Dans le chamanisme, l’âme assure l’intégrité
énergétique et spirituelle de l’individu.
Le travail des chamanes consiste à maintenir
cette intégrité, et parfois à la rétablir.
Savoirs ancestraux
Stéphane Allix
Dans le chamanisme, tout n’est finalement qu’une histoire d’âme : lorsque celle-ci est bien ancrée dans le corps, qu’elle est unifiée et présente dans la réalité matérielle, l’individu est en pleine possession de ses moyens.
Il est alors protégé de la maladie, de la souffrance et de la peur, et ressent la connexion intime qui le relie au sens de l’existence et lui permet d’exprimer librement sa créativité et son enthousiasme. Il est dans « l’état de grâce », pour reprendre l’expression de la psychologue américaine Sandra Ingerman, spécialiste du recouvrement d’âme et auteure de Soul Retrieval (Recouvrer son âme), l’ouvrage de référence sur cette pratique.
Il arrive cependant que l’âme ne soit pas complètement présente dans le corps, et que l’être souffre de son absence ; elle lui manque ou il a perdu « quelque chose », et ce sera au chamane, « l’appeleur d’âmes », de partir à la recherche de ce supplément d’âme qui lui fait défaut, et de lui restituer.
Alors que dans les cultures traditionnelles, la perte de l’âme a dans la plupart des cas des causes surnaturelles (esprits possessifs, sorcellerie, etc.), Sandra Ingerman explique que « de nos jours, [elle] est souvent due à des traumatismes comme l’inceste, les abus sexuels, la perte d’un être aimé, la chirurgie, un accident, une maladie, une fausse couche, un avortement, le stress du combat ou encore les toxicodépendances ». Confrontée à la douleur ou à un choc, l’âme se morcelle et certains de ses « fragments » retournent dans la réalité non ordinaire, au-delà du temps, de l’espace, de la souffrance et de la douleur. Autrement dit, des parties de l’âme s’échappent du corps et vont se ressourcer dans leur berceau spirituel, loin des aléas de l’existence matérielle.
Cependant, la perte de l’âme n’est pas uniquement provoquée par des événements traumatisants, et le seul fait de venir prendre forme dans un corps humain peut suffire à provoquer un morcèlement de l’âme. Elle peut avoir des difficultés à assumer d’avoir pris forme dans la matière, acte courageux s’il en est.
Initiation et incarnation
Dans la plupart des cultures traditionnelles, les rites de passage et les initiations sont autant de manières de renforcer le lien à l’âme, ou d’en récupérer des morceaux qui seraient partis en vagabondage. Pour prendre un exemple classique, lorsque l’individu ritualise son passage à l’âge adulte, il intègre son âme d’adulte, qui vient en quelque sorte compléter son âme d’enfant. Inutile de préciser que dans ces cultures, les rites de passage sont les moments les plus importants de la vie de l’individu, parce que c’est par leur intermédiaire que ce dernier se définit en tant qu’être incarné dans un corps, et qu’il prend sa place dans le groupe social. Comme l’a si bien dit l’anthropologue Pierre-Yves Albrecht lors d’une conférence à laquelle j’ai eu le plaisir d’assister au forum du GRETT*, « nous vivons pour être initiés ». Cela signifie qu’au-delà de nos préoccupations triviales et « terrestres », nous vivons avant tout pour intégrer notre âme, pour l’incarner pleinement. Dans la société moderne, il semblerait que nous ayons cruellement besoin de retrouver nos âmes, ne serait-ce que parce que nous les avons délaissées en cessant de croire en elles.
Laurent Huguelit, chamane suisse et bouddhiste pratiquant formé aux traditions de régions reculées comme aux techniques modernes développées en Occident, est le fondateur d’un centre de pratique chamanique (L’Outre-Monde).
Il est aussi membre de la Faculté des enseignants de la FSS (Foundation for Shamanic Studies, fondée par l’anthropologue Michael Harner) pour les pays francophones d'Europe.
Laurent Huguelit est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont "Les Huit Circuits de conscience", "Le Cham ...
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