Le cacao réserve bien des surprises. En effet, en plus d’être un mets succulent
dont les vertus antidépressives ou réconfortantes sont reconnues
par chacun, il s’avère aussi être une plante chamanique.
Bienvenue au coeur d’un rituel…
Savoirs ancestraux
Agave Studio
Une cinquantaine de personnes est rassemblée
à l’Espace Jaya, « la Victorieuse » en
sanskrit, à Paris, pour une cérémonie de
pleine lune dédiée à la déesse Cacao. Au
centre sur l’autel, différents totems, des
fleurs, des instruments de musique, un
mandala de fèves et une grosse marmite fumante, embaumant
nos narines d’un puissant arôme. Une fois
achevée une première session de chants et de danses
dévotionnels, chacun reçoit la médecine de cacao, dans
un gobelet, afin de boire le contenu à son rythme…
Dans cette ambiance festive, chaleureuse et sacrée,
quelque chose se dilate dans l’atmosphère, comme
si un immense coeur vibrant pulsait d’un même
rythme, à l’unisson de la Terre Mère. Une joie palpable
flotte dans l’air, tandis que se ressent une puissante
connexion à la dimension spirituelle de la nature…
Récemment, en France, ces cérémonies se sont multipliées,
reléguant presque au second plan d’autres
plantes médecine. Son usage est légal, ce n’est pas
une plante psychotrope, et elle ne crée aucun effet
d’hallucination ou de dépendance. Comment expliquer
cet engouement ? Qui est la déesse Cacao ?
Quelles sont ses vertus ? Rencontre avec deux enseignants
spirituels et guides de cérémonie, Romulo
Pelliza, homme-médecine de tradition amazonienne,
et Marion Sebih, enseignante de kundalini yoga, initiée
au Pérou.
À l’origine
Pour les civilisations précolombiennes maya et aztèque,
l’esprit du cacao était une des divinités puissantes
de la cosmogonie du cycle de la vie végétale.
Son nom latin Theobroma signifie « nourriture des
dieux ». La légende raconte que c’est Quetzalcoatl en
personne, dieu de la végétation et du renouveau, le
fameux serpent à plumes régnant sur la cité de Tula,
qui a transmis aux hommes la culture du cacaoyer.
Chez les Pilpils, ses fèves étaient utilisées pour les
grands rituels. Le corps des jeunes garçons était enduit
d’un mélange d’eau de pluie, de pétales de fleurs et de
poudre de cacao… Pour les Bribris, le cacao joue le
rôle de médiateur entre le ciel et la terre, la nature et
les hommes, il est source de fertilité et de vie à partager.
Quant aux anciens princes aztèques, ceux-ci buvaient
le chocolat pour honorer le cycle du temps, le
sang de la guerre et la fertilité sexuelle.
La médecine du coeur
« Le rituel cacao porte la mémoire des cérémonies ancestrales
», affirme Marion Sebih. Si dans les temps
anciens, la fève « sacrée » accompagnait les rites de
passage, la naissance, la puberté, le mariage ou encore
la fertilité, sa médecine répond aujourd’hui à des besoins
spécifiques de notre époque. Sa première fonction
: l’ouverture du coeur. « Le cacao est un maître
du coeur, il permet d’élever la fréquence de notre
conscience pour pouvoir connecter ensemble à
l’énergie d’amour, la joie, l’empathie », rappelle Romulo
Pelliza, initié à la médecine de la forêt du peuple
Huni Kuin. On raconte que le dieu Plume, qui s’est
illustré par de nombreuses conquêtes, avait oublié
que la puissance ne se trouvait pas dans le sang qu’il
versait. Cacao lui avait été envoyé pour le remettre
dans la puissance du coeur et l’inciter à fédérer, plutôt
qu’à combattre… Ses effets sur le coeur s’expliquent
également par sa teneur en alcaloïdes, dont la
théobromine, ainsi qu’une petite quantité de caféine,
qui jouent le rôle de cardiostimulant. L’enseignant
ajoute : « La sensation est très physique, artérielle, le
coeur devient plus expressif. Cacao nous met en lien avec
notre intimité émotionnelle et sensitive, le coeur devient
plus expressif. »
Cette médecine nous rappelle que notre véritable essence,
notre « diamant », est logée dans le coeur. Or,
l’un des obstacles majeurs à notre développement spirituel
est notre fermeture ; blessures et traumatismes
du passé ont, pour nombre d’entre nous, enfermé
notre coeur sous des couches de protection. Cette
plante sacrée opère une profonde transformation,
et nous rend plus sensibles à des aspects de nous-mêmes.
« Certains pleurent, ils sont émotionnellement
touchés et lâchent quelque chose, qui était contenu dans
une attitude défensive », révèle Marion Sebih. Elle témoigne
de sa propre expérience : « J’étais une performer
dans le travail, j’étais devenue dure, et pire encore
j’avais érigé la dureté comme une valeur… Lors d’une
cérémonie, j’ai ressenti une douceur organique, qui m’a
profondément bouleversée… J’ai quitté la dureté et changé
de travail. » La précieuse fève donne la permission
et la sécurité nécessaires pour se relâcher et ouvrir son
coeur… apportant une profonde guérison émotionnelle,
celle de faire l’expérience commune de la félicité
et de la joie… La notion d’inter-reliance, bien plus
qu’un principe à atteindre pour notre humanité, devient
une réalité à expérimenter. (...)
Directrice de la collection l’Éveil du féminin et créatrice du blog uneaura4étoiles dédié à ce mouvement, elle suit des enseignements chamaniques et participe à des cercles de femmes depuis une quinzaine d’années. Catherine contribue au magazine Inexploré depuis plusieurs années en tant que journaliste. ...
À
retrouver
dans
Inexploré n°47
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