Le sucre, les bonbons, les biscuits, les plats préparés, les fruits, le miel… Nous mangeons de plus en plus sucré au fil des années. Et pourtant, de nombreux troubles de la santé pourraient être évités ou disparaître si la dose journalière ainsi que la qualité respectaient les besoins individuels.
Santé corps-esprit
2016 Phongphan - Lera/Shutterstock
Sucre et cocaïne, même combat. Selon les études menées par Serge Ahmed, neurobiologiste et directeur de recherche au CNRS(1), l’addiction au sucre serait comparable à la dépendance aux drogues dures, dont la cocaïne ou l’héroïne. Suite à plusieurs expériences menées sur des rats, en leur laissant le choix entre une dose intraveineuse de cocaïne ou de l’eau sucrée, ceux-ci se sont tournés à 85 % vers le sucre. Comme pour le sevrage d’une drogue, la personne qui arrête le sucre présente des symptômes de manque : irritabilité, agitation, troubles du sommeil, maux de tête… Cela demande d’être accompagné par un addictologue, un psychologue, un nutritionniste, et la prise d’un médicament comme la naltrexone s’impose parfois. Rien d’étonnant alors à ce que le sucre soit devenu si présent dans notre consommation quotidienne.
1 - Débusquer les sucres cachés pour préserver sa santé
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur la surconsommation de sucre. On ne parle pas ici de celui contenu dans les fruits, le miel, les féculents, mais du sucre raffiné présent, sans que le consommateur en ait réellement conscience, dans les produits transformés. Alors que les recommandations de l’OMS sont de « 5 % de la ration énergétique totale, soit 25 grammes (6 cuillères à café) environ par jour » tout au plus, on peut noter qu’une cuillère à soupe de ketchup contient à peu près 4 grammes de sucre et qu’une canette de soda représente jusqu’à 10 cuillères à café de sucre, soit environ 40 grammes. Jessie Inchauspé, biochimiste et chercheuse en nutrition, alerte sur les cornflakes du matin : « Ils causent des pics de glucose et entraînent de gros coups de fatigue […] Nous n’avons pas besoin de sucre pour avoir de l’énergie, au contraire le sucre sape l’énergie. »
Comment s’y mettre ?
Combattre les a priori en se documentant auprès de sources fiables. C’est ce que propose Jessie Inchauspé. Selon la biochimiste, le sirop d’agave, par exemple, ne serait pas meilleur que le sucre de table. En effet, « l’agave étant plus riche en fructose, il est en réalité plus mauvais pour notre organisme, car le fructose surcharge le foie, se transforme en graisse, favorise la résistance à l’insuline et nous fait prendre plus de poids que le glucose, sans procurer la même sensation de satiété ». Ainsi, rappelons-nous que le fructose contenu dans les produits industriels n’est pas assimilable par nos muscles comme le glucose (employé, lui, comme carburant) et qu’après digestion, il sera transformé directement en masse graisseuse.
2 - Se récompenser autrement
Seulement, à la vue d’un bonbon, notre cerveau s’active. Notre système nerveux réagit et le cerveau reçoit de la dopamine, cette fameuse hormone du plaisir. Quelle expérience ! Ce goût sucré est assimilé au sentiment de récompense. Comme l’explique le Dr Robert Lustig, endocrinologue, pédiatre et chercheur, « il faut donc commencer par modifier nos habitudes dès le plus jeune âge. On donne un bonbon aux enfants pour leur faire plaisir ; à la place, il vaudrait mieux leur offrir un fruit ou jouer avec eux. » Selon le chercheur, il faut absolument éviter ce lien entre moment plaisir et malbouffe. « La combinaison fructose industriel et très peu de fibres est responsable de la pandémie d’obésité et des maladies chroniques de notre population. » Un hamburger de temps en temps pour faire comme les copains, mais fait ensemble à la maison avec des produits sains, c’est tout aussi sympa et meilleur pour la santé.
Comment s’y mettre ?
Le Dr Lustig invite à la bienveillance. Manger moins et faire du sport n’est pas le seul levier. Mieux vaut se rééduquer à manger des produits frais, écouter sa faim, ses envies. Mais aussi limiter les facteurs de stress, apprendre à gérer ses émotions, ne pas associer le produit sucré à une récompense, trouver d’autres sources de satisfaction comme un beau vêtement, une bonne séance de rire, une balade, une nouvelle activité…
Journaliste freelance, Charlette Cloarec enseigne également la communication et accompagne les écrivains en herbe.
Titulaire d'un Master 2 en journalisme, elle s'est spécialisée dans le monde de la santé et du bien être en travaillant en étroite collaboration avec les soignants et les chercheurs.
Charlette expérimente les différentes techniques dont elle parle afin d'explorer les nouvelles pistes de soins et de communication. Elle ouvre la
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