L’écho entre desseins célestes et destinée terrestre est la pierre angulaire du langage symbolique et des outils spécifiques de l’astrologie. Voici quelques clés de voûte pour appréhender ce « vocabulaire » qui nous ouvre au mystère de notre être au monde.
L’astrologie est une langue. Jetant un pont entre Ciel et Terre, entre visible et invisible, ce langage ne pouvait être que symbolique, tissé d’images évocatrices parlant au plus grand nombre. Une langue universelle, mais précise. Complexe, aussi. «
L’astrologie, système conceptuel poétique et symbolique, demeure le plus vaste outil dont l’homme ne se soit jamais doté pour tenter de comprendre son rapport à l’infiniment grand », souligne Aline Apostolska, passionnée de mythologie et de symbolique. De cette langue des astres, nous connaissons généralement les termes clés (planètes, maisons, etc.), sans forcément en comprendre la signification ni la portée.
«
Cette langue a un vocabulaire, relativement fixe au cours de l’Histoire et une syntaxe », décrypte Yves Haumont, spécialiste des sciences des religions et auteur d’un ouvrage éclairant sur le « langage » astrologique. Cette syntaxe spécifique tient à la manière dont on assemble les éléments pour les interpréter. Ces éléments pluriels qui composent la carte du ciel (le zodiaque, les signes, les planètes...) sont donc des symboles à part entière, ouvrant des perspectives, évoquant des lignes de force, des freins et donnant du sens (une signification, une direction), mais ne réduisant pas l’individu à une définition stricte et immuable.
Les symboles de notre thème natal représentent plutôt nos tendances et potentialités fondamentales, et les différentes façons dont elles peuvent se manifester dans le réel. «
L’aspect prévisionnel de l’astrologie (les cycles planétaires) ne signifie ni prédiction de foire ni fatalisme, mais [nous] invite simplement à repérer dans le temps les moments clés indiquant les périodes favorables pour prendre des décisions importantes dans les domaines fondamentaux de notre existence. De même, l’étude d’un thème et les symboles qui le composent sont des outils permettant de nous interroger sur les situations que nous vivons et de découvrir ce qu’elles révèlent de nous, des dynamiques de notre inconscient », éclaire Françoise Van der Haege, astrologue.
Le « je » d’équilibre
du thème astral
La pratique de l'astrologie repose schématiquement sur l'interprétation de la carte du ciel, soit l’aspect exact que dessinaient les astres
a l’endroit et au moment de la naissance d’un individu. Cette carte est tracée
sur un cercle divise par les douze signes du zodiaque (Bélier, Taureau, etc.). Un
thème astral comporte 12 signes, 10 planètes et 12 maisons, mais aussi quelques
points immatériels, tels que Nœuds lunaires, Lune noire... Le thème est fondé
sur trois éléments majeurs : les signes donnent le ton de ce que nous sommes
psychologiquement ; les planètes peuvent faire le lien entre notre psychologie et
les évènements — elles ont chacune leur symbolique propre ; les maisons, déterminées
a partir de l’ascendant (maison I), donnent les tendances et les comportements
face aux évènements possibles de notre vie. L’interprétation, elle,
va se fonder, en majeure partie, sur les angles formes : conjonction, opposition,
trigone, sextile... Un thème astral est une figure d’harmonie. L’unité et la compréhension
ne peuvent se faire qu’avec l’ensemble des données. C’est leur équilibre
subtil qui renseigne sur la personnalité. ≪ Le thème astral est un contenant
que chacun emplit de son essence propre ≫, observe l’astrologue et auteure
Solange de Mailly-Nesle, fondatrice de l’école d’astrologie AGAPE.
Comprendre la « langue des signes »
Les signes
Portion de 30° de la bande zodiacale — qui en compte 12, chaque signe, symbolisé par un animal ou un personnage symbolique (Bélier, Taureau, Gémeaux, Cancer, Lion, Vierge, Balance, Scorpion, Sagittaire, Capricorne, Verseau, Poissons) a de nombreuses particularités et tendances. Le signe solaire (celui par lequel on se définit généralement) est celui où se trouve le Soleil au moment de la naissance. Il renseigne sur la personnalité de base, mais les douze signes sont présents et actifs dans chaque thème. Il faut environ 30 jours au Soleil pour parcourir un signe. La date à laquelle il entre dans le signe suivant peut varier d’une année à l’autre. Si l’astrologie occidentale, ancrée dans une société régie par l’action, tient compte du signe solaire, l’astrologie indienne — née d’une culture plus réceptive, intériorisée — se base surtout sur le signe lunaire.
Le zodiaque
Dans zodiaque (du grec zôdiakos), il y a zôon, « être vivant ». Il s’agit d’une bande de ciel circulaire dans laquelle s’inscrit la trajectoire du Soleil autour de la Terre, ainsi que les mouvements de la Lune et des planètes. Situé de part et d’autre de l’écliptique (plan de l’orbite terrestre où ont lieu les éclipses et qui sert de repérage), le zodiaque est divisé, depuis les Mésopotamiens, en douze parties égales de 30° (les signes), qui partent du point vernal – point de l’écliptique, origine du zodiaque ou du 0° du Bélier ; il coïncide avec l’équinoxe de printemps, quand le Soleil s’y trouve.
Les planètes
Le mot planète signifie « vagabond » en grec. Les Anciens, en scrutant le ciel, voyaient sept « objets » ou « vagabonds » aux mouvements différents : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, ainsi que la Lune et le Soleil. Le sept est resté un chiffre magique. On a ensuite réalisé que le Soleil et la Lune n’étaient pas des planètes, mais ces luminaires sont toujours inclus dans l’étude des planètes en astrologie et dans le thème. S’y sont ajoutés Uranus, Neptune et Pluton. Comme le thème est centré sur la Terre (vision géocentrique), on travaille avec dix planètes. Elles nous influencent toutes, mais chacune régit plus spécifiquement le signe dont le caractère lui est le plus proche (par ex. Saturne est la planète du Capricorne). Les planètes dites « rapides » (aussi appelées « planètes personnelles », car elles sont en analogie avec les principales fonctions de l’être : penser, aimer, agir) sont Mercure, Vénus et Mars. Les planètes lentes, elles, sont Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune, Pluton. Notez que Pluton a été déchue de son rang de planète en 2006 ; depuis, elle est considérée comme une planète naine par les astronomes... Or, elle est le « grand transformateur » pour les astrologues (ce déclassement ne l’exclut pas des thèmes astrologiques). (...)