Dans son dernier ouvrage, Psychopompe, l’auteure à succès aborde ses capacités à communiquer avec les défunts, à rentrer en empathie avec l’invisible et l’au-delà… Quel est le bien qu’elle en a retiré, et comment cela peut-il nous inspirer ?
Perceptions
Jean-Baptiste Mondino
Quand vous commencez à employer le terme « psychopompe » dans votre livre, n’est-ce pas pour accompagner votre propre âme ?
Effectivement, je suis d’abord psychopompe pour moi-même. Je pense qu’il y a beaucoup de façons d’entendre le mot « psychopompe ». L’une d’entre elles, la plus simple, et qui peut concerner absolument tout le monde : est psychopompe toute personne qui considère qu’elle a reçu un signe de quelqu’un de disparu. Suite à mon agression [elle a été agressée sexuellement à l’âge de 12 ans, NDLR], ma propre âme s’est séparée de mon corps, et ce fut extrêmement difficile de la retrouver. Mais je l’ai retrouvée et j’ai pu ressouder corps et âme l’un à l’autre. C’est donc un autre emploi du mot « psychopompe ». Un emploi plus rare, Dieu merci, car rares sont les personnes qui vivent l’expérience d’avoir l’âme et le corps séparés de façon involontaire et tragique.
Vous faites une espèce d’analogie entre le cheminement de psychopompe et celui de l’écriture…
Oui, car l’écriture a aussi participé à mon destin psychopompe. J’ai toujours senti que l’écriture était reliée à la mort sans pouvoir forcément l’expliquer. Mais le fait est là. Dans mon cas, devenir psychopompe, retrouver ma propre âme et la recoudre à mon corps est passé par l’écriture. L’écriture a donc été à la lettre « psychopompe ».
Ensuite, vous racontez un deuil survenu à vos 28 ans. Est-ce votre premier contact avec un défunt ?
C’est ma première expérience psychopompe dans l’autre sens, que je distinguais précédemment. Je savais que ce deuil se produirait et je le considérais comme une tragédie contre laquelle je ne pourrais rien et qui allait probablement mettre fin à mes propres jours. Cette mort a eu lieu. J’ai réellement cru mourir et, là, il s’est passé quelque chose auquel je ne m’attendais absolument pas, à savoir, après quelque temps, j’ai commencé à entendre la voix du défunt qui me parlait. Ce n’était pas tonitruant, ce n’était pas tout le temps, mais c’était pour moi hors de doute. Je reconnaissais sa voix, il me disait des choses que je n’aurais pas pu inventer et qui étaient de lui. Et ça m’a permis de rester en vie.
Je pense qu’il faut être très humble quand on reçoit un signe de cette sorte, penser que c’est de l’autosuggestion, je trouve que c’est une théorie assez orgueilleuse. Se croire capable non seulement de reproduire à ce point la voix de quelqu’un, mais en plus de projeter, de posséder l’autre au point de savoir ce qu’il voudrait, c’est faux. Les messages psychopompes que j’ai reçus jusqu’ici, je n’aurais jamais pu les inventer moi-même. En plus, j’ai cru comprendre que j’étais très loin d’être la seule à qui c’était arrivé !
Vous parlez d’« escorter les morts », mais en fait, cela se passe dans les deux sens, non ?
C’est complètement dans les deux sens : les morts nous escortent et nous pouvons les escorter. Dans le cas de mon père, puisque c’est avec lui que j’ai vécu l’expérience psychopompe la plus forte, je sentais évidemment que j’avais besoin de lui, mais aussi à quel point il avait besoin d’avoir cet échange avec moi. Et cet échange a abouti à un livre que j’ai écrit. Ce n’était pas le livre sur mon père, mais le livre de mon père. Je l’ai publié, c’était Premier Sang. Et ce qui est extraordinaire, c’est que, à la suite de sa publication, la télévision belge m’a montré une archive où mon père était interviewé. Ce devait être vers 2012 et on lui demandait ce qu’il pensait de moi. Et il répondait : « J’admire beaucoup ma fille comme écrivain et j’aime beaucoup ce qu’elle fait. Mon plus grand rêve serait qu’elle écrive un livre sur moi ». Je l’ignorais totalement ! Je n’avais pas vu cette archive, personne ne m’en avait parlé. Donc mon père post mortem a fait en sorte que je remplisse son plus grand rêve.
Journaliste et rédactrice en chef adjointe d'Inexploré magazine
Melanie Chereau est journaliste et auteur de plusieurs ouvrages. Ses thèmes de prédilection sont la spiritualité, la naturopathie et les médecines douces.
Elle pratique le bouddhisme depuis plus de 17 ans, est formée en Reiki et en aromathérapie. ...
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