Dans de nombreuses traditions ancestrales, le chant est une médecine, une prière, un véhicule pour l’Esprit, que l’on retrouve au cœur des cérémonies chamaniques, des rituels de guérison, et également de manifestations populaires. Si aujourd’hui, on assiste à un renouveau de cette pratique, c’est en raison de ses fabuleuses vertus…
Savoirs ancestraux
Chennawit Yulue
« En Amérique latine, les chants médecine sont dédiés aux éléments, pour leur demander force et protection, et retisser ce lien, souvent rompu, entre l’homme et Pacha Mama ; une séparation à l’origine de nombre de maux », pose d’emblée Natalia Magliano, spécialiste du yoga Pacha Mama. Ainsi, les guérisseurs ont recours à un chant d’invocation pour « ouvrir » une cérémonie, afin d’accueillir et saluer les alliés pour qu’ils apportent leur aide depuis les mondes invisibles. C’est ainsi que procède Sandra Ingerman(1) : « Alors, ils se tiennent avec force auprès de nous, partageant leur amour, leur lumière et leur protection et soutenant la guérison. » Il y a beaucoup d’êtres venant des royaumes invisibles que l’on peut honorer. L’usage veut que l’on invite les esprits de la Terre, de l’Air, de l’Eau, et du Feu et qu’on salue le petit peuple, qui vit dans le Monde du Milieu. « Sans oublier l’Esprit du lieu », précise la chamane. Une pratique qui redonne une dimension sacrée, y compris à des événements en apparence « profanes ». Ainsi, lors de la présentation de son ouvrage à Paris, l’homme-médecine innu (Canada) Omer St-Onges a demandé à sa femme d’ouvrir « l’espace » par un chant dédié à l’Eau. Dans la salle, chacun a pu sentir un changement vibratoire palpable. « Comme si le chant avait permis cette reliance aux rivières, aux océans sur le plan de l’âme », témoigne Dominique.
En Amérique du Nord, les invocations sont destinées à Pacha Mama, Grand-Mère Lune et Père Ciel. « Tout le monde est invité à participer, le leader commence et le groupe reprend », rapporte Catherine Darbord, sonothérapeute(2). Chanter ensemble nous relie, aux grandes forces de la nature et aux autres, nous permettant alors d’expérimenter un des fondements de la pensée amérindienne, selon lequel nous sommes tous reliés. À ce titre le chant agit comme un baume de l’âme, pour apaiser le sentiment de séparation à l’origine de bien des souffrances.
Les chants, véhicules de l’esprit de guérison
Le chant se révèle être un merveilleux intermédiaire, un véhicule qu’empruntent les guérisseurs pour leurs pratiques. « Dans un soin, le chamane va appeler l’Esprit pour se rendre disponible et canaliser un chant de guérison, ce n’est pas une composition, le message est symbolique », explique Natalia Magliano. Reçu dans un état spécifique de connexion, le plus souvent de transe, il est porteur d’une énergie de guérison d’un autre plan. Dans la tradition mongole, par exemple, la guimbarde, un instrument de musique, fait office de monture pour rencontrer son ongod (ou guide), qui peut alors délivrer ses messages grâce à de lancinantes mélopées, émises par le chamane. Dans son ouvrage Les esprits de la steppe, Corine Sombrun relate cet aspect singulier : « Quand sa langue s’est mise à monter et à descendre dans sa bouche, modulant les sons, elle a su qu’elle était arrivée à l’endroit où Il habitait. Sa voix a changé, moins rauque, plus aiguë ; l’esprit parlait par sa bouche, lançant des prières, des mélodies, des mots. » L’auteure explique que pour les Mongols, les désordres physiques ou autres, appelés « buzar », sont causés par des malédictions d’esprits que nous aurions offensés. La guérison s’opère par des rituels de réparation, des offrandes et des chants pour demander à l’Esprit mécontent de pardonner.
Directrice de la collection l’Éveil du féminin et créatrice du blog uneaura4étoiles dédié à ce mouvement, elle suit des enseignements chamaniques et participe à des cercles de femmes depuis une quinzaine d’années. Catherine contribue au magazine Inexploré depuis plusieurs années en tant que journaliste. ...
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