De la santé des animaux à la santé de nos proches, les influences invisibles de notre environnement nous concernent tous. Portraits de deux géobiologues aux parcours et spécialités différentes : Philippe Arzul et Alain de Luzan.
Alain de Luzan, le géobiologue déterminé
Comment une vocation de géobiologue peut-elle se déclencher ? Petit déjà, pensionnaire pendant plus de 10 ans, Alain de Luzan constate qu’au gré de ses changements successifs de lit dans les grands dortoirs, sa santé, ses résultats sportifs et même scolaires fluctuent. Mais à l’époque, il n’en comprend pas la raison. Par la suite, passant plusieurs mois à 800 mètres sous terre dans les grottes de Bétharram pour un travail d’étudiant en tant que guide, il pressent la possibilité d’un impact du sous-sol sur le vivant.
Toutefois, c’est à la suite du décès de son père et de son frère, tous deux atteints de cancers, qu’il réalise que la médecine moderne est dépassée dans ce domaine et que des facteurs, qui influencent pourtant notre santé, lui échappent complètement. C’est alors qu’il rencontre la géobiologie pour la première fois. Un jour, entrant dans une librairie, il se sent littéralement happé par un livre de Rémy Alexandre,
Votre lit est-il à la bonne place ? Grosse prise de conscience, il le lira dans la nuit. «
À 2 heures du matin, j’ai fabriqué une antenne de fortune en forme d’alpha avec un fil de cuivre. Tenant ses deux extrémités entre le pouce et l’index tout en marchant, j’ai alors été sidéré de la voir s’est mise à buter sur des murs invisibles, m’indiquant la présence de structures que je ne pouvais voir à l’œil nu. J’appris par la suite qu’il s’agissait des réseaux géobiologiques connus sous les noms de Hartmann, Curry etc... ».
Issu d’un cursus classique et rationaliste, sorti d’une grande école de commerce, puis d’une école d’ingénieurs systèmes, il devient officier de renseignement puis cadre dans un grand groupe. Alain de Luzan a la tête bien sur les épaules et jouit alors d’une situation confortable. Pourtant, son choix est clair : il veut faire de la géobiologie. «
J’ai été confronté – tout du moins au départ – à un scepticisme général. Mais les 4 années passées aux chevets de mon père et de mon frère Vincent m’avaient transformé. Mes certitudes rationalistes avaient bien changé et j’avais déjà pris beaucoup de recul par rapport à la façon dont l’Occident aborde la maladie. »
Il se forme alors intensivement en France et à l’étranger, lit de nombreux livres. «
Et j’ai fait partout le même constat. L’impact du lieu sur la santé est connu depuis la nuit des temps. Hippocrate lui-même en atteste dès 430 av. J.-C. Les Chinois pratiquant le feng shui recherchent les « veines du dragon » (veines d’eau souterraines) depuis 4 000 ans, les hindous étudient les lieux depuis plus longtemps encore. Mais l’Occident n’en a cure. » Depuis, ayant réalisé près de 2 000 expertises en 25 ans au domicile de personnes malades, fondé l’institut Géobios et l’École française de géobiologie, écrit le livre
Votre santé en lieu sûr, qui en est à sa troisième édition, Alain de Luzan l’affirme haut et fort : la géobiologie est un chaînon manquant au maintien et au recouvrement de la santé.
L’impact du lieu sur la santé est connu depuis la nuit des temps.
Philippe Arzul, le vétérinaire géobiologue
L’avantage avec les animaux, c’est qu’ils échappent aux phénomènes d’autosuggestion ou de fabulation. Les examens vétérinaires permettraient-ils de constater les effets de la géobiologie ? C’est en tout cas à partir d’une longue observation clinique que Philippe Arzul – formé à l’école vétérinaire de Nantes et spécialiste des vaches laitières depuis 28 ans – a fini par s’intéresser à cette pratique.
La première fois qu’il entend parler de géobiologie, c’est sur le terrain, au contact des éleveurs qui l’utilisent pour soigner leurs élevages ou construire de nouveaux bâtiments. Ne sachant pas trop quoi penser de tout cela, c’est surtout au fil du temps qu’il constate, en tant que professionnel de la santé animale, ses effets sur les animaux. «
Dans la plupart des cas, on voit des résultats qui sont mesurables en termes de production laitière et de performance. Alors j’ai commencé à me poser des questions. Tant qu’on n’a pas le nez dedans, on ne prend pas ce sujet au sérieux. Mais quand on constate aussi régulièrement que l’environnement joue un rôle aussi important sur la santé, on finit par se pencher vraiment sur le sujet. » Il commence alors à approfondir ses connaissances en géobiologie et se forme à cette pratique. Aujourd’hui, dans son exercice vétérinaire, il ne se passe pas une seule journée sans qu’il ne l’utilise en complément de ses connaissances classiques.
Alors qu’il vient de traiter avec succès un élevage pour des problèmes d’infection mammaire, le propriétaire du lieu demande à Philippe Arzul de « jeter un coup œil » à sa maison. En effet, celui-ci ne dort plus très bien depuis qu’il occupe sa nouvelle chambre, qui se trouve dans une extension construite récemment. «
Même mon chien, qui dormait avec nous avant, ne veut pas y rester », lui indique le propriétaire. Et en effet, leur petit chien, un yorkshire qui avait pour habitude de dormir sur l’oreiller du propriétaire, ne reste que quelques minutes avec eux le soir avant de partir dormir ailleurs. «
Effectivement, nous dit Philippe Arzul,
quand j’ai regardé l’extension de la maison, j’ai vu qu’il y avait un cours d’eau souterrain qui passait juste sous le lit. J’ai donc « désinformé » cette veine d’eau. Et ça a été spectaculaire parce que dès les nuits suivantes, le sommeil est revenu pour l’éleveur, et le chien sur son oreiller. »
Philippe Arzul est souvent appelé pour des cas difficiles, «
dramatiques », nous dit-il. Des élevages problématiques où les éleveurs ont déjà tout essayé et sont au bout du rouleau. Et c’est d’autant plus quand tout le reste a déjà échoué, qu’il peut constater les effets spécifiques à la géobiologie. «
L’homme a l’impression qu’il peut dominer les choses par des solutions matérielles et techniques, mais la nature est plus forte que nous. La géobiologie nous apprend qu’il y a des forces qui nous dépassent et qui nous impactent. Elle nous fait prendre conscience qu’on fait partie d’un tout et qu’il y a des équilibres à respecter. On ne peut pas faire n’importe quoi sur un terrain. Le message dans tout ça, c’est qu’il faut rester humble devant la nature ».
La géobiologie nous apprend qu’il y a des forces qui nous dépassent et qui nous impactent.