Comment une truie peut-elle devenir le messager d’éveil d’une âme en quête de sens ?
Romancière de l’intime, chroniqueuse jubilatoire pour France Inter, Isabelle Sorente nous amène droit au cœur de la souffrance animale et nous convie à éveiller nos consciences, à prendre nos responsabilités… Une rencontre bouleversante où s’entremêlent bouddhisme et animisme.
Âme du monde
Matthias Zomer/Pexels
À l’origine de votre nouvel ouvrage, une pratique bouddhiste ancestrale : l’instruction. Comment en êtes-vous arrivée à ce moment précis ?
Tout a commencé par un burn-out, une période de fatigue extrême et de perte de sens. J’avais conscience que ce burn-out n’était pas seulement dû aux horaires à rallonge, à la charge de travail. Il y avait autre chose, tenant à la façon dont nous exploitons, maltraitons, épuisons, à la fois nous-mêmes et le reste du monde. C’était mon âme qui était atteinte, mon âme qui se consumait. Le hasard ou le destin a voulu que j’accompagne une amie à l’enseignement donné par un maître bouddhiste. Je précise que je ne suis pas bouddhiste, je n’appartiens ni à une sangha ni à une église, même s’il m’arrive de faire des retraites – j’ai un côté sauvage, hérétique peut-être, ce n’est pas pour rien que j’ai écrit sur les sorcières. La conférence dure plusieurs heures, la fatigue commence à me gagner, et tout à coup, cette phrase qui me fait sursauter : « Que celui qui cherche l’éveil se mette à la place d’un animal conduit à l’abattoir. » C’est une ancienne instruction spirituelle pratiquée par des maîtres nomades. Elle me bouleverse – peut-être parce qu’à ce moment-là, je m’identifie à une bête de somme, qui travaille tellement qu’elle est en train de se tuer. Cette instruction exerce sur moi une attraction irrésistible. Aussi fou que ça paraisse, je décide de la suivre.
Vous êtes entrée dans ce roman comme dans une quête spirituelle. Pouvez-vous nous expliquer ?
J’ai pris l’instruction très au sérieux, au point de me lancer dans une enquête. J’ai très vite choisi l’animal sur lequel j’allais méditer : ce serait une truie. La truie était, dans la Grèce antique, un animal aussi sacré que la vache dans le sous-continent indien. La truie est l’animal associé à Déméter, la grande déesse de la Terre et de la fertilité. Un animal sacré devenu produit de consommation, passant sa vie entière dans des salles aveugles, avant de prendre le camion menant à l’abattoir.
Vous décidez d’entrer en contact avec l’animal dans un élevage intensif, et vous vous attendez à vivre une cascade de miracles ? C’est difficilement imaginable.
Je n’ai pas caché que j’étais romancière. Je crois que c’est ce qui m’a ouvert les portes. Je n’étais pas journaliste, je pouvais promettre de ne divulguer ni lieux ni noms. Mais je dirais la vérité sous une forme poétique, subjective. Le roman était mon objectif avoué, mon rêve inavouable était d’une part de suivre l’instruction, et d’autre part, d’établir un lien avec ces animaux que personne ne considère jamais comme des individus. À l’intérieur de la structure de production, très vite, des liens d’amitié se créent. Avec les porchers d’abord. Ils ne sont pas nombreux, sept hommes seulement pour gérer quinze mille bêtes, tout est automatisé. L’amitié est essentielle, parce que la structure de production est un lieu où l’identité vacille. En tant qu’être humain, vous y êtes en minorité. Il arrive que vous déambuliez, seul, dans des allées où plusieurs centaines de truies vous regardent. Alors qui êtes-vous ? Ce reflet dans leurs yeux, qui est-il ? Un gardien de prison, un ange de la mort, un être humain ? Quelle que soit la réponse, nous sommes aussi cela – ce reflet dans l’œil des bêtes.
Directrice de la collection l’Éveil du féminin et créatrice du blog uneaura4étoiles dédié à ce mouvement, elle suit des enseignements chamaniques et participe à des cercles de femmes depuis une quinzaine d’années. Catherine contribue au magazine Inexploré depuis plusieurs années en tant que journaliste. ...
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