Des infos positives et des découvertes singulières sont au programme de notre sélection pour débuter ce mois de juin. Alors que l’on connaît désormais le premier animal de la planète bleue, ont été trouvés des microbes qui recyclent le plastique à 15 °C, un dispositif USB contre les champs électriques, et un motif qui ne se répète jamais : le chapeau d’Einstein.
NATURE – et le premier animal apparu sur Terre est…
Si les éponges avaient toutes leurs chances, la palme de l’ancêtre de tous les animaux terriens vient d’être attribuée aux cténophores.
Alors que certains de ces organismes gélatineux, mais non moins majestueux, sont bioluminescents, d’autres réfléchissent la lumière en éclairs colorés. Ces œuvres vivantes évoluent dans toutes les eaux de la planète jusqu’à 4 000 mètres de profondeur, et surtout au niveau des pôles, ainsi que dans les tropiques.
Du grec
cteno (peigne) et de
phoros (porter), les cténophores, véritables ovnis aquatiques, possèdent des cils locomoteurs, mais pas de cellules urticantes. Ce sont des équipes des universités de Californie et de Vienne qui ont découvert que ces organismes carnivores, ressemblant à des méduses, ont été les premiers animaux à apparaître, il y a 500 millions d’années. Pour en arriver à cette conclusion, les biologistes ont utilisé la génétique. Si les chercheurs avaient pu mettre en évidence que les méduses et autres invertébrés possèdent des gènes semblables, ils avaient observé que la structure chromosomique des cténophores était bien différente. Les non-animaux ayant des arrangements similaires à ceux des cténophores, ces derniers se seraient ramifiés, les évolutions génétiques produisant, ensuite, nos chères éponges.
LABORATOIRE – des microbes qui dévorent le plastique
Sur la planète jonchée de déchets en tous genres, diverses méthodes et astuces sont proposées pour dépolluer les terres et les océans de notre plastique.
Alors que les biologistes savaient déjà faire décomposer le plastique par des micro-organismes, il fallait à ces derniers des conditions de température supérieures à 30 °C. Le procédé sera moins coûteux et plus écologique avec les souches de champignons et de bactéries collectées sur des morceaux de plastique, au Groenland, dans l’archipel norvégien du Svalbard et dans les Alpes, car elles en dévorent certains à température ambiante, et ce, sans apport d’énergie. En effet, en Suisse, des scientifiques de l’Institut fédéral de recherche, ont pu découvrir que 19 de ces micro-organismes peuvent digérer, aux alentours de 15 °C, des matériaux biodégradables comme le polybutylène adipate téréphtalate (PBAT), le polyuréthane (PUR) ou l’acide polylactique (PLA). D’ailleurs, deux de ces mangeurs de plastique peuvent tous les décomposer. Cette bonne nouvelle, en ce qui concerne le recyclage, peut s’expliquer par le fait que la structure moléculaire de certains polymères artificiels ressemble à la cutine des végétaux.
INITIATIVE – un dispositif français contre les pollutions électriques
Certains d’entre nous peuvent être sensibles aux ondes électromagnétiques. D’ailleurs, la justice française avait reconnu pour la première fois en août 2015 l’existence d’un handicap dû à la sensibilité électromagnétique.
Fortement intéressé par ce sujet, l’Isérois Philippe Winum a fondé un label spécialisé dans les ondes électromagnétiques : Zero Wave Zone. Cet instructeur en aéronautique a également conçu un dispositif contre les champs électriques. Grâce à son adaptateur pour chargeur USB, il a reçu une médaille de bronze au concours Lépine 2023 ! Si l’Adap’terre peut, par exemple, protéger d’un (faible) risque d’incendie dû à un téléphone portable en charge, il limite aussi les émissions de pollutions électriques. Ce petit accessoire se place entre une prise et le chargeur d’un appareil électrique de type tablette afin de le relier à la terre, car la plupart ne sont pas dotés d’une telle prise. Le dispositif permet, selon son inventeur, de ramener à la terre l’éventuel trop-plein d’électricité, pour qu’elle ne puisse pas créer de champ électrique. Dans le cas d’un smartphone en charge qui serait tenu en main, ou placé près d’une personne, cette innovation éviterait la propagation d’un champ électrique à travers le corps. Un bon investissement à moins de 30 euros pour les électrosensibles.
INSOLITE – Motif mathématique magique
Ils cherchaient cette (im)possible forme non répétitive depuis 1970, c’est un retraité qui a découvert le chapeau d’Einstein !
Il ne s’agit pas d’un véritable chapeau que le physicien aurait perdu, d’ailleurs cette découverte n’a aucun rapport avec le célèbre Albert. En revanche, le chapeau d’Einstein existe bel et bien.
Ein Stein, c’est « une pierre » en allemand, et il s’agit d’un motif recherché depuis un demi-siècle. Sa singularité : il ne se répète jamais ! Voilà 50 ans que les mathématiciens essayaient de découvrir cette forme en 2D qui peut recouvrir une surface sans faire apparaître de chevauchement ni laisser d’espace, et ne se répète jamais. Si elle n’existait pas, il aurait fallu l’inventer, or avec une équipe de mathématiciens, cet amateur l’a révélée ; contre toute attente, la forme reste plutôt simple. Avec ses treize côtés, elle peut faire penser à un chapeau ou à une chemise, en étant composée de huit cerfs-volants reliés entre eux. Le célèbre pavage de Penrose du physicien Roger Penrose avait été considéré, dans les années 1970, comme un motif apériodique, composé de deux formes différentes. Dans le cas du chapeau d’Einstein, nous avons bien affaire à un monotile apériodique. Et à quoi ça nous sert ? À faire de nouveaux papiers peints ? Oui, mais pas que, car nous pouvons aussi imaginer des applications pratiques dans de nouveaux matériaux, par exemple dans le domaine des quasi-cristaux (des solides qui n’existent quasiment pas à l’état naturel). Quoi qu’il puisse être imaginé, on ne peut que tirer notre chapeau à l’équipe de chercheurs et au Britannique de 64 ans, David Smith, un technicien d’impression et mathématicien non professionnel, qui est à l’origine de ce maillage infini.