Il est indéniable que les voyages chamaniques et autres méthodes d’expansion de conscience reviennent de plus en plus sur nos terres occidentales. Le tambour est souvent au cœur de ces pratiques. Dans ce Guide 100 % pratique du voyage au tambour de Claire Jeanne Soulet-Clijsen publié aux éditions Jouvence éso, vous découvrirez l’importance et le rôle de cet instrument aussi vieux que l’humanité, ainsi qu’une méthode pour apprendre à l’utiliser de la bonne façon. Mais d’abord, petit retour sur l’histoire du tambour… Extrait.
Savoirs ancestraux
Tamas Sandor/Unsplash
Histoire du tambour chamanique
Depuis la nuit des temps, les humains utilisent le rythme
pour entrer en connexion avec la terre et la nature qui
les entourent. Ils y puisent les matériaux pour fabriquer leurs
objets de percussion.
Le tambour est l’instrument connu le plus ancien. On le
retrouve à travers les siècles sur les cinq continents, bien
que sa taille, son aspect et sa symbolique varient suivant sa
région d’origine.
Que de diversité sonore et esthétique parmi les tambours
du monde ! Le daf accompagne la musique persane en
faisant tinter ses anneaux. Dans le large kilaut (qilaat) du
Groenland, le chaman projette ses chants qui résonnent
vers les mondes invisibles. Le folklore irlandais ne serait rien
sans le bodhrán, son iconique allié. Le tambour sibérien, de forme ovoïde et orné de représentations symboliques, protège celui qui l’utilise pour consulter les esprits.
Battus à l’aide d’une mailloche en os, en bois ou à main nue,
ces tambours sur cadre du monde ont tous un point commun : à l’origine objets rituels de cérémonies profanes ou
religieuses, ils servaient à invoquer le sacré, faisant le pont
entre le monde de l’humain et celui de l’invisible, invitant
ainsi à l’extase.
Le tambour chamanique : pas juste une appropriation culturelle
Le son du tambour renvoie aujourd’hui à une imagerie
amérindienne de rituels autour du feu, de chaman en
transe dans les plaines de Mongolie. On s’interroge sur
l’appropriation culturelle de coutumes ancestrales propres
à d’autres peuples éloignés des nôtres.
Je pose souvent la question aux participants de mes formations
en chamanisme : « Est-il légitime selon vous de se
former au chamanisme en France ? » Immanquablement,
le doute s’installe puis s’évapore quand l’influence de la
civilisation celtique et le passé druidique de notre pays
reviennent en mémoire.
Des études ethnologiques laissent supposer que le tambour
servait d’instrument de rituel dès l’époque paléolithique et
que c’est grâce aux battements réguliers émis sur une peau
d’animal tendue que nos lointains ancêtres auraient commencé
à danser.
On retrouve aussi de nombreuses représentations dans
l’Antiquité suggérant que des femmes prêtresses du bassin
méditerranéen utilisaient le tambour. Son rythme, semblable
à celui du pouls et des battements de cœur, rappelait
les tout premiers sons entendus pendant la période
intra-utérine, et reliait aux vibrations de la terre. Le tambour
à la forme ronde évoquait la lune et symbolisait la
fertilité. Les battements effectués à main nue sur sa peau
avaient pour intention de favoriser l’accès au divin et
l’invocation de déesses.
L’établissement des cultes patriarcaux à partir du IIIe millénaire
apr. J.-C. et les siècles de christianisme qui ont suivi
ont progressivement anéanti les pratiques païennes, rituels et
fêtes de reliance à la nature dans lesquels le tambour à cadre
avait sa place. Les pratiques d’altération de la conscience
incluant chants et danse sont tout d’abord marginalisées, puis interdites par décrets de l’Église. Au IVe siècle (353), les
lieux de cultes préchrétiens sont forcés de fermer, les textes
anciens sont brûlés. Le tambourin est officiellement interdit
par le pape Jean III au VIe siècle. Les persécutions de l’Inquisition,
qui commencent au XIIIe siècle et se poursuivent
pendant cinq siècles, marquent la disparition de l’héritage
païen de l’Europe occidentale(1).
Chasse aux sorcières, génocides des peuples autochtones,
purges staliniennes… au fil de l’histoire, les tentatives ont
été nombreuses pour faire taire les peuples qui maîtrisaient,
entre autres, des pratiques de connexion au divin par le biais
de la transe au tambour.
Pourquoi le tambour aujourd’hui ?
L’engouement pour le tambour et les pratiques d’état
de conscience modifié par divers moyens aujourd’hui est
le signe d’un réel besoin de réinviter le sacré dans notre
quotidien déconnecté.
Lorsqu’on découvre que le tambour était l’instrument de
vénération de la culture des déesses avant l’établissement
d’un système sociétal patriarcal, on comprend pourquoi il
interpelle, réveille quelque chose de profondément enfoui
en nous. On ressent l’appel d’une pratique qui vibre encore
dans nos cellules de façon inconsciente. Je l’entends régulièrement
de la bouche de participantes à mes stages et formations : « Dès que j’ai entendu les premiers battements,
quelque chose s’est activé en moi, comme si je retrouvais
une sensation familière. »
Dans l’époque que nous traversons, sur fond de nombreux
questionnements écologiques et sociétaux, on constate que
l’engouement pour le tambour et la transe chamanique*
connaissent une forte résurgence. L’usage du tambour
répond à un besoin vital de tisser un lien plus intime avec
la terre, à la nature en nous et autour de nous… de reconnecter
à un aspect primaire oublié. Le tambour, du fait
de sa simplicité, de son accessibilité et de la profondeur de
ses sons, nous ramène à un état instinctif et ancestral qui
fait du bien, favorisant la mise en pause du mental et de son
incessante activité.
Grâce au tambour chamanique et à son rythme régulier,
de plus en plus de femmes se reconnectent à leur nature
cyclique profonde, au vivant, et s’ouvrent à une spiritualité
détachée de tout dogme culturel ou religieux. Elles
retrouvent la confiance en elles et en leur pouvoir personnel.
La pratique du tambour reprend sa juste place pour se
réapproprier le rôle d’outil précieux de transformation qu’il
avait à l’origine.
Bien comprendre les usages et bienfaits de cet outil-médecine
nous aidera à retrouver notre souveraineté oubliée. […]
* : les termes ainsi signalés sont définis dans le lexique en fin d’ouvrage (voir
page 244).
(1) Source : Layne Redmond, La Femme tambour – Renouer avec sa déesse intérieure,
Leduc Éditions.
Le guide 100 % pratique du voyage au tambour : explorez les mondes chamaniques,
Claire Jeanne Soulet-Clijsen, éd. Jouvence éso, p. 27 à 32.
Le cacao réserve bien des surprises. En effet, en plus d’être un mets succulent
dont les vertus antidépressives ou réconfortantes sont reconnues
par chacun, il s’avère aussi être une plante chamanique.
Bienvenue au coeur d’un rituel…
Professeure de yoga un peu déprimée, Alix décide de partir sur les traces d’une association au cœur de l’Amazonie. Elle y découvrira un peuple, les Shanenawa, qui se bat pour sa terre, et sera face à elle-même comme jamais.
15 novembre 2023
L’expérience amazonienne : une aventurière en pays Shanenawa
L’immense île de Madagascar porte en son sein des milliers de secrets de plantes que nous utilisons en Occident.
Mais elle recèle aussi de vieilles traditions de chamanisme, encore d’actualité.
Qui sont les Ongods, ces esprits qui tâchent de faire passer un message à travers les chamanes, ces relayeurs ? Quelles informations ont-ils à nous transmettre ? Voici les questions auxquelles tente de répondre l’ouvrage Les 27 : les Oracles mongols révèlent leur ...
10 mai 2023
Alliances chamaniques, initiations, incorporations : à la rencontre de la tradition mongole
Luis Ansa, né en Argentine dans les années 1920, est initié très tôt au chamanisme. Fort de son expérience, il fonde en France la voie du sentir, qui invite l’homme occidental à développer une relation aimante et bienveillante avec son ...
Afin de réaliser ses nombreuses missions, le chamane,
quelle que soit sa tribu, a recours à de multiples outils artistiques :
chant, danse, conte, musique… Sa création en devient totale,
un art au service de la passerelle des mondes.
Une expérience du sacré serait à la base de toute religion.
Si l’homme ne peut s’empêcher de domestiquer tout ce qu’il
touche, les mystiques nous invitent à revenir à la source.
Dans un village du sud du Mexique, au début des années 1950, ont lieu de drôles de cérémonies orchestrées par une femme-médecine, Maria Sabina, avec de petits champignons aux vertus extraordinaires.
L’INREES utilise des cookies nécessaires au bon fonctionnement
technique du site internet. Ces cookies sont indispensables pour
permettre la connexion à votre compte, optimiser votre navigation et
sécuriser les processus de commande. L’INREES n’utilise pas de
cookies paramétrables. En cliquant sur ‘accepter’ vous acceptez ces
cookies strictement nécessaires à une expérience de navigation sur
notre site.
[En savoir plus][Accepter][Refuser]