Les salamandres ont longtemps marqué
les esprits. On leur prêtait de nombreux
pouvoirs magiques, dont celui
de naître dans le feu ou de lui résister.
« Ces habitants enflammés de la région
du feu servent les sages », écrivait l’abbé de
Villars. Le prestige de ces créatures était tel que
des rois de France, tel François Ier, en firent leur
emblème. Aujourd’hui, nous savons qu’elles sont
non seulement capables de régénérer un membre
perdu, mais également des organes, tel un oeil,
et leur moelle épinière. Comment ces championnes
de la régénérescence, qui opèrent loin
devant les poissons-zèbres ou les étoiles de mer,
engendrent-elles des cellules qui savent se différencier
en os, en muscles, en vaisseaux sanguins,
en réseau nerveux ?
C’est l’étude des salamandres et de leur croissance
neuronale qui mit Saxton Burr (1889-1973) sur
la piste d’une théorie du
« développement électrodynamique
». En effet, ce professeur d’anatomie et
chercheur de la prestigieuse école de médecine de
Yale eut une idée incongrue pour l’époque : il décida
de mesurer les variations électriques produites
pendant leur régénérescence. Il trouva que certaines
oscillations étaient corrélées à des accélérations
biologiques. Il poursuivit des années durant
l’étude des aléas de l’activité électrique de plantes,
d’animaux et d’humains. Sa conclusion ? L’électricité
est fondamentale pour le fonctionnement de
tous les systèmes vivants. Plus encore, chaque être
est entouré d’un
« champ de vie » (life field) qui le
moule et le contrôle. Entendez bien : il y aurait
autour de nous un champ énergétique et informationnel
qui administrerait notre biologie ! À l’heure
actuelle, un faisceau de recherches donne raison à
Saxton Burr. Des scientifiques pensent même qu’il
y aurait un
« schéma directeur » ou une
« matrice
vivante » invisibles. La médecine conventionnelle
pourrait en être bouleversée.
Anatomies subtiles
Difficile de nier que nos corps produisent, captent,
stockent et conduisent de l’énergie.
« Il est aujourd’hui
totalement et scientifiquement admis que
le corps possède de nombreux champs d’énergie.
Ils sont identifiés par des technologies de
pointe telles que l’électrocardiogramme,
l’électroencéphalogramme, l’électromyogramme,
l’IRM ou encore le SQUID,
etc. », affirme James Oschman, auteur
de Médecine énergétique : les
bases scientifiques. La science a démontré
que toute activité organique
est associée à un phénomène électrique
mesurable. Et puisque tout flux
électrique dans un organisme génère un
champ magnétique, il apparaît que nos
corps créent des champs électromagnétiques.
Rollin McCraty, directeur de recherche au Heart-
Math Institute aux États-Unis, a mesuré que l’activité
électrique du coeur produit un champ magnétique
pouvant aller de 45 centimètres à trois
mètres dans l’espace autour de l’organe !
Nos corps
produisent,
captent, stockent,
et conduisent
de l’énergie.
Par ailleurs, les scientifiques ont mis en évidence
que les organismes vivants manient différents signaux.
Il n’y a donc pas
« une » mais
« des » énergies
dans le corps :
« Il y a les signaux électromagnétiques,
électroniques, thermiques, photoniques (lumière) et
phoniques (sons). Certains chercheurs évoquent également les ondes scalaires et les ondes de torsion, qui
pourraient correspondre à des formes d’énergie plus
subtiles », détaille James Oschman. Ainsi, les données
scientifiques actuelles étayent les descriptions
d’anatomies subtiles faites par des traditions millénaires.
Les Indiens ont par exemple décrit un
système composé de chakras, de nadis et d’auras
qui sont respectivement des centres, des canaux et
des couches énergétiques à l’intérieur et autour du
corps. Les Chinois ont dépeint un système composé
de points et de méridiens d’acupuncture, de
centres et de canaux subtils. Mais ce qui intéresse
maintenant les chercheurs, c’est de comprendre à
quoi peuvent servir ces champs.
Une symphonie vivante
Les mesures scientifiques ont mis
en exergue que chaque atome,
molécule, cellule, tissu et organe
a une fréquence spécifique. Notre
biologie émettrait différents murmures
énergétiques.
Mais toutes
ces fréquences ne créent-elles pas
une sorte de cacophonie ?
« Je dirais
plutôt que le corps est un orchestre symphonique
», pointe James Oschman. Tout
d’abord, quand deux éléments vibrent à la même
fréquence, ils se mettent à résonner à l’unisson.
Ce faisant, ils échangent de l’énergie et de l’information.
Ainsi, ce n’est pas la force du signal qui
compte, mais sa signature et les résonances peuvent
se faire à distance.
« Beaucoup d’études ont démontré
que des molécules peuvent communiquer alors qu’elles
sont séparées par des barrières physiques bloquant tous
signaux chimiques ou électriques. En fait, leurs fréquences
résonnent ensemble », indique le chercheur.
Par ailleurs, la science est maintenant capable de
mesurer que, comme en musique, ces résonances
créent des harmoniques complexes entre elles. Les
harmoniques se produisent lorsque des notes forment
des accords cohérents, parce qu’elles sont des
multiples les unes des autres. Cela veut dire que les
différents éléments de notre corps s’organiseraient
en créant des ensembles harmonieux à plusieurs
voix !
« Ces vibrations cohérentes, les harmoniques, ne
se limitent pas à la surface d’une molécule, d’une cellule
ou d’un organisme. Elles sont les propriétés collectives
ou coopératives de l’être entier. Du coup, en tant
que telles, elles sont susceptibles de servir de signaux
coordinateurs », souligne James Oschman. Conclusion
: l’ensemble de ces fréquences formerait un système
coordinateur. Cette proposition, soutenue par
des faits scientifiques, a l’avantage de répondre à des
questions jusqu’ici sans réponse.
Des scénarios insatisfaisants
Les processus de guérison, qui impliquent la
coordination d’un nombre incalculable de fonctions,
comptent parmi les phénomènes vivants les
plus complexes. Le problème, c’est que la
science conventionnelle propose que ce
soient le système nerveux et la diffusion
chimique qui assurent leur
communication. Cependant, ces
derniers sont beaucoup trop lents.
« S’ils étaient responsables du métabolisme
cellulaire, il nous faudrait
dix mille ans pour digérer notre petit
déjeuner ! », s’exclame James Oschman.
Des mécanismes plus rapides
doivent être impliqués.
Par ailleurs, on nous apprend que l’ADN guide le
développement de l’organisme et que la question de
la
« planification » biologique est résolue. En réalité,
l’ADN détient le code pour l’assemblage des protéines
? les
« briques » de l’organisme. C’est donc essentiel.
Cependant, nous n’expliquons toujours pas
comment ces protéines s’assemblent ni comment
une cellule se différencie et s’organise pour créer
un organisme entier. Des études ont par exemple
montré qu’il n’y a pas d’enchaînement fixe dans l’assemblage
de notre corps. Deux individus auront au
final les mêmes organes, mais les étapes de construction
seront différentes chez chacun ! Tout se passe
comme si les cellules savaient à quoi doit ressembler
l’agencement ultime et inventaient différents chemins
si des obstacles environnementaux se présentaient.
Par ailleurs, Sandy Becker, un chercheur en
embryologie, a démontré qu’une cellule différenciée
peut revenir en arrière et se
« dédifférencier » sous
l’influence de faibles stimulations électriques. Des
informations en provenance des champs énergétiques
joueraient-elle au chef d’orchestre ?
Une matrice vivante
« De nombreux chercheurs soutiennent qu’au vu des
données scientifiques actuelles, nous pouvons avancer
que le biochamp est un système de communication ultrarapide
», informe James Oschman. Il a lui-même
découvert qu’il existe un réseau moléculaire
à travers tout le corps : une toile continue
qui va de l’ADN à la peau, en passant
par le tissu conjonctif. Il l’a appelé
la
« matrice vivante ». En effet, il serait
scientifiquement possible que
les molécules semi-conductrices de
cette toile constituent un vaste circuit
électronique.
La matrice
vivante n’a pas
d’unité
centrale ou
fondamentale.
Des molécules organiques sont déjà
utilisées dans l’industrie pour fabriquer
des circuits électroniques.
« Cette matrice
peut tout d’abord transférer de l’énergie et de l’information
très rapidement d’un lieu à un autre. Et en
tant que système électronique, elle possède la capacité de
traiter cette information, comme le fait un ordinateur
ou tout autre appareil à circuit imprimé », soutient
James Oschman.Voilà qui est inattendu : un réseau, plus ancien que
le système nerveux sur le plan évolutif, serait le support
d’une communication énergétique capable de
traiter et de stocker de l’information ! Cette toile
est-elle utilisée par les organismes dépourvus de
système nerveux ?
« Autre fait surprenant, la matrice
vivante n’a pas d’unité centrale ou fondamentale. Il n’y
a pas une partie qui soit primaire ou plus importante,
qui centraliserait l’information et qui serait en quelque
sorte le “cerveau” de la matrice », signale James Oschman.
Une question se pose inévitablement : ces
champs sont-ils porteurs d’une forme d’intelligence,
voire d’une conscience ?
Une frontière à explorer
« Vous savez, de nombreux savants pensent que tout est
conscience ! », répond James Oschman. Tout dépend
donc de ce que nous entendons par conscience.
Ce que nous pouvons dire est que ces champs se
montrent plus sensibles, réactifs et rapides que les
réseaux biochimiques. Ils pourraient détenir des
données concernant les schémas directeurs de la
construction d’un individu que ne détiennent pas
nos gènes. Enfin, ils seraient aptes à traiter de l’information
et à prendre des décisions intelligentes.
Ainsi vus par le prisme de la science, ces champs sont
considérés comme étant porteurs de programmes
interactifs qui formeraient une matrice permettant à
l’expérience individuelle de prendre corps. Ils n’enlèveraient
rien au libre arbitre et n’expliqueraient pas
le mystère de l’apparition de la conscience subjective.
Ils seraient des sortes d’interfaces entre une manifestation
individuelle, des informations collectives
concernant l’espèce et, possiblement, les mémoires
psychiques collectives.
Ainsi, l’existence des champs énergétiques – admise
depuis longtemps par les approches énergétique et
informationnelle – est à l’heure actuelle en train de
révolutionner la médecine conventionnelle. Ce qui
est étonnant, c’est que les médecins et les hôpitaux,
utilisent déjà des procédés énergétiques (électrocardiogramme,
électroencéphalogramme, électromyogramme,
IRM, lumière pulsée, etc.) souvent sans
avoir conscience des changements conceptuels qu’ils
engendrent : notre biologie est en grande partie
énergétique ! La réintégration du plan énergétique
par l’approche matérialiste n’est donc plus qu’une
question de temps.
Des champs morphogénétiques
Pour Rupert Sheldrake,
chercheur
en biologie diplômé
de l’Université de
Cambridge, chaque
organe, individu, famille,
espèce serait
entouré d’un champ
morphogénétique
porteur de mémoires
et avec lequel il
échangerait des informations.
« Les champs
morphogénétiques
sont des champs invisibles
qui ordonnent
les formes. On pourrait
dire que le champ
“résonne” une forme
et que la matière dans
ce champ s’organise
selon cette résonance morphique
», explique-t-il.
Des champs psychiques
Les champs
énergétiques et
informationnels
pourraient expliquer la
présence de mémoires
psychiques collectives,
tels l’inconscient
collectif de Carl Jung
ou la noosphère de
Pierre Theilhard de
Chardin. En effet, « les
pensées donnent
naissance à des
schémas spécifiques
d’activité électrique et
magnétique dans le
système nerveux »,
indique James
Oschman, chercheur et
docteur en biologie. Les
schémas de nos
pensées pourraient
s’inscrire dans les
champs, y laisser des
mémoires ou consolider
des trames
archétypales
existantes.