Amoureux des plantes, amoureux des gens et passionnés de musique, les pépiniéristes Jean et Frédérique Thoby et leur équipe de chercheurs ont découvert les pouvoirs thérapeutiques des végétaux. De leur rencontre est née la « phytoneurologie » et une carrière de « musiniéristes ». Et si la mélodie du bonheur et du bien-être résidait dans le chant d’une fleur ? Confidences sur un art de soigner « nouvelle tendance ».
Nature
shaunl/Getty Images
Enfant de pépiniéristes, vous saviez qu’un jour vous communiqueriez avec les plantes : quand et comment avez-vous découvert que vous en aviez le pouvoir et qu’elles chantaient ?
J’étais comme tous les enfants, je rêvais de communiquer avec les plantes. Je savais qu’un jour je le ferais. Pépiniériste et paysagiste, j’ai toujours cherché à comprendre comment fonctionne le règne végétal. J’ai donc observé les plantes pendant près de vingt ans dans notre jardin botanique de Gaujacq et ai essayé de comprendre comment elles interagissaient avec leur environnement. La communication s’est établie à travers des ressentis (la clairsentience). De greffes en boutures, je me suis aperçu qu’elles ne répondaient pas forcément comme on nous l’a appris à l’école d’horticulture et j’ai voulu comprendre pourquoi. Un jour, face à une plante difficile à multiplier, j’ai ajouté un nouveau critère à mon cahier de multiplication : « Quelle est mon humeur sur une échelle de 0 à 5 ? » Le constat était sans appel. À 0 : 2 % de levée, contre 40 à 60 % à 5. L’adéquation fut une révélation : notre manière de penser influait sur l’état du végétal, car les plantes sont branchées sur nos ondes cérébrales. Révélation déjà faite par l’abbé Bertholon. Mon équipe de chercheurs et moi avons donc mis en place des méthodes qui agissent sur les cultures et les personnes et permettent d’avoir des résultats immédiats grâce à la « musique des plantes ».
Quel déclic vous mène à la musique des plantes et vous révèle « musiniériste » ?
L’idée n’est pas née de nous directement. Tout est parti d’une rencontre en 2012 avec l’équipe italienne de scientifiques Solera. En pleine étude de l’activité électrique des plantes (protéodies) avec le groupe Joël Sternheimer, et grâce aux appareils Solera – élaborés d’après la technique du détecteur de mensonges –, on a découvert qu’à chaque fréquence correspondait un son. Cultivateurs-explorateurs, on a utilisé ces appareils comme des instruments botaniques et multiplié les expérimentations qui ont donné lieu à trois nouvelles applications. Nous sommes d’abord devenus « musiniéristes », et depuis, nous donnons des concerts de plantes en Europe et à Gaujacq lors du Festival international de la musique des plantes (en août) où, sur scène, musiciens et plantes font ensemble un numéro musical. Ensuite, avec la musicothérapie botanique, on améliore l’état de santé des gens. Des cliniques alternatives y recourent désormais. Le patient est placé seul devant une plante. Cette dernière change son activité électrique pour choisir les sons, à partir d’un ordinateur ou d’un piano, qui correspondent à la suite d’acides aminés, puis à la chaîne protéique dont la personne a besoin. C’est un bien-être accéléré. Et avec la troisième, la musicothérapie pour les cultures, on soigne des plantes avec la musique des autres plantes grâce à des biodynamiseurs. Ce concept a déjà conquis une quarantaine d’entreprises.
Découvrez-vous des choses inattendues sur les plantes, qu’elles vous livrent d’elles-mêmes ?
Tout ce qui est nouveau vient des plantes. Plus on est en phase de réceptivité, plus on apprend. Le secret pour toute chose ? La réceptivité. C’est nous qui sommes des apprenants.
Ce qui nous émerveille aujourd’hui, c’est le fait que la plante puisse faire des chaînes protéiques spécifiques à une personne ou à une culture. Et ça, on peut le démontrer. Cela ouvre un immense champ de possibles.
Ecrivain, biographe, parolière et scénariste, Stella Delmas est une spécialiste des histoires humaines, des portraits et des fictions. Amoureuse des gens, amoureuse des mots, Stella Delmas est attachée à la recherche du bonheur et du bien-être. Elle a déjà écrit : sur le bonheur, Pour que chaque jour soit un bon jour (Pocket – 2020), sur la méditation, 100 méditations minute et Méditer pour être heureux (Larousse - 2018), sur le bien-être au quotidien, Un moment rien que pour soi (Larousse – ...
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