différent de l’activité cérébrale, qui provoque un état “modifié” de conscience dont la traduction consiste en une altération de celle-ci. La “conscience fondamentale” n’est pas de même nature. »
Ancien directeur de publication et de la rédaction de "Paradigme & Prospective", revue bimedia d’information, de prospective et de réflexion sociologique (2015 - 2019), Romaric Liégeois est journaliste français, grand reporter, éditorialiste et essayiste. Il a déjà, très largement, publié en France depuis près de 30 ans et menait, jusqu’alors, en parallèle, une intense activité au service de la jeunesse à travers le monde, après avoir servi sous les drapeaux dans la presse militaire. Il pilote, ...
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Inexploré n°67
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