Le gouvernement vient d’annoncer un nouveau plan cancer, destiné à lutter contre le fléau. Et si c’était l’occasion d’interpeler la médecine sur les causes profondes de nos maladies et les moyens de mobiliser nos forces de guérison?
Santé corps-esprit
AtnoYdur
Avec près de 150 000 décès par an, le cancer est aujourd’hui la première cause de mortalité en France. Pour essayer d’endiguer le phénomène, François Hollande a dévoilé le 4 février 2014 un nouveau plan, doté d’un fonds de 1,5 milliards d’euros. Objectif : réduire de moitié d’ici 2019 les cancers liés au tabac, à l’alcool, à l’obésité et au travail, en favorisant la prévention et le dépistage. « 40% des cancers pourraient être évités », souligne le Chef de l’Etat.
De multiples facteurs
Le plan compte s’attaquer en particulier à la consommation de cigarettes, par des campagnes d’information auprès des adolescents – Fumer avant 17 ans, c'est prendre le risque de mourir avant 60 ans – et une augmentation des prix. Mais à y être, pourquoi ne pas élargir le concept de prévention ? Pourquoi ne pas aller chercher du côté des raisons profondes qui nous font développer des cancers ?
Comme le rappelle le dossier Nos pouvoirs de guérison publié dans Inexploré Magazine N°21, de plus en plus de professionnels de santé plaident pour une approche plus intégrative de l’être humain, tenant compte de ses dimensions physique, psychique, intellectuelle et spirituelle. L’émergence d’une maladie n’est pas juste le dérèglement d’une mécanique biochimique. Tout joue : notre histoire, notre style de vie, nos gênes, notre environnement, notre alimentation, notre réponse au stress et aux chocs émotionnels…
Mal nourri ou malmené, débordé par trop d’attaques ou de stimuli, sous l’emprise d’agents plus forts que lui, le corps n’arrive parfois plus à se rééquilibrer, la maladie s’installe, il faut intervenir. Mais s’agit-il simplement de supprimer les symptômes, ou de se mettre à l’écoute du message qu’ils contiennent, afin d’accompagner l’intelligence du corps ? Dans son livre Anticancer, vendu à plus d'un million d'exemplaires, le médecin David Servan-Schreiber évoque sa lutte contre la maladie. Soigné initialement par les méthodes classiques de chirurgie, de chimiothérapie et de radiothérapie, il décrit l’importance des défenses naturelles du corps et du changement de mode de vie. « Tombons-nous malades comme par fatalité, ou bien la maladie est-elle le moyen pour notre corps de trouver, face à des situations perturbantes, un nouvel équilibre ? » s’interroge le Dr Thierry Janssen, chirurgien devenu psychothérapeute, dans La maladie a-t-elle un sens ? . Ces réflexions annoncent une autre manière de penser la médecine. Les interactions entre le corps et l’esprit ne sont plus à prouver. En marge des solutions conventionnelles, la science s’intéresse aux thérapies complémentaires, à même de favoriser nos capacités de guérison.
Un pouvoir spectaculaire
Jean-Jacques Rosankis est magnétiseur. Un jour, débarque dans son cabinet une femme, chez qui il perçoit une tumeur. « Je l’ai sommée de prendre rendez-vous en urgence chez un oncologue », raconte-t-il, refusant de la revoir tant qu’elle n’aurait pas consulté. Les médecins confirment qu’elle est atteinte d’un cancer du sein, tellement avancé qu’il est inopérable. Espérance de vie estimée : six mois. « J’ai alors travaillé sur son sein, poursuit le magnétiseur. Au bout de quelques jours, il avait changé de texture », au point que le cancérologue constate, sans bien comprendre par quel miracle, qu’il peut désormais procéder à une opération. « Après celle-ci, j’ai continué à l’accompagner, indique Jean-Jacques Rosankis. Mes interventions lui ont permis de rester en forme, de surmonter les effets de la chimiothérapie et de la greffe de peau. Chaque fois que je la soigne, c’est du bonheur. Elle émane une très belle énergie intérieure. »
Comment décoder ces rémissions spectaculaires ? Simple regain de vitalité des cellules, ou mécanisme plus subtil ? Certains disent s’en être sortis grâce à l’intervention d’un guérisseur ou d’un psychothérapeute, d’autre par la nutrition, le qi gong ou la méditation. Une chose est sûre : tout semble lié à une disposition psychique. Retrouver confiance, entrer dans un processus qui fait sens, s’autoriser à lâcher un certain nombre de pensées conditionnées pour s’ouvrir à de nouvelles perspectives, actionner des courants profonds et puissants…
Sur ce chemin, la qualité humaine du personnel soignant est essentielle. Sa présence attentive et ses mots comptent. Le nouveau plan cancer y fait en partie référence, en demandant l’officialisation de la « consultation de fin de traitement » déjà pratiquée par certains hôpitaux, ainsi qu’une plus forte implication des médecins généralistes, jusque là exclus des soins et du suivi de leurs patients victimes d’un cancer.
Mais au-delà, ce sont toutes les approches intégratives qui positionnent le patient au cœur du processus et cherchent à accompagner l’élan de vie au cœur de l’organisme, qui sont à explorer. Les choses bougent : dans le documentaire Mon médecin indien, diffusé en novembre 2013 sur Arte, le Professeur Thomas Tursz, célèbre cancérologue et directeur de l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif, suit une de ses anciennes patientes à la rencontre des médecins indiens qui lui ont permis de vaincre sa maladie, en se fondant sur les techniques et les principes traditionnels de l’Ayurveda. Dans son livre Revivre ! , le psychanalyste Guy Corneau relate lui aussi comment, au cours de sa traversée du cancer, l’alliance d’une démarche psychologique à des médecines traditionnelles et énergétiques lui a permis de renouer avec sa force de vie.
Des actions complémentaires
Encore plus opérationnel : à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, sous l’impulsion du Professeur David Khayat, responsable du service d’oncologie, l’acupuncture et l’allopathie avancent désormais main dans la main. Et ça marche : comme l’explique un reportage publié dans Inexploré Magazine N°21, l’acupuncture permet une baisse des effets secondaires très lourds de la chimiothérapie, et semble également contribuer à soutenir la vitalité de l’organisme, afin qu’il soit plus en mesure d’accepter la chimiothérapie.
Dans la même dynamique, en Suisse, des départements d’oncologie disposent de listes de guérisseurs de confiance, pour faire appel à leurs services face à un cas désespéré, ou les tenir à disposition des patients qui en feraient la demande. « Les hôpitaux pratiquent une médecine de premier recours, dans des conditions de grande détresse et d’incertitude, et n’ont pas réponse à tout. Si une solution existe, et manifestement il y a des gens que les guérisseurs aident, il serait idiot de ne pas y recourir, en complément des soins prodigués par l’hôpital », commente le président de la Fédération des médecins suisses.
Parmi les mesures annoncées par le gouvernement le 4 février 2014, figure un nouveau système de régulation des tarifs (parfois exorbitants) des traitements contre le cancer, ainsi qu’un soutien à l’achat de substituts nicotiniques pour les moins argentés.
Ce fléau à un coût : économique, social, psychologique… Il est temps d’essayer d’en comprendre les racines les plus profondes, pour l’enrayer à la source. Les recettes liées à la hausse des prix du tabac alimenteront un fonds dédié à la recherche sur le cancer. De l’hypnose contre le tabagisme aux initiatives comme celles de la Pitié-Salpêtrière, pourquoi ne pas dédier une partie de ces ressources à l’exploration et au soutien d’approches intégratives, qui incluent la réalité personnelle et subjective du patient, et la puissance encore mystérieuse de certaines énergies ?
Réjane d'Espirac collabore à Inexploré par la rédaction de reportages, de récits, d'entretiens, et la réalisation de documentaires. ...
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