« Souffle de vie » dont le concept nous vient d’Asie, le qi existe sous différentes formes qui nous aident à prendre conscience de l’énergie. Dans les arts martiaux ou les arts tout cours, ouvrons-nous à la force qui nous traverse et nous transforme !
Art de vivre
Mara Duchetti/Getty Images
Comme dans une bonne vieille pub des années 1980, des mots s’inscrivent dans le réel en tout petit, mais costaud. Le ki – pour les Japonais – est de ceux-là. Son domaine de définitions est riche et métissé. Il correspond au qi – ou chi – des Chinois. À ne pas confondre avec le Q.I. – quotient intellectuel – encore qu’un bon usage du ki favorise à coup sûr l’épanouissement de l’intelligence.
Alors, le ki, kézako ? Une énergie. Un souffle. Une sensation. Une force.
C’est le souffle de vie qui relie toutes les identités de l’Univers, de la fourmi à la galaxie la plus éloignée. C’est une force vitale en mouvement, de base universelle, qui s’incarne en effet dans toutes les matières vives : une femme, un homme, un arbre, une rivière, une montagne, la Lune, une étoile, un atome… Souffle divin pour les uns, point d’interrogation pour les autres, le ki, au-delà de l’énergie vitale, est aussi un souffle de survie dont la puissance peut faire la différence au cœur d’un conflit, d’un combat.
Le qi dans les arts martiaux
« Dans la pratique d’un art martial, le ki est une puissante énergie interne, explique Éric de Gavre, professeur et maître (sensei) de karaté. Il s’agit de la ressentir en soi afin de progresser. La force physique ne dure qu’un temps. Le travail du corps en son for intérieur est plus important. Si la maîtrise du ki peut améliorer la santé, le bien-être, elle est aussi un gage d’efficacité dans les arts martiaux ». Le karatéka, sachant reconnaître et utiliser la force du ki, lâchera ainsi en temps voulu un kiai (cri de combat) au moment d’une attaque décisive. Ce qui lui confèrera un avantage certain. Le kiai permet de libérer l’énergie tout en impressionnant l’adversaire. Le ki avant de se faire kiai est, en somme, un cri silencieux, une puissance à réguler. Il favorise l’équilibre mental, l’intelligence du corps et la maîtrise de soi.
« Un grand nombre d’expressions japonaises sont composées avec le mot ki, précise Éric de Gavre. Lorsqu’un Japonais dit d’une situation qu’elle est agréable, il dit que “le maintien du ki est bon”. Lorsqu’il fait beau, il dit que “le ki du ciel est bon.” Savoir reconnaître le ki et le développer suppose un travail personnel de longue haleine, fondé sur la respiration. » Le ki est à l’opposé des souffles artificiels et dangereux provoqués par un excès d’alcool ou l’usage de la cocaïne. Il est un souffle à cultiver ici et maintenant pour qui sait prendre soin de son corps. Il unifie l’identité. Il ne la divise pas. Ce qui peut paraître paradoxal ne l’est pas, en réalité. Le ki est une énergie qui permet de combattre en toute intelligence à condition de se souvenir que, même à son plus haut degré, il reste un souffle de paix.
L’aïkido – dont maître (sensei) Noro fut, en France, un brillant ambassadeur – en est une autre illustration. « Si on veut situer le ki, il se trouve à la place du nœud de ceinture, explique Julien Parny, enseignant et maître (sensei) en aïkido. On peut le définir comme notre centre de gravité, par lequel tout mouvement doit être connecté. Concrètement, en aïkido, une personne qui a le ki développé semble être dure à déplacer, comme ancrée dans le sol, alors qu’une personne très forte dépourvue de ki semble légère et facilement déplaçable. » Le ki est une énergie à reconnaître, à ressentir, à exercer. « Je fais faire certains exercices à mes élèves, précise Julien Parny, notamment à genoux ou par des saisies, qui leur permettent de sentir la connexion des bras avec leur ki, comme si on supprimait la force musculaire. On apprend ainsi à mieux connaître son corps, son équilibre, et cela donne un sentiment de liberté. Peut-être est-ce en cela que l’aïkido permet d’être mieux dans son corps. »
Ancien reporter social à Libération, je suis devenu un journaliste indépendant passionné par la presse écrite. Un rêve d'enfant au compteur numérique puisque j'ai voulu très jeune exercer ce métier. Une jolie profession en pleine effervescence qui permet de voyager aussi bien dans la géographie du monde que dans ses sphères sociales et spirituelles. Je suis aussi chanteur, guitariste et karatéka, pour rester à l'équilibre de ma performance spirituelle et physiologique. Je suis ravi de collaborer ...
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