C’est ce que pensait Carl G. Jung. Pendant plus de trente ans, il entretint une correspondance avec le grand physicien Wolfgang Pauli. La notion de synchronicité en fut l’un des grands thèmes.
acropolis
En 1949, parlant de la synchronicité, Jung écrivit à Pauli : « Les physiciens sont aujourd’hui les seuls à s’intéresser à ce genre d’idées. » La synchronicité est entendue comme une coïncidence entre un état psychique et un événement non psychique. Dans le monde matériel, il se produit quelque chose qui fait écho à l’état psychique de l’observateur avec une telle force que ce dernier en est bouleversé.
Cette synchronicité est frappante parce que tout en étant pour l’observateur riche de signification, elle échappe à la causalité formelle qui régit les lois de la physique classique. Selon cette causalité, A produit B. Nous avons l’habitude de la considérer comme seule valable, toute autre coïncidence relevant du pur hasard.
Mais la physique quantique pose l’existence d’un autre type de « causalité » : le principe qui ordonne la matière, au niveau microscopique, n’est en effet pas la causalité formelle, mais une sorte de danse synchrone. Il existe donc à l’œuvre un principe qui n’est ni cette causalité classique, ni le hasard, régissant le microscopique.
Quel rapport entretienne donc l’esprit et la matière ? Comment qualifier ce rapport ? En référence aux expériences de psychokinèse ( action de l’esprit sur la matière) de J.B. Rhine sur les jets de dés, aux résultats significatifs, Jung avance dans une lettre à Pauli : « il est plus vraisemblable que toutes deux (matière et psyché) ont en fait la même propriété, qu’elles sont toutes deux contingentes à un niveau plus profond et empiètent l’une sur l’autre sans se soucier de leur détermination causales respectives. »
La physique quantique suggère qu’il existe une dimension hors de l’espace et du temps, où tout est lié. C’est l’hypothèse du physicien David Bohm : Notre monde d’objet tridimensionnel d’objets est l’ordre explicite, ou déplié ; Cet ordre se déploie selon « une base au-delà du temps » : l’ordre implicite ou implié, arrière-plan de la totalité de l’expérience. Esprit et matière se déploient donc à partir d’une base commune, au-delà de l’espace et du temps, dont les synchronicités sont en quelque sorte l’expression.
Autre apport de la physique quantique, l’objet observé est inséparable de l’observateur. « Lorsque ces phénomènes dépendent de la façon dont ils sont observés (agencement de l’expérience), n’y a –t-il pas alors peut-être aussi des phénomènes qui dépendent de la personne qui les observe (c'est-à-dire de la psyché de l’observateur) ? » avance Wolfgang Pauli. Autrement dit, l’observateur dans une certaine mesure, ne crée-t-il pas le monde ?
De ces échanges entre Jung et Pauli, on ne doit pas déduire que le phénomène de synchronicité est scientifiquement prouvé. Mais s’aventurant au-delà de leur discipline respective, mus par le désir de comprendre, ils nous invitent à porter un regard nouveau sur les coïncidences à l’œuvre dans nos vies.
À
propos
auteur
Virginie Gomez
Journaliste
...
Les
articles
similaires
Santé corps-esprit
Depuis Hippocrate, la nourriture est considérée comme
une des bases de la santé. Face à l’émergence de
nouvelles maladies et à l’augmentation des allergies
alimentaires, notre nutrition contemporaine
occidentale pose de nombreuses questions.
Dans toutes les grandes traditions, la prière prend des formes multiples : litanie, louange, bénédiction, action de grâce, oraison, proclamation de foi... Ces mots adressés à plus grand que soi, seul dans le secret ou à travers une ferveur collective, ...
Dans son nouveau livre Après…, Stéphane Allix dévoile que plus d’un quart
des personnes en deuil font l’expérience
de formes diverses de communication
spontanées après le décès d’un proche.
Preuves supplémentaires de la réalité d’une
vie après la mort, ces expériences nous
invitent en outre ...
14 octobre 2018
Et si le sens de la vie se révélait dans les épreuves ?
Notre Terre, entité vivante, vibre.
Or, il semble que son taux vibratoire s’élève. Rebond post-Covid, entrée dans l’ère du Verseau ? Une vaste étude, menée par une centaine de géobiologues, se penche sur ce phénomène mondial.
Et si nos capacités de réanimation nous permettaient d'envisager un « au-delà » ? C'est ce que pense le Dr Jean-Jacques Charbonnier, médecin anesthésiste-réanimateur, qui a rassemblé dans son dernier livre « sept bonnes raisons » d'y croire.
À chaque hémisphère du cerveau ses compétences, semble-t-il, mais serait-ce aussi
simple ? Les chercheurs en neurosciences explorent le potentiel de notre cerveau
et les interconnexions continues existant entre ces deux pôles, qui équilibrent nos
pensées, nos sens et notre physiologie.
Sur les cinq continents, des coutumes et des croyances ancestrales sur l’accouchement perdurent, principalement en milieu rural et dans les ethnies, malgré la médicalisation des pratiques venues des grandes villes qui, de leur côté, réintègrent timidement le naturel…
Existe-t-il une forme de vie extraterrestre ? Cette question fascine depuis toujours des milliers de personnes ainsi que la communauté scientifique. Et si nos propres repères, fondés sur notre expérience d’Humain, nous empêchaient d’imaginer d’autres formes de vie, d’autres réalités ...
L’INREES utilise des cookies nécessaires au bon fonctionnement
technique du site internet. Ces cookies sont indispensables pour
permettre la connexion à votre compte, optimiser votre navigation et
sécuriser les processus de commande. L’INREES n’utilise pas de
cookies paramétrables. En cliquant sur ‘accepter’ vous acceptez ces
cookies strictement nécessaires à une expérience de navigation sur
notre site.
[En savoir plus][Accepter][Refuser]