Le mot Nabhi désigne le centre du corps en sanskrit, la langue sacrée de la civilisation brahmanique. Professeur et formatrice diplômée de l’Institut Français de Yoga et du Krishnamacharya Mandiram en Inde, installée au Pays basque, également psychopraticienne en psychosynthèse, Isabelle Croset nous parle avec clarté du rôle et de l’importance de ce centre d’accueil de la pesanteur, ce point d’union qui nous aide à rester stables dans l’océan mouvant des émotions.
Santé corps-esprit
Elly Fairytale
Que traduit le terme Nabhi ?
Nabhi désigne le centre à partir duquel se construit le moi, le Je, le moi corps. Il est situé dans la zone du nombril et pour être précise, il est supposé être légèrement en dessous lorsqu’il est en place. Il est le centre du corps physique, le centre de gravité à partir duquel on va se redresser verticalement et tenir sur nos jambes. Il est donc une zone d’accueil de la pesanteur, un point d’ancrage qui, selon le vécu de chacun, peut se déplacer vers la droite, la gauche, plus haut ou plus bas. Lorsqu’il se déplace, il amène des déséquilibres physiques, psychiques et émotionnels. On peut le comparer au dantian des Chinois et au hara des Japonais.
En quoi est-il relié aux émotions ?
Notre façon d’accueillir la pesanteur est liée à notre façon d’être en relation avec le monde. La justesse et la qualité de notre verticalité en dépendent. Elle est le fruit des expériences émotionnelles, affectives, psychiques et physiques vécues dans notre horizontalité avec notre environnement, qu’il soit climatique, culturel, éducatif, etc. Ces échanges participent à tout un jeu délicat de redressement et d’alignement entre horizontalité et verticalité. Nabhi est précisément ce lieu à partir duquel va se jouer la qualité de ma façon d’être au monde et d’être en relation avec celui-ci, ce qui implique la relation à moi-même, aux autres, aux événements…
Situé dans la zone du ventre, lequel est dit être le centre de nos émotions, Nabhi est-il par conséquent le centre émotionnel ?
Nabhi se trouve dans la zone que les Chinois appellent qi hai, l’océan de Qi, du prâna dans la culture indienne. Force de vie, énergie de vie, souffle vital… Il loge dans la zone du deuxième chakra appelé svadhisthana, qui est relié à l’élément eau. Sans eau, il n’y a pas de création ni de transformation possible. Et sans alchimie émotionnelle, c’est-à-dire si les émotions ne circulent pas librement et totalement, elles ne peuvent pas être transformées par le feu sacré et s’élever vers les centres subtils pour atteindre la transcendance, la source d’où émanent la joie et la plénitude infinie. Cela ne peut se faire que par l’intégration totale de la vie émotionnelle, c’est-à-dire en autorisant et permettant tout ce qui se produit en nous émotionnellement, sans résistance ni contrainte. En effet, le deuxième chakra nous dit : j’ai le droit de sentir ce que je sens, de ressentir ce que je ressens. On ressent en permanence des choses, mais l’on met en permanence des filtres et l’on s’interdit de ressentir.
Être un contenant inconditionnel, infini pour soi-même, pour notre vie émotionnelle, nos affects, nos sentiments. Être un contenant juste et approprié, suffisamment vaste, autorisant et permettant à tout ce qui se produit en nous de se produire sans rejet ni attachement, sans discrimination ni identification. Ceci est le jeu de Nabhi. (...)
Angélique Garcia est journaliste depuis une dizaine d'années. Elle a été rédactrice en chef d’un média indépendant en région Occitanie consacré essentiellement aux thèmes de la culture, de l’art, du patrimoine et de l’écologie. Sa collaboration avec l’INREES / Inexploré lui permet de continuer à approfondir des sujets qui l’inspirent depuis longtemps (la conscience, la spiritualité…). En parallèle, elle se consacre à l’écriture.
Elle pratique la danse ainsi que le yoga auquel elle se forme en v ...
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