Nos journées sont faites de moments qui nous transcendent. Les rires, le sport, les fêtes,
nous mettent dans des états modifiés
de conscience dont nous nous nourrissons.
vivre sa complexité. L’envie d’un quotidien tranquille peut côtoyer un désir d’expériences folles et mystiques. L’humanité est complexe, c’est ça qui est beau. Et il n’y a aucunement l’obligation d’être tout le temps dans le même état », observe Alexandre Grondeau. Pour ce maître de conférences à l’université Aix-Marseille, auteur de plusieurs livres traitant de la contre-culture, tout le monde a besoin de moments de liberté, «
d’euphorie ou de transe », quelle que soit l’appartenance sociale. «
Parfois, nous appelons ça du divertissement. Effectivement, cela n’aurait aucun sens d’aller au cinéma si nous ne voulions pas être hypnotisés par le film – qui est une façon de modifier sa conscience. Toutefois, je pense aussi que cette recherche est bien plus fondamentale et bien plus quotidienne que nous le pensons », surenchérit Kévin Finel, fondateur de l’ARCHE, une école d’hypnose ericksonienne. Être absorbé par une histoire que l’on nous raconte, rêver devant un café, sentir un rayon de soleil nous réchauffer, être émerveillé devant un bébé... Tous les jours, des déclencheurs altèrent notre état à notre insu. C’est en revenant à nous que nous constatons le «
mini-voyage » que nous venons de faire. Et nous aimons ça.
«
L’idée d’un état normal satisfait notre conscient parce que ça lui donne quelque chose auquel s’agripper, mais il serait plus approprié de le définir comme un état apprivoisé, identifié comme étant “nous”. Ce n’est en réalité qu’une façade avec laquelle nous aimons jouer », poursuit Kévin Finel. Nous stimulons constamment nos sensations corporelles, émotionnelles et notre imaginaire, afin d’accéder à des états modifiés de conscience. Ces moments de transcendance nous permettent un contact intense avec le présent, un émerveillement sur le monde, une ouverture sur l’insoupçonné. Ils nous mènent inévitablement vers un élargissement de notre conscience et de nos potentiels. «
Lorsque nous passons cette barrière conscient/inconscient – pas pour tomber dans l’inconscience, mais pour nous ouvrir à des ressources plus profondes – nous avons accès à un possible inattendu qui vient enrichir notre vie. Tous les gens qui atteignent l’excellence savent utiliser ces états frontières féconds. Le conscient ne leur sert ensuite qu’à tenir la barre », souligne Kévin Finel.
Ces moments de transcendance nous permettent un contact intense avec le présent.
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