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Comprendre
le
vécu
subjectif
de
contact
avec
un
défunt
(VSCD)

Vous est-il déjà arrivé de sentir la présence d'un proche décédé ? Si tel est le cas, il est fort probable que vous ayez expérimenté un « vécu subjectif de contact avec un défunt », ou VSCD. Qu'en pense la science ? Récits et entretiens étonnants, extraits du livre "Quand les défunts viennent à nous" de Evelyn Elsaesser.
Comprendre le vécu subjectif de contact avec un défunt (VSCD)
Au-delà
Quelle serait votre réaction si vous viviez un VSCD ? Seriez-vous effrayé ? Sidéré ? Incrédule ? Ébranlé par le fait de vivre un événement qui paraît complètement inconcevable ?
Pour surprenant que cela puisse paraître à première vue, il· s’avère que dans leur très grande majorité, les personnes vivent cette expérience comme un événement naturel et heureux, sans effroi et avec reconnaissance. Nous l’avons vu, dans certains cas, les VSCD - surtout les apparitions - peuvent effrayer certains récepteurs. Tout en étant conscients que le défunt ne leur veut que du bien, l’étrangeté de l’événement peut les amener par exemple à quitter la pièce en courant pour échapper à l'apparition. Par la suite, ils regrettent souvent leur réaction irréfléchie et souhaitent ardemment un nouveau contact.
Les effets du vécu subjectif de contact avec un défunt peuvent être analysés sous trois angles :
- l'intime conviction que l’expérience est réelle ;
- l'importance accordée aux VSCD et le réconfort ressenti par les récepteurs ;
- la conviction que le proche décédé continue à exister et l'implication pour le système de croyances.


Intime conviction que l'expérience est réelle


Contrairement à beaucoup de peuples du monde, les défunts ne font pas partie du quotidien des citoyens des pays occidentaux matérialistes. Les individus meurent à l'hôpital, si possible derrière des portes hermétiquement closes et le plus rapidement possible. Une fois décédés, on fleurit leur tombe une fois l'an si tout va bien, la Toussaint étant un jour de prédilection pour cette activité. On ne peut pas dire que la majorité des Occidentaux font coexister leurs proches décédés dans leur vie de tous les jours, s'en remettent à eux en cas de décision importante à prendre ou quémandent leur aide en situation de détresse, comme c'est le cas dans d'autres civilisations (voir dans le chapitre 6, « Entretien avec Natalie Tobert - Accueil des VSCD dans d'autres civilisations »). La rupture avec nos chers disparus semble irrévocablement définitive, et c'est peut-être pour cette raison que les deuils se prolongent parfois de manière déraisonnable et que la peur de la mort soit si fortement présente dans nos sociétés.
Dans ce contexte, comment est-il possible qu'un VSCD soit immédiatement perçu par les récepteurs comme une expérience bouleversante, mais heureuse et qu'ils ne doutent pas un instant de son authenticité ? D'où vient cette conviction fulgurante si intrinsèquement en contradiction avec le paradigme ambiant ?
S'agirait-il d'un savoir ancestral enfoui au plus profond de nous-mêmes et qui résonnerait instantanément avec cette expérience, lui conférant d'emblée un statut d'authenticité ? Le fait est que vivre un VSCD est un événement marquant. Que ces contacts soient la réponse à un désir intime ou qu'ils se produisent de manière complètement inattendue, leur impact est tel que les récepteurs ne pensent pas un instant avoir été victimes d'une illusion, voire d'une hallucination. Dans l'ensemble) ces expériences, souvent considérées comme spirituelles, sont reçues comme un cadeau. Elles constituent des souvenirs qui sont chéris toute une vie et intégrés dans l'histoire familiale. Dans un deuxième temps et après réflexion, ils peuvent se demander comment un tel événement est possible, tant il est en contra­ diction avec la pensée dominante et peut-être avec leurs propres convictions antérieures, et s'étonner d'avoir accueilli l'expérience avec tant de naturel et de bonheur.

Certains stipulent que les communications avec les défunts se produisent, ou sont ressenties comme se produisant, en réponse au désespoir de la personne en deuil. La supposition que les endeuillés vivent un tel contact quand ils sont submergés par le chagrin et ne supportent plus la souffrance de devoir continuer à vivre sans l'être aimé n'est pas du tout confirmée par la recherche. On ne vit pas cette expérience quand on le désire, elle ne se commande pas. Les témoignages indiquent au contraire que les VSCD ont lieu quand le récepteur est calme, ne pense pas à la personne décédée et vaque à ses activités quotidiennes. Le contact se produit tout à coup, sans raison apparente. Il ne répond pas à une attente, mais constitue un élément de surprise.

On ne vit pas cette expérience quand on le désire.


Laissons la parole à nos témoins :
Brigitte F. a partagé son vécu avec sa belle-mère décédée sous « VSCD de ressenti d'une présence » :

« Oui, cette expérience a été importante pour moi, car je me suis rendu compte que cette présence n'était pas le fruit de mon imagination, ni d'un trouble mental quelconque. Ma belle-mère qui avait des dons de médiumnité avait promis de me faire partager son expérience. La maladie ne lui en a pas laissé le temps. Elle savait que j'étais ouverte sur le sujet et que j'avais une perception affinée de ce qui m'entoure.
Cette expérience m'a donné encore plus envie de me documenter sur le sujet et de me rendre compte que beaucoup de personnes vivaient des situations similaires. Cette expérience m'a aussi prouvé que tous ceux qui la vivent ne sont pas des illuminés en mal de sensations ou des originaux. Nous sommes tous des gens ordinaires qui vivons des choses extraordinaires. »


Nous retrouvons Jacqueline T. qui nous avait fait part de plusieurs expériences, dont celle citée « sous VSCD pratiques ».

« Tous ces témoignages et tous les faits relatés dans ces confidences sur ma vie sont vrais ! Hélas, ils ne sont pas renouvelables en laboratoire ! Ils sont peut-être la preuve que nous, pauvres humains aux sens limités, pouvons tous un jour baigner sans le savoir dans l'étrange, l'insolite, l'inexplicable au moment où nous nous y attendons le moins.
C'est un peu comme si des forces supérieures nous prenaient par la main pour nous obliger à ouvrir les yeux et les oreilles sur des évidences inexplicables, mais qui n'en restent pas moins troublantes... même pour ceux qui les ont vécues. »


Christine H., la femme qui a perdu son bébé de quelques mois, témoigne en quelques mots :

« Jan et moi sommes tous les deux des personnes très rationnelles et nous ne sommes absolun1ent pas portés sur l'ésotérisme ou d'autres choses de ce genre. Il n'empêche que nous n'avons pas douté une seconde de la véracité des visites de Nina. J'en suis absolument convaincue. »

Pour terminer, voici quelques paroles de Michèle H. qui a ressenti la présence de son ex-mari décédé :

« J’ai l'intime conviction que ce qui s'est passé était réel parce que le bonheur et le bien-être ressentis après cette expérience, je ne les ai pas inventés, mais bien ressentis de tout mon être. Je croyais déjà avant cette expérience qu'une autre vie sur un tout autre plan existait. »


Difficulté de relater le VSCD


Le premier élan d'exaltation et la certitude que le VSCD est réel peuvent être douloureusement ébranlés si l'entourage réagit négativement à l'évocation de l'expérience. Certains récepteurs ont peur de se ridiculiser et préfèrent se taire. D'autres se mettent à douter de leur perception et même de leur santé mentale. La peur d’être « pris pour une personne dérangée » est très forte et peut les plonger dans une grande confusion. La dichotomie entre leur certitude subjective et la représentation courante de la « réalité » leur fait penser qu'ils ont vécu quelque chose « qui n'est pas possible », « qui ne peut pas se produire ». C'est la pensée dominante des sociétés occidentales matérialistes, hermétiquement fermées aux expériences transpersonnelles, qui plonge ces personnes dans le désarroi. Informer le public du phénomène des VSCD, quel qu'en soit le statut ontologique, est primordial.

Nous avons découvert l'expérience de Marie-Claire B. dans le chapitre 1. Elle décrit sa joie, ainsi que la difficulté de partager ce genre de vécu :

« Pour ma part, j'étais comblée. Le lien était toujours là. C'était un sentiment merveilleux qui m'a accompagnée tout au long de ma journée ; j'avais l’impression d’être sur un nuage. Je ne pouvais le partager avec personne, pourtant, j'aurais tellement aimé le dire. Je ne l'attendais plus et pas de cette façon, mais quel beau cadeau d'amour de la vie. Ne sachant que faire de cela, je suis allée à Notre-Dame de la Peinière (chapelle près de chez nous) y faire brûler un cierge pour remercier de ce merveilleux cadeau. Je me sentais privilégiée. Je ne pouvais pas avoir imaginé une telle chose, ressenti une telle chose. C'était merveilleux, j’aurais aimé m'endormir chaque soir avec cette sensation. [...]
Par la suite, j'ai essayé d'en parler autour de moi, car c'était difficile de contenir en soi une telle joie, de l'intégrer dans sa vie. Ce fut catastrophique.]'ai dû y renoncer, car on réussissait à me faire douter de moi, à me faire croire que la dépression s'installait. Je ne voulais pas qu'on m'enlève ça. Je me sentais perdue entre la réalité et mon ressenti, le raison­ nable et le besoin, entre ces deux mondes.»


Vous avez découvert l'expérience de Jacqueline T. dans « VSCD pratiques ». Partager ses différents vécus a été une impossibilité pour elle pendant longtemps :

« Ce que je n'ai jamais osé dire... Pour mon fils et mes petits-enfants, j'ai envie de raconter des faits troublants qui ont jalonné ma vie et que j'ai gardés secrètement en moi pendant des années. J’avais peur en les dévoilant que mes amis me traitent de "folle" après avoir écouté le récit de mes expériences paranormales. Pourtant, toutes sont véridiques, même si parfois elles semblent difficilement croyables. Ce n'est pas à mon âge, bientôt 79 ans, que je vais commencer à mentir ou affabuler ! »

C'était un sentiment merveilleux.


Parler d'un vécu subjectif de contact avec un défunt à son entourage signifie prendre le risque de ne pas être cru, de devoir se justifier, voire d'être considéré comme confus ou dépressif Nous l'avons vu, la peur de se ridiculiser peut également empêcher les récepteurs de partager leur vécu. La joie peut vite se transformer en détresse si on cherche une validation de son vécu et si on veut à tout prix convaincre son interlocuteur de l'authenticité de l'expérience. À l'instar d'autres expériences transpersonnelles - par exemple les expériences de mort imminente -, le partage de ces vécus subtils, intimes, et si importants pour les personnes qui les ont vécus, est souvent très problématique. Ainsi, après une tentative ou deux de partager leur expérience, les récepteurs s'abstiennent d'en parler, comme en témoigne l'une des personnes citées plus haut :
« Je suis heureuse de pouvoir [vous] confier ces choses-là que je n'ose confier à personne ou presque. » (Eliette S.)

Deux personnes interrogées par Peter et Elizabeth Fenwick se sont également heurtées à de l'incompréhension, mais elles en ont pris leur parti :
« À moins d'en faire vous-même l'expérience, je peux comprendre que les gens ne puissent ni y croire ni en saisir la signification. Tout ce que je sais, c'est que je n'ai aucun doute. »
« Je ne sais pas comment expliquer [le VSCD], peut-être vaut-il mieux le laisser inexpliqué et juste être heureux que quelqu'un que vous avez beaucoup aimé se préoccupe toujours de vous. »


Pour terminer, quelques mots de sagesse du professeur de sociologie australien Allan Kellehear : «On peut attribuer une signification à n'importe quel événement. La ligne entre l'auto­ illusion et une signification personnelle est étroite, bien sûr, mais ne laissez jamais les autres en décider pour vous. Seul vous savez qui vous aime. Et certaines lettres d'amour sont, et seront toujours, un code secret. Certains messages ne sont destinés qu'à vous. Même dans la mort ».
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