Dans un village du sud du Mexique, au début des années 1950, ont lieu de drôles de cérémonies orchestrées par une femme-médecine, Maria Sabina, avec de petits champignons aux vertus extraordinaires.
Savoirs ancestraux
Subbotina Anna/Shutterstock
Au cœur des montagnes brumeuses du sud du Mexique va débuter la fabuleuse aventure d’un psychotrope devenu célèbre en Occident, qui influencera le mouvement de contre-culture hippie et mettra en alerte la CIA. Une histoire incroyable, relatée par Benoît Coquil(1) dans un ouvrage tout à fait fascinant. À l’origine de cette révolution psychédélique des années 1960 : la passion des champignons d’un jeune couple new-yorkais, Gordon et Valentina Wasson. Elle est pédiatre, et mycologue enthousiaste ; lui est banquier d’affaires à Wall Street. Ensemble, ils cultivent assidûment leur obsession, entre lectures scientifiques, étude de rites anciens et cueillettes… Leur quête d’un nouveau champignon psychotrope encore inconnu de l’Occident les mènera en Amérique du Sud, dans la région d’Oaxaca. « S’y trouve une ethnie qui pratique des rites avec un champignon, à des fins divinatoires », précise Benoît Coquil. Ce champignon, les anciens l’appellent teyuinti-namacatl en nahuatl, « celui qui enivre ». C’est un mage, ses pouvoirs sont multiples. Utilisé à des fins de guérison, il délivre des informations, voire des prédictions.
C’est lors d’un second voyage, en juin 1955, que la chamane Maria Sabina, surnommée la Señora sin mancha (« la Dame sans tache », « l’Immaculée ») accepte de rencontrer Gordon et son ami photographe Allan. « Elle leur montrera son savoir, leur fera connaître le champignon sacré de l’intérieur », ajoute l’auteur. Cette pratique rituelle ancestrale suit un protocole extrêmement rigoureux. « Pour la chamane, les champignons sont plus que des substances hallucinogènes, elle les appelle ses petits anges,
ses petites choses », précise Benoît Coquil. Ainsi, les deux hommes sont autorisés à participer au rite (avec prières et fumée de copal) et à absorber le précieux champignon… S’ensuit un trip mémorable.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, et le champignon, véhicule magique de voyage entre les mondes, serait resté au cœur des légendes ancestrales, sous la garde exclusive des initiés et des autochtones. Mais il en a été tout autrement ! Le matin du 13 mai 1957, les lecteurs du magazine Life, tiré à plus de cinq millions d’exemplaires, découvrent un photoreportage d’une vingtaine de pages intitulé Seeking the Magic Mushroom (À la recherche du champignon magique), relatant la rencontre avec la chamane, les visions sous psychotrope et les recherches du couple Wasson qui, sans scrupules, a foulé aux pieds le serment du secret prêté à la chamane. À la violation du rite ancestral succéderont une folle curiosité et la ruée que l’on connaît sur la consommation de champignons hallucinogènes. Et c’est ainsi que ce champignon magique rebaptisé « psilocybe » aura en commun avec le mot que l’on vient d’inventer pour décrire les effets du LSD la première syllabe : psychedelic.
Directrice de la collection l’Éveil du féminin et créatrice du blog uneaura4étoiles dédié à ce mouvement, elle suit des enseignements chamaniques et participe à des cercles de femmes depuis une quinzaine d’années. Catherine contribue au magazine Inexploré depuis plusieurs années en tant que journaliste. ...
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