Alors qu’elle grandit dans une ferme du Wisconsin (États-Unis) où les compagnons de jeu sont rares, la petite Barbara Ann passe beaucoup de temps seule, en forêt. Elle aime s’asseoir immobile, jusqu’à ce que les petits animaux des bois se sentent suffisamment en confiance pour l’approcher. Durant ces longues heures de présence tranquille, elle a la sensation de se fondre totalement dans l’environnement. Ce n’est que bien plus tard qu’elle comprendra qu’elle percevait déjà une « mer d’énergie baignant notre monde » dans laquelle elle voyait se dessiner l’aura des arbres et des animaux.
Extrasensible ? Peut-être. Barbara Ann Brennan, qui a aussi des aptitudes scientifiques, opte pour des études en sciences physiques. Elle est ensuite embauchée par le département de la recherche de la NASA, l’agence spatiale américaine.
Cependant, au bout de quelques années, son premier amour se rappelle à elle. Le plaisir du contact sensible avec le vivant la pousse à se former aux approches psychocorporelles, telles que la bioénergie d’Alexandre Lowen et le
Core Energetics d’Eva et John Pierrakos, avec qui elle tisse des liens étroits. Elle entreprend un intense travail thérapeutique et fait
« deux années de travaux sur les états de conscience altérés », spécifie-t-elle. Puis Barbara Ann Brennan s’installe comme conseillère psychologique. C’est là que l’« étrange » se déploie véritablement.
« Je me suis surprise à voir des couleurs autour de la tête des gens », informe-t-elle. La conseillère fondera son école : la
Barbara Brennan School of Healing. Les élèves afflueront du monde entier. Son livre
Le Pouvoir bénéfique des mains deviendra un best-seller international. Est-il possible pour tout un chacun de développer des capacités extrasensorielles ?
Guidée par une « main invisible »
Ce qui est notable est que Barbara Ann Brennan a développé son Haut Sens de Perception (HSP) – qui permet de
« voir, entendre, sentir, goûter et toucher ce qui, normalement, ne peut être perçu » – de manière progressive. Les premiers signes sont surtout visuels et ne lui présentent que des manifestations énergétiques à deux centimètres du corps. Et plus elle pratique, plus ce champ semble se propager plus loin, avec une substance de plus en plus ténue.
« Chaque fois que je pensais en avoir défini la limite, je découvrais que je pouvais percevoir au-delà de cette frontière », partage-t-elle. Elle discerne des luminosités, des couleurs et des densités variables et découvre qu’elles semblent liées à l’état de santé de la personne. La praticienne comprend alors qu’il y a des corrélations entre les pathologies et les schémas énergétiques qu’elle perçoit. De fait, Barbara Ann Brennan semble capable de décrire précisément la localisation de tumeurs – en indiquant même parfois si elles sont cancéreuses –, de noter la dégénérescence d’organes ou la présence de maladies spécifiques, de remarquer des déplacements osseux, des fractures, des dommages musculaires... Le plus surprenant est que ses descriptions sont fréquemment attestées par des examens médicaux. Elle semble également apte à lier les données qu’elle voit avec l’état psychologique et la biographie de la personne. Pour elle, corps et âme seraient foncièrement intriqués.
Par la suite, d’étranges informations commencent à se présenter à la praticienne sous forme de mots, de concepts, d’images symboliques. Elle ressent que cela lui est transmis par une intelligence supérieure dont elle est seulement la médium. Elle « entend » des diagnostics, elle « voit » progressivement se dérouler l’histoire des gens, elle remonte même parfois dans d’étranges passés qui lui font penser à des vies antérieures. En parallèle, elle développe un don de guérisseuse.
« Je suis parvenue à manipuler mon propre champ afin d’exercer une interaction sur celui d’un patient, en vue de le rééquilibrer », explique-t-elle. Là, elle ressent qu’une « main invisible », qui s’est densifiée au fil des ans, la guide. Elle finit par percevoir des « êtres de lumière » qui l’entourent et l’assistent dans son travail :
« Je les ai entendus me parler, je les ai sentis me toucher. À présent, j’accepte mon guide. » Une jeune femme ayant vécu un avortement vient consulter Barbara Ann Brennan car elle n’arrive plus à avoir d’enfant. La praticienne distingue des
« anomalies cellulaires à l’intérieur de son utérus, sur la partie inférieure gauche », décrit-elle. Puis elle « entend » la prescription de compléments alimentaires spécifiques, la nécessité d’un temps de repos avec des exercices précis à suivre et travaille à réharmoniser la structure énergétique de la jeune femme. Ayant suivi les indications à la lettre, celle-ci tombera enceinte à peine quelques mois plus tard. Barbara Ann Brennan est une hypersensible. Néanmoins, son parcours et l’école qu’elle a fondée semblent indiquer que nous pourrions potentiellement tous progresser vers une ouverture de nos capacités extrasensorielles.
Nous pourrions potentiellement tous progresser vers une ouverture de nos capacités extrasensorielles.
Une intense expérience
La vie de Christian Gamby bascule lorsqu’il perd son fils en 2007. Accablé, ce directeur artistique vient aux groupes de parole de l’INREES, puis aux conférences, et découvre une nouvelle façon d’envisager la réalité. Alors qu’il consulte le médium Henry Vignaud, celui-ci insiste sur le fait qu’il a « quelque chose » dans les mains.
« Ça a fortement résonné en moi », partage ce père endeuillé. Il suit alors un an de formation en reiki, un an de formation en soins esséniens, mais ces méthodes ne lui conviennent pas véritablement. Entre-temps, il participe à des stages chamaniques avec Laurent Huguelit. Il y vit ses premières perceptions extrasensorielles. Lors d’un exercice qui consiste à « voir » l’intérieur du corps d’un autre participant, il arrive à visualiser que cette personne porte une hanche en plastique.
« C’était très clair. J’ai vu un morceau de plastique blanc brillant, ce qui m’a ensuite été confirmé », se souvient-il. Cependant, il ne se sent pas appelé par cette approche. C’est lors d’une discussion avec Thierry Janssen qu’il découvre l’école de Barbara Ann Brennan – dont ce dernier a également suivi le cursus.
« Ce que j’aime est qu’elle a une approche très descriptive des soins, basée sur des recherches scientifiques et des références à des chercheurs de renom », explique-t-il. Barbara Ann Brennan insiste sur le fait que le développement du Haut Sens de Perception va de pair avec une transformation personnelle. Ainsi, la première année de formation est centrée sur l’exploration de soi.
« Pour percevoir le champ d’énergie humaine, il convient d’étudier et de pratiquer, mais aussi d’acquérir une maturité personnelle. Ces transformations internes affinent la sensibilité. Vous saurez ainsi différencier la rumeur intérieure de l’apport subtil d’informations », souligne l’enseignante. Plus une personne explore ses blessures et nettoie son système – corporel, énergétique et psychique –, plus elle sera disponible et sensible. Comment discerner les informations extrasensorielles si l’espace personnel est encombré ?
Stabiliser ses connexions
L’école propose également un intense apprentissage de techniques énergétiques et du ressenti subtil, notamment sur les chakras et l’aura. Et petit à petit, le Haut Sens de Perception semble s’ouvrir. Alors qu’il pratique avec une cliente, Christian Gamby s’ancre et se connecte à une posture d’accueil inconditionnel. D’un coup, tout s’efface et il se retrouve dans une chambre dont il distingue l’architecture, la couleur, et où il voit sa patiente à l’âge de 8 ans. Les parents sont là, l’atmosphère est pesante. Elle se fait gifler à plusieurs reprises par sa mère alors que le père ne fait rien.
« J’ai ressenti et vu toute la hargne de cette fille qui se faisait battre par sa mère et en voulait à son père. Ça a duré plusieurs secondes. J’avais le sentiment d’être dans la pièce ! », se souvient-il. Quand il décrit la scène à la patiente en lui demandant si cela lui évoque quelque chose, elle tombe des nues. Cette scène vécue et traumatique a contribué à la mise en place d’un schéma néfaste pour elle.
« Quand nous faisons un soin, nous devons nous préparer à accueillir notre client. Il s’agit à la fois de nous connecter à ce que nous sommes sans distorsion, en méditant, par exemple, et de nous ancrer, de nous aligner. Il n’est pas question d’être perché ! », soutient Christian Gamby.
À force, le Haut Sens de perception s’installerait. L’étudiant en troisième année semble, par exemple, percevoir de plus en plus d’informations vérifiables avant même que les séances ne commencent : le prénom, l’âge des patients, leur blessure majeure.
« Ce genre d’information ne s’invente pas, comment pouvais-je par exemple savoir qu’une cliente a perdu son enfant il y a vingt ans ? », souligne-t-il. Ainsi, bien que des personnes aient plus de prédispositions que d’autres, il semble possible d’aller vers une ouverture de nos connexions extrasensorielles. Ces phénomènes pourraient-ils se multiplier au sein de la population ?
« Il est fort possible qu’une transformation se soit déjà opérée dans les consciences et qu’un nombre croissant d’individus soit en train de développer un nouveau sens de perception », estime Barbara Ann Brennan.