Le monde bouge, avec son lot de découvertes, de questionnements et de solutions. Voici notre sélection pour cette période du 13 avril 2023 : un texte historique pour le climat à l’ONU, l’IA qui pourrait être un danger pour l’humanité, de l’air transformé en eau potable et la découverte de plus de 2 000 têtes d’animaux momifiées dans le temple de Ramsès II.
NATURE – l’ONU pour la justice climatique
«
Aujourd’hui, nous avons été témoins d’une victoire épique pour la justice climatique », a déclaré Ishmael Kalsakau, le premier ministre du Vanuatu, pays ravagé par deux puissants cyclones début mars. En effet, une demande a été faite à la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute instance mondiale de justice, de préciser les obligations qui incombent aux États dans la protection du climat.
Ce mercredi 29 mars, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution demandant de préciser, «
pour les générations présentes et futures », les obligations en matière de changement climatique, afin de mieux protéger certaines communautés en poussant les gouvernements à accélérer leurs actions. Adopté par 130 États, «
un tel avis peut avoir un effet politique, en venant au soutien de certaines positions », commente la spécialiste de droit international de l’environnement et directrice de recherche au CNRS Sandrine Maljean-Dubois. Or, ni les États-Unis ni la Chine (les deux plus gros émetteurs de CO₂) n’ont soutenu cette demande. Côté américain, on estime que «
la diplomatie – et non un processus judiciaire international – est la voie la plus efficace pour faire avancer les efforts mondiaux de lutte contre la crise climatique ». De son côté, madame Maljean-Dubois pense que cette résolution n’aura pas d’effet à court terme. En revanche, cela peut avoir un effet politique, notamment dans des négociations internationales, précise-t-elle. Cet avis reste donc une victoire politique pour les pays insulaires vulnérables aux évolutions climatiques. Car ce sont ces derniers – l’initiative a été lancée par des étudiants des îles Fidji – qui ont convaincu l’Assemblée générale des Nations Unies de faire cette demande.
LABORATOIRE – l’IA est-elle un danger pour l’humanité ?
D’après le futurologue Raymond Kurzweil, «
l’humanité, à l’horizon 2045, se dirigera vers la “singularité technologique”, celle de la fusion entre l’humain, la génétique, la nanotechnologie et la robotique ». Des nanorobots pourraient même être capables de réparer nos cellules pour nous éviter de vieillir. Prenons-nous le chemin du transhumanisme, avec, entre autres, l’intelligence artificielle qui inquiète les populations ? Est-il d’ailleurs temps de faire une pause sur l’IA qui dissout des emplois et interroge sur ses dérives possibles ?
Alors que certains prônent le monde d’après, plus en phase avec le vivant, le monde artificiel prend les devants. Qu’allons-nous vivre dans les prochaines années, si l’IA continue d’être développée, puis de plus en plus utilisée, partout, tout le temps ? «
Je pense que le développement d’une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à l’humanité », avait déclaré Stephen Hawking à la BBC en 2014. Sa remarque débute avec cette phrase : «
les systèmes d’IA dotés d’une intelligence capable de concurrencer celle de l’homme posent de graves risques pour la société et l’humanité. » Le but des milliers de signataires, dont certains sont mondialement connus, est de stopper le développement des intelligences artificielles pour ne pas en créer de supérieures à ChatGPT-4, et ce, pendant six mois. La
lettre stipule que «
l’IA avancée pourrait représenter un changement profond dans l’histoire de la vie sur Terre, et devrait être planifiée et gérée avec le soin et les ressources nécessaires ». Comme à chaque progrès, il faudra certainement faire preuve de discernement pour ne pas «
risquer de perdre le contrôle de notre civilisation ».
INITIATIVE – l’eau atmosphérique, l’or bleu venu du ciel !
Alors que l’eau douce pourrait se faire plus rare, un Français propose de la faire venir du ciel, sans attendre les jours de pluie. À Grimaud, un Varois saurait ainsi transformer l’air en eau potable, quelle que soit la pollution ambiante, grâce à des ventilateurs inversés, des condenseurs et un système de filtration, si le taux d’humidité de l’environnement est propice.
En 2017, aux États-Unis, Jacques Benveniste avait reçu le prix de l’innovation pour son procédé. Grâce à cette innovation de captation de point de rosée, on projette déjà, dans le Var, l’installation d’une usine à eau de 5 000 m
2 avec 90 employés pour 2024. L’idée de concevoir des générateurs comparables au prototype pour la lutte contre les incendies est également « dans les tuyaux ». En attendant, grâce à ce système de régénération de l’air, 100 000 litres d’eau pourraient déjà être embouteillés avant la fin de l’année ! Car si, pour l’instant, cette eau atmosphérique ne sert qu’à arroser les espaces verts, elle est en cours de certification « eau potable » pour être commercialisée. Grâce au ciel, une nouvelle source d’or bleu va contribuer à hydrater nos plaines et nos palais.
INSOLITE – 2 000 têtes de béliers en l’honneur de Ramsès II
Le dimanche 26 mars 2023, la découverte de 2 000 têtes de béliers momifiées a été annoncée par les autorités égyptiennes. Datant de l’ère ptolémaïque, elles ont été trouvées dans le temple de Ramsès II, au sein de la cité antique d’Abydos, située dans la Haute-Égypte, à 550 kilomètres au sud du Caire.
Les archéologues de l’université de New York, à l’origine de cette découverte, ont également mis la main sur des momies de vaches, de mangoustes, de gazelles, de chèvres, de chiens et de brebis. Cela permettra probablement d’en savoir plus sur ce temple construit sur ordre de Ramsès II, ainsi que sur les coutumes et activités de l’époque dans ce secteur. Nous pouvons déjà penser, d’après les commentaires du directeur de la mission, le professeur Sameh Iskandar, que ces têtes momifiées furent «
des offrandes » à Ramsès II, faites 1 000 ans après sa mort. Les archéologues ont aussi trouvé les restes d’un palais dont les murs font cinq mètres d’épaisseur, des restes de papyrus, des statues et des vêtements. L’Égypte ne cesse de nous surprendre, avec ses traditions millénaires.