Développement personnel, thérapie, chamanisme… Les stages sont en plein essor. Franchir le pas n’est pas si simple. Comment le choisir, et pourquoi ? Trois experts mettent en évidence leurs vertus et les différentes étapes à connaître pour en bénéficier au mieux.
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1) Bien choisir son stage
Face à la diversité des propositions qui sont faites, comment s’y retrouver pour faire son choix ? « En réalité, ce sont souvent les évènements de la vie, des synchronicités qui nous poussent vers tel thème ou tel thérapeute », répond Christiane Lewin, co-fondatrice de l’Ecole de Psychologie Biodynamique. Alors s’impose comme une évidence le bon moment pour se lancer et s’inscrire, un choix somme toute peu rationnel ! Pour la psychothérapeute et coach Christine Marsan également, « Les diplômes/certifications ne suffisent pas lorsque nous touchons à l’intime de soi, même s’ils constituent un premier filtre. C’est l’intuition et le feeling qui priment pour se décider. » Le bouche à oreille joue aussi son rôle, et l’expérience que partage un ami peut influencer notre décision. Tout comme des recommandations de thérapeutes : « certains conseillent à leurs patients l’expérience du groupe, que ce soit eux qui animent le stage, ou un confrère avec une approche complémentaire », ajoute Christiane Lewin. Toutefois, au final, il se pourrait bien que nous soyons dotés d’une sorte d’antenne pour répondre à un appel presque impérieux : celui d’un rendez-vous avec soi !
2) Se préparer à être « activé »
S’inscrire à un stage est loin d’être anodin ! C’est même souvent le « top départ » d’un travail intérieur qui commence. En effet, « peu de temps avant, beaucoup de mes stagiaires rêvent », a pu constater Sarah Serievic. « La psyché est en train de symboliser quelque chose qui a besoin d’être visité ». Les réactions diffèrent pour chacun. Christiane Lewin a observé « des somatisations ou des crises relationnelles qui s’amplifient ». Ce sont des pans de l’inconscient qui se manifestent, cherchant à affleurer à la conscience, comme autant de « matériaux » pour le stage à venir. C’est normal ! Les retrouvailles avec soi se préparent ! Certains « stagiaires » vont anticiper volontairement. « Ils peuvent se projeter, imaginer, s’investir dans ce qu’ils veulent résoudre ou faire évoluer. Tout leur être conscient et inconscient se met en mouvement », commente Christine Marsan. D’autres encore vont faire confiance et lâcher prise. Quelle que soit l’approche, l’idéal est de se rendre disponible pour ce processus, pour qu’il suive son cours ! Le stage n’en sera que plus bénéfique.
3) Entrer en résonance
L’une des spécificités du stage en groupe est le phénomène de résonance, qui met en évidence la notion d’inconscient collectif. Pour Christiane Lewin, « quand une personne entre dans sa profondeur, et qu’elle partage des éléments de sa vie, les mémoires inconscientes d’une autre sont activées, et mises à jour. » Chacun se renvoie en écho ses problématiques, ses histoires et expériences de vie, induisant des prises de conscience autour de soi, souvent à son insu. « Ce miracle se produit à chaque stage », s’émerveille toujours Christine Marsan. Par ailleurs, nous ne nous retrouvons pas par hasard dans tel ou tel groupe. « Nos problématiques sont collectives », rappelle Sarah Serievic. Nous l’oublions souvent, tant nous sommes repliés sur notre souffrance, persuadés que nous sommes seuls à vivre cet « enfer ». Alors qu’en réalité, nous souffrons tous d’une blessure profonde, que ce soit une trahison conjugale, un abandon parental, un viol, ou toute autre maltraitance. Christiane Lewin poursuit : « le fait d’accueillir les blessures des autres ouvre à la possibilité d’accueillir les siennes. » A ce titre, le groupe est un modèle d’humanité.
4) S’ouvrir à l’accélération
Le groupe va produire une accélération de prises de conscience, là où parfois nous pouvons « tourner » autour du pot en séance individuelle, sous le regard bienveillant de notre thérapeute. Comment l’expliquer ? « Les interactions, les rebondissements, les éclairages des uns et des autres créent une intensité particulière », répond Christine Marsan. Inter agis par ce puissant égrégore collectif, nous avons la possibilité de rencontrer nos parts d’ombre et blocages pour les alchimiser… plus rapidement. « Brassés dans ce grand bain collectif, nous sommes cueillis par surprise par la valse des prises de conscience des uns et des autres », ajoute Sarah Serievic. « Nous voilà surpris en flagrant délit de nous-mêmes ». Là où parfois nous freinions des quatre fers, nous sommes poussés à dépasser nos limites, libérant des émotions que jusqu’ici nous ne pouvions exprimer. « C’est possible grâce au cadre de grande sécurité, de bienveillance et de confidentialité que crée le groupe », précise Christiane Lewin. Comme une matrice bienveillante, l’entité groupe qui est à l’œuvre permet alors une nouvelle renaissance.
5) Accepter les résistances
La notion de résistance fait également partie du processus d’évolution. Elles peuvent d’ailleurs se manifester dès le début du stage, comme un train qu’on rate, un événement qui pousse à annuler. « Ce sont des obstacles inconscients pour ne pas franchir le seuil que son envie de s’inscrire justement amène à vouloir dépasser », décode Christine Marsan. « Face à l’imminence de la mise en lumière de la blessure, certains peuvent couper leur respiration, durcir leurs muscles, ou s’absenter psychiquement », a pu noter Christiane Lewin. D’autres se bloquent le dos, sont sujets à de violents maux de tête ou de ventre… Mais nous ne résistons pas par hasard ! Pour Sarah Serievic, « on ne résout pas tout en un seul stage ; une résistance sert de balise de repérage, le mieux est de créer une alliance avec elle, de l’accepter. » Lutter contre peut avoir l’effet contraire, à savoir l’amplifier, et alors le processus peut être difficile et douloureux. Quand on se sent autorisé à résister, la possibilité d’une prise de conscience essentielle est plus facile. Le stage joue alors le rôle de palier ; une séance individuelle ou une autre immersion dans le groupe sera peut-être nécessaire pour exprimer ce qui ne peut pas encore l’être.
6) Faciliter l’intégration
« Il n’est pas rare que les après-stages soient tumultueux », prévient Christiane Lewin. Le plus efficace pour un atterrissage en douceur est d’anticiper positivement le retour chez soi. « Vous pouvez vous visualiser chez vous, rechargé de bonnes ondes dans une atmosphère harmonieuse », propose Christine Marsan. Quoi qu’il en soit, vous risquez d’être décalé, c’est une évidence. La première clé d’intégration est de résister à la tentation de tout partager avec l’autre, qui peut ne pas comprendre. Par ailleurs, s’approprier un endroit de la maison, comme lieu de retrouvailles avec cette expérience, est également une clé. Installez par exemple un autel, avec un objet qui symbolise votre nouvelle étape… Enfin, il n’est pas rare que des situations conflictuelles surgissent, entraînant de la confusion. « C’est une opportunité d’apporter une nouvelle compréhension de ce qui se rejoue dans votre histoire, et d’y répondre différemment », explique Sarah Serievic. Toutefois, ce n’est pas miraculeux, le processus demande du temps. Souvent, une séance avec son thérapeute est nécessaire pour une meilleure intégration.
À
propos
auteur
Catherine Maillard
Journaliste
Directrice de la collection l’Éveil du féminin et créatrice du blog uneaura4étoiles dédié à ce mouvement, elle suit des enseignements chamaniques et participe à des cercles de femmes depuis une quinzaine d’années. Catherine contribue au magazine Inexploré depuis plusieurs années en tant que journaliste. ...
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