Entre intelligence du vivant et inventions humaines, en passant par une réflexion cosmologique singulière, des découvertes extraordinaires et des innovations surprenantes sont au programme de cette série de brèves avant la trêve estivale : les cétacés qui sentent, l’expansion et l’âge de l’Univers remis en question, des gouttes nasales pour traiter les AVC, et une ville flottante pour faire face à la montée des eaux.
INITIATIVE – des gouttes nasales pour limiter les lésions dues aux AVC
L’accident vasculaire cérébral (AVC) est aussi fréquent que l’infarctus du myocarde. D’ailleurs, en France, un AVC se produit toutes les quatre minutes, d’après la Fondation pour la recherche sur les AVC.
Mais de bonnes nouvelles nous arrivent de Suède, où des chercheurs ont expérimenté avec succès l’efficacité d’une protéine sur des souris. Le peptide appelé C3a permettrait une meilleure récupération après un AVC : administré par voie nasale, il calme la réactivité des cellules nerveuses, et stimule la densité des cellules gliales du système nerveux central. Les résultats montrent une récupération plus rapide, en particulier au niveau des fonctions motrices, grâce à la formation de nouvelles connexions entre les cellules cérébrales. Une avancée prometteuse pour traiter les victimes d’AVC, même celles qui seraient prises en charge plusieurs heures après l’attaque cérébrale. Vive la science !
NATURE – détection multisensorielle chez le dauphin
Les cétacés, connus pour utiliser l’écho acoustique afin d’appréhender leur environnement, ont-ils recours à d’autres sens pour détecter de la nourriture ? Alors qu’on croyait les cétacés dépourvus de goût et d’odorat, des chercheurs de Montpellier ont démontré le contraire en menant des expériences durant un mois dans les eaux du sud-est de l’Espagne. Leur ambition : en savoir plus sur la façon dont les cétacés captent la présence de petites proies dispersées dans la Grande bleue.
Grâce à l’utilisation de drones, de caméras sous-marines et de substances odorantes (sulfure de diméthyle) ou neutres, les «
observations confirment que ces animaux réagissent à des stimuli chimiques dans leur environnement naturel », explique Aurélie Célérier. De plus, des prélèvements de tissus ont mis en évidence sur certains de ces animaux marins échoués la présence de papilles gustatives et de récepteurs olfactifs. Si une autre étude récente montre que les mamans dauphins modifieraient leur façon de « parler » en présence de leur nouveau-né, comme le font les humains, le prochain objectif pour les biologistes est de déterminer si les cétacés produisent des molécules qui leur permettraient de communiquer, chimiquement, entre eux. En attendant, le fait qu’ils puissent sentir ouvre de nouvelles perspectives pour améliorer leur protection, en utilisant des composés répulsifs afin de les éloigner des zones de navigation et de pêche.
LABORATOIRE – l’âge et l’expansion de l’Univers (remis) en question
L’expansion accélérée de notre Univers, découverte couronnée par le prix Nobel de physique en 2011, est remise en question par une analyse statistique de 740 supernovæ réalisée par trois astrophysiciens : le taux d’expansion serait, finalement, constant. Les chercheurs vont-ils pouvoir trouver un terrain d’entente ?
Cette étude suscitant des débats au sein de la communauté scientifique, la validation de cette hypothèse par Subir Sarkar, physicien à l’université d’Oxford, dépendra de la réplication des résultats. Cependant, ce dernier stipule que «
l’un des piliers du modèle cosmologique standard est plutôt fragile ». D’ailleurs, l’âge même de l’Univers semble être différent de celui envisagé initialement. Une autre étude menée au Dartmouth College, d’un amas globulaire de 13,8 milliards d’années, au sein de notre galaxie, aboutit à la conclusion suivante : cet âge, quasiment identique à celui de l’Univers, remet en question l’âge réel de ce dernier.
INSOLITE – une ville flottante abritant 40 000 personnes
Alors qu’une ville de 170 kilomètres de long (The Line) commence à se dessiner en Arabie saoudite, une entreprise japonaise envisage la construction d’une cité flottante quasi autonome d’ici 2023 : Dogen City. Si dans le film
Waterworld, la vie continue sur des bidonvilles aquatiques, à la surface d’une planète n’étant recouverte plus que d’eau salée, la cité aquatique imaginée par la société N-Ark est une réponse à la montée du niveau de la mer. Dotée de centres de données et de recherche scientifique, ainsi que de panneaux solaires pour les besoins énergétiques des habitants, cette métropole flottante pourra accueillir 10 000 habitants et 30 000 visiteurs. Elle produira également 6 862 tonnes de nourriture par an.
Cette conception colossale offrira toutes les commodités d’une ville traditionnelle, et même un site d’atterrissage et de départ pour les fusées. L’île artificielle Dogen City, qui sera protégée des tsunamis par un anneau extérieur de 4 kilomètres, fait partie du programme NEW OCEAN, un nouvel espace économique maritime résultant d’une collaboration entre des entreprises, des universités et le gouvernement japonais.