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Tout
est
parfait
:
vraiment
?

Ces trois mots peuvent intriguer, bousculer, heurter même, ou bien encore sembler couler de source... Mais comment en comprendre le sens profond, sans se laisser dévaster par l’existence, ou au contraire envahir par nos désirs ? Entretien avec Sophie-Marion Tentillier, thérapeute spécialisée dans l'hypnose spirituelle.
Tout est parfait : vraiment ?
Art de vivre

Ces trois mots peuvent intriguer, bousculer, heurter même, ou bien encore sembler couler de source... Comment comprendre un tel message ?


Tout dépend de ce que l’on entend par là et de ce en quoi cela bouscule certaines de nos croyances et notre façon de voir le monde. J’ai reçu ce message de sagesse, ainsi que bien d’autres, au cours de ma pratique de l’hypnose spirituelle. Déjà, qu’entend-on par hypnose spirituelle ? Il s’agit d’un ensemble de techniques d’hypnose permettant de contacter différentes expériences - le plus souvent des vies antérieures - ainsi que ce que j’appelle le « Monde Spirituel », faute d’avoir trouvé un mot plus approprié. Ce monde spirituel peut prendre différentes formes :
- un accès à l’espace entre deux incarnations, où l’âme, libérée de son enveloppe charnelle, peut effectuer une revue de l’incarnation qu’elle vient de quitter et préparer la suivante, selon un parcours qui a été largement documenté par l’américain Michael Newton, au cours de plusieurs milliers de séances d’hypnose.
- un accès à notre Être, l’entité du monde spirituel qui effectue des expériences en tant qu’âme.
- un accès à des enseignements plus génériques, qui vont bien au-delà de notre expérience individuelle d’âme, et qui peuvent concerner l’évolution de notre planète et les différentes interactions de l’Univers.
- un accès à des énergies de guérison, avec lesquelles il est possible de converser et d’obtenir de l’aide.

Tout ce que nous vivons est par essence spirituel.


L’hypnose spirituelle est-elle vraiment différente des autres ?


Il n’est pas nécessaire de décider de faire de l’hypnose spirituelle pour en faire, car tout hypnothérapeute qui laisse des portes ouvertes dans sa pratique entendra tôt ou tard ses clients lui relater une expérience de vie antérieure ou une rencontre dans le monde spirituel. C’est d’ailleurs ainsi que je l’ai expérimenté il y a bientôt dix ans, comme Dolores Cannon et Michael Newton en leur temps. D’autre part, il est important de ne pas croire que notre vie est cloisonnée entre des actes qui seraient par nature spirituels et d’autres moins : tout ce que nous vivons est par essence spirituel…

Faire de l’hypnose spirituelle consiste simplement à mettre l’intention de se connecter consciemment au plan de l’âme et/ou au plan subtil pour avancer dans notre vie, le plan subtil en question pouvant accepter d’être abordé avec curiosité mais en aucun cas sous forme de « tourisme spirituel » : ce qui est abordé, expérimenté ou traité est destiné à nous permettre d’évoluer dans cette vie qui est la nôtre aujourd’hui.

Parmi les enseignements reçus, la notion « Tout est parfait » est omniprésente. Une fois comprise et intégrée, elle nous permet d’évoluer considérablement, aussi bien dans notre rapport à nous-même que dans notre rapport aux autres et à notre environnement au sens large.


N’est-ce pas une vision trop simpliste des choses ?


Loin de là ! Notre Être ne se prive pas de nous le dire et le redire encore, sous une forme ou sous une autre, afin de nous permettre d’accepter ce qui se présente dans notre vie et de « lâcher prise », selon le terme convenu, parce que nous regardons bien souvent ce qui arrive sans prendre de recul, et sans avoir la perspective de l’âme.

De prime abord, nous pourrions avoir tendance à nous étrangler, au propre ou au figuré, en entendant que « Tout est parfait ». En effet, nous avons l’habitude de considérer que la vie est un parcours semé d’embûches et que les gens et les choses « devraient être autrement », à commencer par nous-mêmes. Nous n’avons pas du tout l’impression d’être parfaits, et encore moins que tout le soit. Au contraire, certains d’entre nous se disent perfectionnistes, c’est-à-dire en recherche constante de perfection, et par là-même jamais satisfaits et donc toujours frustrés, que ce soit avec nos enfants, au travail ou dans tout autre domaine de notre vie.

Nous n’avons pas du tout l’impression d’être parfaits


Pourtant, nous vivons tous un certain nombre de difficultés dans nos vies, et même en lâchant prise, comment considérer que tout peut être parfait ?


Pour répondre à cette question, il importe de se pencher sur la signification du mot « perfection ». Il provient du latin perfectio et signifie « achèvement complet » : si c’est parfait, ce n’est pas seulement bien ou très bien, c’est que cela ne peut être mieux. Il en résulte que nous ne pouvons être mieux que nous sommes et que le monde au sens large ne peut être mieux qu’il est… Cela peut paraître difficile à concevoir si l’on se dit avoir des qualités et des défauts, si l’on considère nos erreurs, nos décisions et nos actes parfois lourds de conséquences pour nous-mêmes et pour autrui. Mais en réalité, lorsque nous commettons une erreur, quelle qu’elle soit, nous n’avons pas l’intention de la commettre.

Nous n’avons pas l’intention de mal faire et nous agissons de notre mieux : au mieux de nos connaissances, de notre forme physique, de notre histoire, de nos croyances, de notre culture, de notre éducation, etc. La notion de temporalité permet de comprendre que « tout est parfait » : au moment où nous agissons, nous faisons de notre mieux et cela ne peut donc être mieux que cela est. Si cela ne peut être mieux, c’est donc que cela est parfait.

C’est l’aboutissement à un instant « t » des différents paramètres en présence. Cela ne signifie pas que cela ne pourra pas être différent plus tard, cela signifie simplement que dans l’immédiat, à ce moment-là, cela ne peut être mieux : c’est donc parfait. Nous sommes parfaits en ceci qu’à chaque moment de notre vie, nous ne pouvons agir, penser, aimer… autrement qu’à ce moment précis : parce que nos actes, nos pensées, nos attitudes, etc, sont la résultante de ce qui les a construits, consciemment et non consciemment. Cela signifie également qu’il n’aurait pu en être autrement : nous avons agi et pensé de la seule manière dont nous aurions pu le faire. Non seulement cela ne peut être mieux, mais encore cela ne peut être différent. Si les événements avaient pu être différents, hé bien… Ils l’auraient été ! Tout ce qui s’est produit ne pouvait que se produire.

Nos joies et nos peines sont parfaites - nos maladies aussi ! – le désordre du monde est parfait, bien sûr, en ceci qu’il n’aurait pu être différent, puisque, encore une fois, il est le résultat logique et prévisible de ce qui l’a construit. Ce que nous vivons est parfait en ceci qu’il ne peut en être autrement. Nos accidents, nos agressions sont le fruit de ce qui les a façonnés, soit à travers un choix karmique, soit à travers ce que nous avons construit dans cette vie. Parfois, un choix karmique peut nous conduire à vivre une agression parce que notre âme a choisi d’expérimenter cette position-là. Parfois aussi, nous vivons une agression qui n’est que le reflet de notre rapport à nous-même : nous nous agressons nous-même et nous vivons une expérience d’agression « extérieure » qui vient nous montrer la façon dont nous nous traitons et souvent dont nous traitons également les autres. Cette expérience d’agression intervient pour nous permettre de prendre conscience de la façon dont nous nous traitons et, surtout, d’en changer. Dès lors que nous faisons évoluer notre rapport à nous-même, il s’ensuit que notre rapport au monde évolue également.

Nos joies et nos peines sont parfaites.


Qu’est-ce que cette parole de sagesse peut véritablement changer pour nous ?


Lorsque nous intégrons pleinement cette notion, qui n’est finalement que du bon sens, notre première réaction peut être un immense soulagement. Nous entrons dans l’espace de la Bienveillance car il n’y a alors plus de place pour la culpabilité, les critiques, les reproches. En effet, nous comprenons que quoi que nous ayons fait ou pas fait, il ne pouvait en être autrement. Il n’y a donc plus de place pour les « j’aurais dû » et les « j’aurais pu ». Cela ne veut pas dire que nous agirons toujours ainsi, bien au contraire. Il nous appartient d’apprendre de cette expérience et d’évoluer. Et toute l’énergie que nous employions auparavant à culpabiliser, nous pouvons désormais la mettre à la disposition de notre évolution, en nous disant par exemple : « Qu’est-ce qui fait que j’ai agi ainsi ? », puis : « Que vais-je pouvoir mettre en œuvre pour que cela change ? » et… le faire bien sûr.

Il s’ensuit qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises décisions, puisqu’il n’y a que les décisions que chacun peut prendre à chaque moment. Une décision est le fruit de ce qui l’a construit, à savoir des connaissances précises et aussi l’idée que l’on se fait des conséquences possibles. Et lorsque nous prenons une décision, ce qui a lieu à peu près à chaque instant, nous vivons l’expérience de cette décision, avec son lot de conséquences et ce que nous en ferons. Nous pouvons apprendre de nos décisions en choisissant de réitérer une expérience plaisante et de ne pas réitérer une expérience qui ne le serait pas, par exemple. Et ce que nous en ferons deviendra constructif puisque nous ne perdrons plus de temps à nous lamenter ou à nous fustiger sur ce qui « aurait dû être ».

Nous comprenons alors que rien n’est « bien » ou « mal » : il n’y a donc plus de place pour le jugement. Cela permet de comprendre la phrase : « C’Est », parce qu’il ne peut en être autrement. Cela n’est ni bien, ni mal : C’Est. Il n’y a pas de conséquences positives à ce qui serait « bien » et de conséquences négatives à ce qui serait « mal ». Il y a des conséquences qui nous permettent d’apprendre, de grandir et de reproduire ou non les expériences déjà connues.

Nos actes ne nous définissent pas.


Nous comprenons aussi que nos actes ne nous définissent pas. Nous avons volé étant jeune ? Acceptons-le, et cela ne signifie pas que nous avons bien fait. En y regardant de plus près, nous constatons par exemple que nous avons volé pour nous sentir libre, pour ne pas nous sentir frustré parce que nous étions alors dans la peur de manquer et peut-être aussi pour nous sentir important, car nous portions la croyance que ce que nous possédons influe sur notre valeur. Alors, nous avons besoin de porter un regard attentif sur notre libre-arbitre, nous libérer de la peur de manquer, et d’intégrer que nos possessions n’influent en rien sur notre valeur. Elles ne flattent que notre ego. Et lorsque nous ressentons profondément que nos actes ne nous définissent pas, nous pouvons nous reconnecter à ce que nous sommes réellement.

Il n’y a alors plus de place pour la peur en général et pour la notion de risque ou de danger en particulier, ce qui change considérablement la donne au quotidien. Nous n’avons échappé à aucun danger, nous n’avons pas failli tomber. Nous sommes tombés ou nous ne sommes pas tombés. Rien n’est dangereux, rien n’est risqué : si j’ai un accident, si je suis agressé, c’est que je me fais vivre quelque chose à travers cela.

Il m’appartient d’évoluer à partir de cette expérience-là de façon à ce qu’elle ne se reproduise plus. Rien ne vient de l’extérieur et tout est lié : nous sommes reliés les uns aux autres et nous collaborons pour nous faire vivre ce dont nous avons besoin pour évoluer. Et nous avons toujours les ressources pour faire face aux différentes circonstances qui apparaissent.

Cela suppose d’accepter d’adopter une autre perspective sur ce que nous vivons, une perspective plus large, plus vaste, à vrai dire infinie. Car habituellement, nous interprétons le monde avec notre mental analytique, qui se fait l’interprète de notre ego, pour nous donner l’impression de maîtriser, de contrôler, de comprendre et de donner du sens. Parce que nous sommes déconnectés de qui nous sommes en réalité, à savoir des Êtres spirituels venus expérimenter, apprendre et grandir dans la matière.


Comment réussir à trouver le juste équilibre pratique entre cette notion d’une part, et d’autre part notre libre arbitre, notre désir d’évolution et notre besoin d’être respecté, sans accepter tout et n’importe quoi autour de nous ?


Le non-jugement n’est en rien de la complaisance et nous pouvons nous accepter et accepter le monde tel qu’il est simplement parce qu’à chaque instant nous ne sommes que ce que nous pouvons être. Et ce n’est pas parce que nous acceptons cela que c’est une fatalité. Si l’on comprend ou si l’on admet que tout ce qui survient est le résultat exact et logique de ce qui l’a créé (Tout est parfait), nous constatons alors Ce qui Est (non-jugement) et nous décidons (libre-arbitre) de ce que nous souhaitons (désir d’évolution) à partir de cette expérience.

Il n’en demeure pas moins que nous pouvons nous sentir bousculés lorsque nous vivons des expériences de non-respect, et il importe alors de saisir que ce n’est que le reflet du manque de respect que nous avons pour nous-même. Notre besoin d’être respecté nous ramène invariablement à nous-même, car il est parfaitement vain d’espérer être respecté si nous ne nous respectons pas nous-même. Ce n’est pas parce que tout est parfait que nous devons nous laisser « marcher sur les pieds » ! Si quelqu’un abuse de nous, c’est que nous le laissons faire et il nous appartient (libre-arbitre toujours) d’y mettre un terme. Et bien souvent, nous ne changeons pas par peur des conséquences. Le non-respect que nous vivons a toujours sa raison d’être dans notre rapport à nous-même et à l’autre. Par exemple, je rencontre souvent des personnes qui laissent les autres abuser d’elles parce qu’elles craignent de ne plus être aimées si elles modifiaient leur position. Tout au fond de nous, nous savons pourtant que ceux qui nous aiment continuerons de nous aimer si nous respectons notre propre espace. Cela ne fera fuir que les profiteurs ! Parfois aussi, il n’est pas simple de savoir ce à quoi cela renvoie lorsque nous vivons une agression : il peut être alors nécessaire d’aller à la rencontre de cet événement pour en saisir le message et faire en sorte qu’il ne survienne plus. Nous avons la capacité – très sous-exploitée – de faire évoluer tout ce que nous vivons et il nous appartient d’aller à la rencontre de nous-même pour l’expérimenter et ainsi profiter de la vie que nous avons décidé de nous offrir.
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