Face à l’urgence écologique, de nouveaux gardiens veillent sans relâche sur notre belle planète. Marine Calmet est l’une d’eux : juriste en droit de l’environnement, elle milite pour la défense des droits de la nature.
Nature
Pexels/Luis del Río
C’est presque un « nouveau métier ». On observe en effet l’émergence de juristes en droit de l’environnement qui, comme Marine Calmet(1), sont de plus en plus actifs. De quoi s’agit-il exactement ? « Ce mouvement, qu’on peut encore nommer “jurisprudence du vivant”, réclame la reconnaissance des droits fondamentaux pour des entités naturelles », explique-t-elle. Derrière ces termes se trouve une volonté de permettre à la nature d’être représentée au sein de notre société afin d’être mieux protégée. La jeune femme ajoute : « Il s’agit de reconnaître le statut de vivant à cette communauté “non humaine”, pour mieux vivre ensemble. » Ainsi, la crise écologique nous rappellerait à l’ordre et pointerait du doigt avec insistance notre interdépendance avec notre milieu de vie. Derrière cette démarche en apparence juridique, mais pas seulement, un puissant cri de ralliement : « Nous ne sommes pas les propriétaires de la Terre, mais bien les hébergés, les visiteurs », rappelle la juriste, à l’unisson des sagesses des peuples premiers.
Des textes fondateurs
C’est en 1972 que Christopher Stone(2) pose la première pierre de l’édifice. « Juriste universitaire, professeur de droit aux États-Unis, c’est le premier à avoir théorisé ce mouvement », explique Marine Calmet. Son article « Les arbres doivent-ils pouvoir plaider ? » va marquer le début de la controverse. Méthodique et rigoureux, il va pointer les nombreuses carences d’une législation dédiée aux droits de l’environnement, à savoir le peu d’efficacité des tribunaux, les difficultés à agir pour les associations ou encore, pour les citoyens qui veulent défendre la nature. Au cœur de l’article : l’outil juridique. « Il va poser une question centrale : est-ce que c’est faisable et pourquoi est-ce souhaitable ? », étaye notre experte. Peu de temps après, en 1988, la publication du livre Le rêve de la Terre du théologien et écologiste Thomas Berry ouvre un nouveau champ en faveur de la nature, celui de l’écospiritualité, en résonance avec la cosmovision des peuples autochtones. L’ouvrage nous alerte sur l’urgence à guérir la biosphère traumatisée, en restaurant une relation mutuellement bénéfique entre les humains et la Terre. Puis, en avril 2002, nouveau coup de tonnerre asséné par Cormac Cullinan, avocat spécialisé dans l’environnement : son ouvrage Wild Law: A Manifesto for Earth Justice va contribuer à inspirer un mouvement mondial croissant, en faveur des droits de la nature. L’avocat va alors s’imposer comme un éminent membre actif et conseiller en réformes institutionnelles dans plus de vingt pays.
Un changement de paradigme
En réalité, la question des droits de la nature va bien au-delà de la simple question juridique. Pour bien en comprendre les enjeux, revenons à Michel Serres, qui repose la question du contrat naturel. Est-ce que la crise écologique ne serait pas une remise en question du contrat social ? Une supposition qui est au cœur des engagements des défenseurs des droits de la nature, et de Marine Calmet : « Et si les bouleversements que nous rencontrons étaient liés à un déséquilibre profond, à un rapport de force inégal entre le droit des entreprises, les intérêts privés et les droits fondamentaux de la nature ? » Aujourd’hui, une profonde remise en cause du modèle de société et de son rapport au vivant semble inévitable, que ce soit d’un point de vue scientifique, philosophique, éthique ou… juridique ! « Il nous faut réinventer un contrat entre humains et non-humains, et lui donner un cadre légal », conclut la juriste. La prochaine étape serait donc de représenter juridiquement les entités non humaines, pour un nouvel équilibre entre les hommes et leur milieu de vie, dont il est devenu évident qu’ils dépendent.
Directrice de la collection l’Éveil du féminin et créatrice du blog uneaura4étoiles dédié à ce mouvement, elle suit des enseignements chamaniques et participe à des cercles de femmes depuis une quinzaine d’années. Catherine contribue au magazine Inexploré depuis plusieurs années en tant que journaliste. ...
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