Découverte abyssale, la physique de la matière noire en ébullition, des semi-conducteurs pour la clim et notre cerveau en mode « visio » – voici les brèves fascinantes et étonnantes de la semaine !
NATURE – un gigantesque canyon découvert par des phoques
Le saviez-vous ? Alors que l’on cartographie l’Univers en détail, seuls 23 % des fonds marins ont été étudiés avec précision. Cependant, des chercheurs de l’université de Tasmanie ont fait une découverte remarquable grâce à leurs partenaires aquatiques : des phoques équipés de GPS.
Certaines espèces peuvent plonger à plus de 1 600 mètres. Les éléphants de mer sélectionnés pour la mission ont permis de découvrir un nouveau canyon sous-marin de 2 200 mètres de profondeur, près du glacier Vanderford, au sud-est de l’Antarctique. Ce sont les déplacements des rois des phoques, enregistrés via des capteurs, qui ont permis de dresser une carte précise de ce canyon. La bathymétrie (mesure de la topographie du sol marin) assistée par le vivant est une innovation qui permet donc de sonder les mystères des profondeurs marines. Les données recueillies pourraient d’ailleurs permettre d’améliorer les mesures climatiques liées aux courants océaniques, et également d’en comprendre l’influence sur la vie marine.
LABORATOIRE – révolution dans la matière noire : vers un nouveau tableau périodique des éléments !
Historique ! La mystérieuse matière noire semble commencer à livrer ses secrets, tant et si bien que des cosmologistes imaginent même l’existence d’un tableau périodique des éléments la composant.
En effet, cette substance énigmatique, née peu après le Big Bang et constituant 80 % de l’Univers, serait formée de diverses particules massives. L’Univers aurait produit cette matière noire qui aurait été piégée dans des poches ultra-denses pour former les trous noirs. En s’évaporant, de multiples particules auraient été libérées. Ces dernières, invisibles, pourraient se comporter comme les éléments de la matière ordinaire. Inspirés par les similitudes observées entre les deux formes de matière, les scientifiques envisagent une classification pour ces « éléments » en fonction de leurs propriétés théoriques. De la même façon que pour la matière visible, ces particules pourraient avoir leur propre tableau de Mendeleïev, 150 ans après la conception de la première classification périodique par le célèbre chimiste russe. Cette nouvelle table des éléments invisibles pourrait transformer notre compréhension de l’Univers en offrant un cadre pour étudier la matière noire, jusqu’ici mystérieuse et insaisissable.
INITIATIVE – le refroidissement électrocalorique : une alternative révolutionnaire aux climatiseurs
Les climatiseurs classiques font partie des dispositifs particulièrement énergivores et ont besoin de substances nocives pour fonctionner ; la pompe à chaleur électrocalorique régénérative va pouvoir changer la donne.
En effet, un groupe de recherche du Luxembourg Institute of Science and Technology propose une innovation prometteuse dans le domaine du refroidissement : le système électrocalorique. En développement, il utilise des champs électriques pour refroidir les matériaux solides. Ces derniers – appelés matériaux caloriques – peuvent changer de température en fonction d’un champ électrique ou magnétique. Ils sont donc potentiellement utilisables pour refroidir ou chauffer l’air ambiant. Si la perspective est séduisante pour réduire la consommation d’énergie par rapport aux systèmes de climatisation conventionnels, l’utilisation à grande échelle de ces pompes à chaleur à semi-conducteurs n’est envisageable, à court terme, qu’avec celle de réfrigérants liquides nocifs pour l’environnement. Cette avancée représente tout de même un pas significatif vers une technologie de refroidissement économique et, une fois certains autres défis technologiques relevés, plus écologique pour le grand public.
INSOLITE – les appels vidéo, à consommer avec modération ?
Alors que nous sommes nombreux à recourir régulièrement aux appels vidéo, des chercheurs en neurosciences étudient l’impact des interactions virtuelles sur notre cerveau.
En effet, à l’université de Yale, on se questionne sur le comportement de la matière grise lors d’appels en « visio », les signalisations neuronales étant considérablement réduites lors des conversations vidéo, par rapport à celles en présentiel. Les résultats de l’étude montrent une réduction significative de l’activité neuronale liée à la perception sociale et à la compréhension émotionnelle pendant les appels en mode visioconférence. Et ça se comprend, car, par exemple, les micromouvements faciaux (sourcils, rictus…) sont moins perceptibles par écrans interposés. L’activité cérébrale altérée lors d’une discussion à distance via un écran fait baisser la qualité et la profondeur des interactions. Sans même parler de notre capacité à sentir l’énergie de l’autre… Il semble évident que les interactions virtuelles ne sont pas idéales pour maintenir des liens sociaux authentiques, les interactions en face à face permettant des connexions émotionnelles plus riches. Alors, on se fait une « visio » ou on se voit autour d’un pot ?