Christine Clémino était âgée de quinze ans lorsqu’elle a décidé de mettre fin à ses jours : « Mon enfance a été difficile, avec beaucoup de violence. À l’adolescence, j’ai sombré dans la dépression. » Un matin, Christine se jette d’une balustrade. C’est alors qu’une expérience hors du commun se produit : « Quand j’ai sauté, je n’ai pas senti mon corps chuter. Au contraire, j’ai eu l’impression de m’élever. » Tout en apercevant son corps inerte sur le sol, Christine se sent aspirée dans un tunnel. À son extrémité, elle se retrouve dans un espace noir au sein duquel jaillit une lumière : « Un grain de lumière est descendu au loin et s’est transformé en boule lumineuse irradiant de l’amour. J’étais si bien, dans une telle joie. Un être de lumière est apparu, majestueux et aimant. Il n’avait pas de traits précis, mais dégageait une énergie brillante de diamant. La communication était télépathique, il connaissait tout de ma vie et de mes souffrances. J’avais l’impression qu’il lisait en moi, j’étais lui et il était moi. Il possédait toutes les qualités que j’aurais aimé avoir et les faisait résonner en moi. Pour m’apporter des réponses, il m’a montré le passé et l’avenir. J’aurais préféré rester avec lui, mais je suis revenue dans mon corps. Je savais que j’allais guérir spirituellement et physiquement. » Malgré son caractère inouï, l’expérience de Christine Clémino n’est pas un cas isolé. Comme elle, des milliers de « miraculés » ont éprouvé la sensation de se détacher de leur corps et de rencontrer des êtres s’apparentant à des anges. Qui sont ces êtres spirituels aperçus aux portes de la mort ?

Une rencontre lors d’EMI

« D’après une étude du D^r Jeffrey Long, 50 % des expériences de mort imminente impliquent un être mystique », explique la réalisatrice Sonia Barkallah, spécialiste des EMI. « Les formes prises par ces êtres varient : silhouettes lumineuses, anges, boules de lumière. Certains perçoivent des chérubins ou des figures religieuses – Jésus, Bouddha –, y compris des personnes athées. En plus des défunts, beaucoup de personnes rencontrent des inconnus qui leur semblent familiers, comme s’ils les connaissaient d’une autre vie. » Le point commun à toutes ces manifestations réside dans l’énergie ressentie : « il rayonnait de paix, il m’aimait inconditionnellement, il connaissait tout de moi » sont des descriptions récurrentes. Les dialogues avec ces entités présentent aussi de grandes similarités : « Comment t’es-tu aimée ? Comment as-tu aimé les autres ? » demande l’être de lumière à Christine Clémino, en l’invitant à faire un bilan de sa vie.

Cela dit, ce type de rencontre ne semble pas réservé à ceux qui ont frôlé la mort. Sculptrice dans la région de Nice, Elisheva affirme avoir côtoyé un ange tout au long de son enfance : « J’étais régulièrement victime d’abus sexuels. Quand cela se produisait, j’avais l’impression de me dissocier et de m’élever vers le plafond. Je m’asseyais au-dessus de l’armoire tandis que mon corps restait sur le lit où il subissait ces choses difficiles. À chaque fois, quelque chose d’extraordinaire m’arrivait : un être s’asseyait à côté de moi pour me tenir compagnie. Il était fait entièrement de lumière, de la lumière brillante et dense qui lui donnait une silhouette d’enfant. Il me parlait par télépathie et on jouait ensemble. Je l’appelais “mon ange”. »

Sommes-nous entourés d’alliés invisibles, toujours prêts à nous aider ? Absolument, si l’on en croit Annick Cherville, qui, sous le pseudonyme Akhena, affirmait avoir vécu des milliers de sorties hors du corps ponctuées de rencontres avec des « guides spirituels ». Selon elle, chaque être humain est relié à un « être réalisé » au sein d’une relation unique et exceptionnelle : « On les appelle aussi des Êtres de Lumière, mais on pourrait aussi bien dire des Christs, des Bouddhas, des Éveillés, des Maîtres spirituels » (Sorties hors du corps, éd. Exergue). D’après son expérience, les guides n’ont pas de forme fixe. Tout en habitant des mondes de lumière et d’amour constitués d’énergie pure, ils ont fait le choix d’aider l’humanité en nous guidant « sans erreur et en respectant notre liberté ». Au cours de leurs apparitions, ces êtres seraient capables d’adapter leur forme à la sensibilité de leur destinataire. Aussi, il n’est pas besoin de vivre des expériences hors du corps pour être à leur contact, rappelle Akhena. Au quotidien, les guides communiquent sans cesse avec nous – par télépathie tout d’abord, en nous insufflant des idées et des intuitions –, mais aussi à travers les synchronicités qu’ils provoquent. Sous des formes plus ou moins symboliques, ils auraient la capacité de s’immiscer dans nos rêves, comme le feraient les défunts qui continuent de veiller sur nous depuis le(s) monde(s) invisible(s)…

Les voyages astraux

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