Je
danse
donc
j'existe...

Depuis toujours, la danse fait partie des rituels de guérison et de célébration. Dans son dernier ouvrage "Je danse donc j'existe", Catherine Maillard nous propose de découvrir la danse-thérapie, une pratique bien loin du simple hobby,
qui apporte un véritable soin du corps et de l'âme,
et une redécouverte du partage avec autrui.
Je danse donc j'existe...
Santé corps-esprit
« Je danse depuis aussi longtemps que je m’en souvienne. A douze ans, je tournoie déjà, en jupe de Gitane, sur les valses de Chopin, un lien inconscient avec Isadora Duncan dont je prendrai connaissance bien plus tard. Tel un derviche tourneur, je tente d’échapper à la pesanteur, à la gravité de la vie, scolaire comme familiale. Tout mon corps est tendu vers l’absolu. Adolescente, je prends des cours de street jazz, de claquettes aussi. Une fois à Paris, mes pieds foulent sans relâche la cours de danse africaine… Pourtant, une certaine insatisfaction persiste, celle sans doute de devoir me caler sur une figure imposée.
Ma première révélation a lieu lors de ma formation en relaxologie selon la méthode Vittoz (l’une des toutes premières approches psychosomatiques), où domine l’éveil des sens. Mon corps grandit en réceptivité, comme en créativité. Françoise Grimaud, notre enseignante, est férue de danses traditionnelles d’inspiration grecque et chaque session se clôture par des pas de danse, en bord de mer, au soleil couchant. J’y découvre ce lien avec le groupe et la grâce de vibrer ensemble en mouvement en pleine nature. Isadora Duncan virevolte toujours à mes côtés, sans que j’aie encore eu vent de son existence. Une rencontre déterminante place la danse résolument au centre de ma vie. Les premiers pas que je vis sous la houlette charismatique de Katherine-Michèle Thomas m’ouvrent des espaces inconnus. En 1990, sa pratique trouve sa voie propre : c’est quasiment une danse de la ferveur. Les consignes sont très différentes des parquets du Centre du Marais parisien. Katherine-Michèle Thomas nous invite à laisser émerger notre propre mouvement, pour seulement ensuite nous aventurer à la rencontre de l’autre. Le corps remplace les mots, à commencer par ceux que l’on se murmure à soi-même. De nombreux week-ends me font prendre conscience de l’incroyable énergie d’amour qui sommeille en chacunes de nos cellules et ne demande qu’à se mettre en mouvement, pour exprimer sa gratitude d’être en vie.
Depuis, je n’ai cessé d’explorer les voies de la danse, pour nourrir ce feu sacré que je sens brûler en moi, qui donne des ailes à mes pieds et des étoiles à mes pensées. La danse a transformé ma vie. C’est sans doute pourquoi je me suis engagée à essayer d’en transmettre le message. Ecrire sur la danse invite à un certain exercice, à un mouvement intérieur pour approcher au plus près ce mystère du geste libre que cette discipline nous permet d’effleurer. Alors seulement, au fil des entretiens publiés dans ce livre, pourra se lever un voile, celui de la magie de notre corps. Notre corps non plus comme un ennemi, un fardeau, un objet de séduction ou de plaisir, mais un temple, une bibliothèque, un vaisseau pour voyager. La danse nous offre ce pont pour nous rencontrer nous-mêmes, dévoilant un pan de notre mystère pour mieux l’incarner. Du frisson à l’extase.
Depuis toujours, sous toutes les latitudes la danse fait partie des rituels de guérison et de célébration des ancêtres. Claude Lévi-Strauss conseillait aux psychanalystes de s’inspirer de leurs grands prédécesseurs, chamanes et sorciers dansants, dont on trouve déjà les traces sur les parois des grottes paléolithiques. Plusieurs scènes de la grotte de l’Addaura, à Palerme en Sicile, ou de Lérida, en Espagne, ont permis d’établir que l’homme des cavernes dansait. Sans doute le faisait-il parfois dans des buts précis, comme d’apporter la fertilité aux femmes, d’appeler l’abondance du gibier, de décourager les hordes adverses ou d’honorer les divinités. Mais peut-être dansait-il aussi simplement, comme nous, par pure joie d’exister.
Des milliers d’années plus tard, la danse-thérapie inaugure un nouveau rapport au corps. Sur le parquet de danse, hommes et femmes trémoussent en rythme, comme s’ils voulaient rejeter des siècles de contraintes et de frustrations. Par la libération des tabous qu’elle développe, cette pratique nouvelle signe un retour de notre énergie vitale, qui ne demande qu’à circuler. La danse-thérapie, en déplaçant l’expérience en solo du divan vers la pratique collective du parquet, répond à un besoin de l’individu de s’épanouir, mais aussi d’appartenir à un groupe, celui-ci produisant par résonnance une accélération des prises de conscience. Là où parfois nous pouvons « tourner » autour du pot en séance individuelle, le bain collectif nous pousse à dépasser nos limites, comme une matrice bienveillante nous proposant une nouvelle naissance.
Nous sommes tous des danseurs. La danse-thérapie s’adresse à tous. Notre besoin de bouger comme notre quête de convivialité y rencontrent notre soif de connaissance de soi et la possibilité d’une expression libre et pleine de nos potentiels. »

À
propos

auteur

  • Catherine Maillard

    Journaliste
    Directrice de la collection l’Éveil du féminin et créatrice du blog uneaura4étoiles dédié à ce mouvement, elle suit des enseignements chamaniques et participe à des cercles de femmes depuis une quinzaine d’années. Catherine contribue au magazine Inexploré depuis plusieurs années en tant que journaliste. ...
flower

Les
livres
à
lire

  • Je danse donc j'existe

    Je danse donc j'existe

    par Catherine Maillard

Voir tous les livres

Les
articles
similaires

  • Oser une fin de vie heureuse
    Fin de vie

    Chaque jour, des milliers de personnes se retrouvent au seuil de l’après-vie. À l’heure où une majorité de Français meurent à l’hôpital, parfois seuls et perdus, accompagner ce temps de transition relève de notre humanité, et d’une question sociétale fondamentale ...

    28 décembre 2023

    Oser une fin de vie heureuse

    Lire l'article
  • L’alchimie : transformer la matière en lumière
    Sciences

    Dans son livre « de la Matière à la Lumière », l’alchimiste Patrick Burensteinas révèle la véritable quête alchimique: regarder au-delà des apparences et percer la matière brute des choses, et de nous-mêmes, pour en trouver la lumière...

    17 octobre 2013

    L’alchimie : transformer la matière en lumière

    Lire l'article
  • Au cœur d’une mutation
    Art de vivre

    L’adolescence est une phase particulièrement émotionnelle. Et si ces émotions étaient l’occasion d’une traversée alchimique ? Et si elles pouvaient nourrir les rêves de ceux qui feront le monde de demain ?

    25 octobre 2020

    Au cœur d’une mutation

    Lire l'article
  • Se ressourcer auprès des arbres
    Nature

    Et si vous profitiez des vacances pour vous rapprocher de la nature, et en particulier des arbres ? Savez-vous qu'il est possible de communiquer et de se ressourcer auprès d'eux ?

    26 juillet 2012

    Se ressourcer auprès des arbres

    Lire l'article
  • Retour à la vie : entre EMI et guérison spontanée
    Au-delà

    Dans un ouvrage bouleversant, Isabelle Challut, infirmière et accompagnante à la naissance, raconte l’extraordinaire voyage de sa mère dans l’au-delà et son retour à la vie ! Zoom sur une guérison miraculeuse, et les hypothèses des experts.

    29 mai 2016

    Retour à la vie : entre EMI et guérison spontanée

    Lire l'article
  • Symbiose : le yin-yang de la nature
    Nature

    Yin et yang sont les forces complémentaires d’un même mouvement toujours en expansion, la Vie. Mais si elles sont aujourd’hui discriminées dans la culture populaire comme des forces contraires et opposées, c’est la symbiose originelle, mère de la nature, que ...

    15 décembre 2022

    Symbiose : le yin-yang de la nature

    Lire l'article
  • Hypersensibilité, le syndrome de Neptune
    Art de vivre

    Révélé par la Dʳᵉ Janine Fontaine, visionnaire de la médecine énergétique, le syndrome de Neptune témoigne de symptômes non répertoriés par la médecine officielle. En toile de fond, une réceptivité exacerbée au monde ordinaire, doublée d’une porosité à l’invisible. Anamnèse ...

    4 octobre 2018

    Hypersensibilité, le syndrome de Neptune

    Lire l'article
  • Dépasser l’éco-anxiété et repenser notre lien à la nature
    Art de vivre

    En ces temps de pandémie et de dérèglements climatiques, l’anxiété face à la dégradation de notre environnement est à son comble. Difficile de ne pas être inquiet : inflation de nouvelles anxiogènes relayées par les médias, alertes répétées d’une génération ...

    16 mai 2021

    Dépasser l’éco-anxiété et repenser notre lien à la nature

    Lire l'article
Voir tous les articles

Écoutez
nos podcasts

Écoutez les dossiers audio d’Inexploré mag. et prolongez nos enquêtes avec des entretiens audio.

Écoutez
background image background image
L’INREES utilise des cookies nécessaires au bon fonctionnement technique du site internet. Ces cookies sont indispensables pour permettre la connexion à votre compte, optimiser votre navigation et sécuriser les processus de commande. L’INREES n’utilise pas de cookies paramétrables. En cliquant sur ‘accepter’ vous acceptez ces cookies strictement nécessaires à une expérience de navigation sur notre site. [En savoir plus] [Accepter] [Refuser]