Le 1ᵉʳ avril 2022 s’est tenu à Paris le premier congrès sur la transe cognitive auto-induite, à l’initiative de Corinne Sombrun et de son association TranceScience Research Institute. L’occasion de revenir sur un événement singulier qui soulève des questions particulières.
Santé corps-esprit
FLY:D/Unsplash
C’était à Paris au Grand Rex, un début d’avril sous la neige posait déjà un décor particulier. L’association TranceScience organisait son premier congrès consacré à la transe cognitive auto-induite comme l’ont dénommée Corinne Sombrun et ses associés. L’un des buts de ce congrès étant, sans doute, de présenter les études scientifiques menées sur le phénomène de la transe et sur ce que celle-ci apporte aux « initiés » qui la pratiquent.
Qu’est-ce que la transe cognitive auto-induite ?
À l’origine, la transe est surtout vécue par les chamanes qui vont, lors de rituels et à des fins délimitées, entrer dans un état modifié de conscience, et souvent incorporer un esprit qui répondra aux questions qu’on lui pose. Corinne Sombrun, dont on ne rappellera pas l’histoire très connue maintenant, a accès à cet état modifié de conscience, grâce à des facilités et à un entraînement effectué en Mongolie auprès de chamanes. Depuis plusieurs années, elle travaille à recréer une boucle musicale au tambour qui provoque la transe chez quasiment toute personne l’entendant. Depuis, elle expérimente cette capacité à entrer en transe et à en sortir à volonté chez un certain nombre de personnes, c’est la TCAI : la transe cognitive auto-induite. Le postulat de départ est que la transe est un biais cognitif auquel tout le monde a accès, que l’on peut activer et quitter à volonté. « La transe permet une reconnexion avec le vivant », explique Corinne Sombrun, elle amène à « vivre le vivant au lieu de réfléchir », ce qui reste comme elle aime le dire « [sa] plus belle découverte ». Être loup plutôt que d’observer le loup, entrer en connexion directe avec le monde et la nature qui nous entourent. Par cette communication de l’intérieur, l’humain entrerait en lien avec la force du vivant en lui, ce qui engendre un certain nombre d’effets très positifs.
Ainsi, lors du congrès, de nombreux témoins se sont succédé sur scène afin de livrer leur expérience de la transe. Des psychiatres, qui l’utilisent pour accompagner des patients présentant des états ressemblant à la transe, comme une certaine forme d’épilepsie ou de crise avec perte de conscience. Apprendre aux patients à entrer et sortir d’états de transe diminuerait très fortement les crises « subies ». Des personnes atteintes de cancer voient leur période de rémission soutenue par la transe, comme cette femme atteinte d’un cancer du poumon qui s’est vue récupérer l’ouverture de sa cage thoracique et ses capacités pulmonaires après avoir « transé » trois à quatre fois par jour pendant son traitement. Des artistes aussi utilisent la transe pour déployer leur créativité et voient leur inspiration amplifiée. La concentration est déployée, la confiance en soi augmente, l’autocensure diminue… Tous témoignent d’un nouveau rapport au monde, moins autocentré et plus tourné vers les autres. (...)
Journaliste et rédactrice en chef adjointe d'Inexploré magazine
Melanie Chereau est journaliste et auteur de plusieurs ouvrages. Ses thèmes de prédilection sont la spiritualité, la naturopathie et les médecines douces.
Elle pratique le bouddhisme depuis plus de 17 ans, est formée en Reiki et en aromathérapie. ...
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