L’IA au service de la science végétale et de notre santé, des initiatives anti-plastique low-tech et des tablettes de malédictions retrouvées en France : voici des brèves aussi étonnantes que questionnantes !
LABORATOIRE - Des cellules cancéreuses inversées !
Bon sang, mais c’est bien sûr ! Transformer plutôt qu’anéantir ! Pari réussi par des chercheurs sud-coréens : le cancer peut être inversé en convertissant des cellules malignes en cellules normales !
Contrairement aux thérapies traditionnelles, comme la chimiothérapie ou la radiothérapie, qui détruisent les cellules malades au prix de lourds effets secondaires, la « réversion cancéreuse » vise à reprogrammer les cellules touchées. En activant des « commutateurs moléculaires », elles retrouvent leurs fonctions normales. Pourquoi ne l’avons-nous pas fait avant ? Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont dû identifier trois molécules clés (les protéines HDAC2, MYB et FOXA2) dont la neutralisation permet de restaurer l’état sain des cellules. Prochain objectif : appliquer cette technique à des cancers avancés, puisqu’à certains stades de la maladie, les méthodes actuelles ne sont pas efficaces. En attendant, ce procédé nous suggère une philosophie positive : métamorphoser plutôt que détruire.
NATURE - Le « langage » génétique des plantes décodé par l’IA
C’est une révolution dans la compréhension des processus biologiques des plantes ! Le langage mystérieux du monde végétal commence à être décodé grâce à une avancée majeure.
Un modèle d’intelligence artificielle inspiré par ceux utilisés pour les langues humaines est capable de résoudre de véritables casse-têtes biologiques ! Cette IA (PlantRNA-FM) a analysé les séquences et structures de l’ARN de plus de 1 100 espèces végétales. Objectif : mieux comprendre la vie du vert ! Dans le domaine du vivant, les mécanismes génétiques jouent des rôles cruciaux. Par exemple, en ce qui concerne les plantes, pour l’adaptation aux variations climatiques, certaines structures d’ARN se replient différemment en réponse à des températures particulières. Haopeng Yu, chercheur postdoctoral impliqué dans l’étude, souligne : «
Alors que les séquences d’ARN peuvent paraître aléatoires à l’œil humain, notre modèle d’IA a appris à décoder les motifs cachés en leur sein. » En décryptant le « langage » intime de mère Nature, PlantRNA-FM ouvre également la voie à une agriculture plus durable et à une meilleure harmonie entre science et environnement. Les chercheurs envisagent d’ailleurs de profiter de leur méthode pour explorer les secrets d’autres formes de vie, comme les invertébrés et les bactéries, offrant ainsi un potentiel sans précédent pour l’étude des écosystèmes. Vers une symbiose entre nature et modernité ?
INITIATIVE - Des systèmes D à la rescousse de l’île la plus polluée au monde
Au cœur de l’océan Pacifique, l’île Henderson est un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Malheureusement, il était tristement célèbre pour sa pollution plastique.
En effet, sur ses 37 kilomètres carrés, on trouvait la plus forte densité de déchets plastiques jamais enregistrée. Cependant, grâce à l’ingéniosité de l’équipe de Plastic Odyssey, plus de neuf tonnes de déchets ont été extraites de ce sanctuaire marin dégradé. Ce sont des solutions
low-tech qui ont été imaginées pour accomplir la mission, comme un parachute astucieux, tracté par un treuil bricolé à partir d’une vieille moto, qui a permis de transporter six tonnes de plastiques au-dessus de l’eau. Deux tonnes de plastiques ont également été recyclées à bord du Plastic Odyssey, le fameux navire-laboratoire et ambassadeur de la protection de l'océan, pour fabriquer du mobilier destiné à l’île voisine. Plastic Odyssey prouve qu’avec des procédés accessibles et créatifs, chacun peut contribuer à un avenir en harmonie avec la nature. Une invitation à agir, chacun à son échelle, en faisant en sorte que le plastique puisse trouver une seconde vie dans un monde où il est difficile de ne pas avoir recours à ces matériaux artificiels.
INSOLITE - Tablettes de malédiction pour rituels mystiques
Depuis des millénaires, les pratiques occultes sont utilisées pour diverses raisons. À Orléans, des artefacts ressuscitent une part de l’histoire.
Sous l’ancien hôpital Porte-Madeleine, avant la construction de la nouvelle université, a été mis au jour un trésor historique rare. Dans certaines sépultures d’une nécropole gallo-romaine, des tablettes de malédiction ont été retrouvées, et sont analysées à l'aide d'outils modernes comme la tomographie 3D et la RTI (Reflectance Transformation Imaging). Datés du I
er au III
e siècle après Jésus-Christ, ces 21 objets de plomb livrent des secrets précieux, notamment grâce à des inscriptions en langue gauloise. Appelés « tablettes de défixion » ou « tablette d’envoûtement », ces artefacts d’environ 20 centimètres étaient visiblement destinés à invoquer des divinités souterraines pour maudire des ennemis. «
Sur les tablettes de malédictions retrouvées, il y a une série d’une quinzaine de noms à consonance romaine et latine », précise l’archéologue Julien Courtois. Placées dans les tombes, elles étaient censées faire des défunts des intermédiaires entre les vivants et les puissances mystiques. «
Sur une de ces tablettes, il y a une formule magique qui est très similaire à celle retrouvée sur une autre tablette en France », ajoute l’archéologue. Cela suggère une continuité culturelle entre différentes régions celtiques, la langue gauloise ayant été utilisée pour transmettre des rituels, dans les prières, les invocations des druides… Si ces tablettes enrichissent notre connaissance des interactions entre les cultures celte et romaine, elles complètent surtout notre vision des pratiques spirituelles celtiques.