Le 7 avril 2019, Hauteville House, la maison où Victor Hugo vécut 14 ans d’exil dans l’île anglo-normande de Guernesey, a rouvert ses portes au public, après deux ans de restauration. Une demeure mythique et mystique, qui incarne l’œuvre de Victor Hugo.
Lieux mystérieux
Ack Sullivan
C’est fin août 1856 que Victor Hugo, accompagné de sa famille, prend ses nouveaux quartiers à Hauteville House, au 38 rue de Hauteville à Guernesey. Réputée hantée par son ancienne propriétaire, il en fallait plus pour dissuader Victor Hugo de jeter son dévolu sur cette maison construite à la fin du XVIIIe siècle et s’élevant sur cinq niveaux face à la mer, sur les hauteurs de Saint Peter Port. Ainsi, le 16 mai 1856, pour la première et seule fois de sa vie, il devient propriétaire, grâce aux ventes exceptionnelles des Contemplations :
« Ce livre m’a donné un toit », dira-t-il.
Le proscrit peut enfin souffler, après cinq ans d’errance et pas moins de douze adresses, depuis qu’il a quitté son appartement parisien au soir du coup d’État bonapartiste du 2 décembre 1851. Au sein d’Hauteville House, il est à l’abri, car la loi guernesiaise interdit d’expulser toute personne possédant une propriété dans l’île. Pendant trois ans, il va l’aménager avec passion, pour en faire « un véritable autographe […], un poème en plusieurs chambres », selon les mots de son second fils, Charles Hugo. Comme Les Contemplations, Hauteville House se « doit d’être lue comme on lirait le livre d’un mort ».
Dans le salon de tapisserie, le visiteur peut ainsi lire, sur l’encadrement de la cheminée, plusieurs noms d’hommes illustres, ceux avec lesquels Victor Hugo aurait communiqué lors des séances de tables tournantes à Jersey : Moïse, Eschyle, Jésus Christ, Dante, Luther, Shakespeare, Molière... Dans la salle à manger, deux autres inscriptions, gravées sur le sommet d’un fauteuil, attirent l’attention : cella patrum defunctorum (« le sanctuaire des ancêtres défunts »), et absentes adsunt (« les absents sont présents »), attestant de la place réservée aux morts dans le quotidien de l’écrivain. Au centre du dossier, l’inscription Ego Hugo (« Moi, Hugo ») offre clairement au poète une place parmi eux. L’exil est ainsi vécu comme une expérience spirituelle. Le poète prophète n’a en effet de cesse d’affirmer sa croyance en l’immortalité de l’âme, comme l’indique l’inscription la alma (« l’âme »), sous le dessin d’un ange prenant son envol dans la cage d’escalier, à côté de l’oculus qui communique avec le célèbre look-out, l’atelier vitré de Victor Hugo au dernier étage.
La mort, un thème bien présent dans cette sublime demeure
La mort n’est qu’une étape vers l’immortalité, comme le suggère, dans la bibliothèque, une horloge anglaise surmontée de l’inscription suivante : « Toutes laissent leur trace au corps comme à l’esprit. Toutes blessent hélas – la dernière guérit », détournement hugolien de la formule latine : Vulnerant omnes, ultima necat (« Toutes blessent, la dernière tue »), anciennement placée sur les cadrans solaires d’édifices publics. Victor Hugo pensait mourir à Hauteville House ; il y vivra au contraire une véritable renaissance littéraire. Il la quittera le 15 août 1870, après 19 ans d’exil, mais y reviendra par trois fois avant sa mort en 1885.
Florence Leray est rédactrice en chef de Métapsychique, la revue de l’IMI (Institut Métapsychique International).
Journaliste et professeure de Philosophie, elle a notamment publié Le négationnisme du réchauffement climatique en 2011 aux éditions Golias. Réalisatrice de documentaires, elle a remporté le Prix du Public au Festival Sciences Frontières de Marseille en 2007 pour ArchiNature, sa série de 15 programmes courts sur l'architecture écologique diffusée sur Ushuaïa TV. ...
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