Que deviennent les objets sacrés lorsqu’ils sont exposés dans les musées ? Perdent-ils leur dimension magique une fois vendus ? Qu’en est-il du respect des traditions ? Les Journées européennes du patrimoine, qui se tiendront les 17 et 18 septembre prochains, sont l’opportunité de se pencher sur ces questions...
Art de vivre
Jeff Siepman/Unsplash
« Pour un conservateur de musée, les objets perdent leur statut de sacralité dès lors qu’ils sont placés dans une collection ou en vitrine », enseigne le médecin légiste, archéo-anthropologue et paléopathologiste Philippe Charlier, également directeur de la recherche et de l’enseignement au musée du quai Branly-Jacques Chirac. Les objets dits sacrés le restent-il ou perdent-ils leur dimension magique une fois déracinés de leur lieu d’origine, « marchandés » ou exposés au regard de visiteurs ? « L’opinion partagée par certaines communautés extra-européennes est que l’éloignement de la terre natale et/ou le passage des fleuves, des mers ou des océans vaut désacralisation, développe Philippe Charlier. Pour d’autres, en revanche, aucune désacralisation n’est jamais complète et certaines sont même impossibles ; en conséquence, les objets sacrés en contexte muséal restent des objets sacrés, avec toute leur charge magique et leur potentielle efficience surnaturelle. Il en va de même des restes humains, avec un statut de respectabilité (et de sacralité) totalement parallèle. »
Des graines en dormance
Au fil des décennies, les musées sont devenus de véritables conservatoires sans pour autant avoir développé des approches énergétiques et vibratoires des œuvres et objets d’art, qu’ils soient sacrés ou non. Comme le confie l’historien de l’art Pascal Pique : « Même si cela commence à venir, c’est encore très timide. » Aussi, on peut se demander si ces dimensions énergétiques des objets sacrés restent opérationnelles à travers les cultures, les civilisations et les âges. D’après lui, la réponse n’est pas généralisable.
« Je vois toutes ces œuvres ou tous ces objets conservés dans les réserves des musées comme des sortes de graines récoltées partout dans le monde, exprime-t-il. La plupart sont mis en dormance, un peu comme des espions restés inactifs pendant plusieurs années. Ou des belles au bois dormant qui attendent d’être réveillées par un prince charmant. Plus on va développer des approches énergétiques et réhabiliter les mémoires, plus on va pouvoir réactiver les œuvres, les objets et les cultures. Les musées ne doivent-ils pas servir à cela, finalement ?, s’interroge-t-il. Or, faut-il nécessairement tout réveiller ? Et ces objets ne pourraient-ils pas être réactivés par des personnes qui développent certaines perceptions énergétiques ou autres ? » (...)
Angélique Garcia est journaliste depuis une dizaine d'années. Elle a été rédactrice en chef d’un média indépendant en région Occitanie consacré essentiellement aux thèmes de la culture, de l’art, du patrimoine et de l’écologie. Sa collaboration avec l’INREES / Inexploré lui permet de continuer à approfondir des sujets qui l’inspirent depuis longtemps (la conscience, la spiritualité…). En parallèle, elle se consacre à l’écriture.
Elle pratique la danse ainsi que le yoga auquel elle se forme en v ...
Les
articles
similaires
Savoirs ancestraux
Nous sommes des êtres « énergétiques ». À l’instar des arbres, une sève de vie nourrit notre corps, déploie notre esprit. Quelle est cette énergie qui, lorsqu’elle vient à manquer, nous laisse à plat ? De l’art de recharger nos batteries en ...
Les hommes préhistoriques étaient-ils sous psychotropes lorsqu’ils décoraient leurs grottes ? C’est l’étonnante thèse soutenue par des chercheurs de l’Université de Tokyo.
Les 52 cartes avec leurs Cœurs, Piques, Trèfles et Carreaux sont les signes les plus répandus sur Terre. Mais jusqu’à quel point les connaît-on ? Derrière la façade ludique des cartes se cache un sens profond qui remonte à la ...
La purification du karma est-elle simplement une affaire d’actions justes,
ou requiert-elle une foi inébranlable ancrée dans le cœur ? Alors que les traditions spirituelles du monde abordent le concept de dévotion sous différents angles, une vérité universelle émerge : la ...
Un accord vient d’être signé entre l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris et le ministère de la Santé chinois, symbolisant une avancée significative en matière d’intégration des médecines non conventionnelles à la médecine allopathique. Cette initiative, réservée aux hôpitaux de ...
8 octobre 2012
La médecine chinoise à l’honneur dans les hôpitaux
Joyau de la sagesse spirituelle indienne au rayonnement mondial,
la Bhagavad Gîtâ nous enseigne l’art d’agir dans la vie : le karma yoga.
Le plus grand texte sur le sens de l’action juste révèle la voie qui dissout la souffrance.
Le mot Nabhi désigne le centre du corps en sanskrit, la langue sacrée de la civilisation brahmanique. Professeur et formatrice diplômée de l’Institut Français de Yoga et du Krishnamacharya Mandiram en Inde, installée au Pays basque, également psychopraticienne en psychosynthèse, ...
11 novembre 2020
Nabhi, un point d’ancrage dans l’océan de la vie émotionnelle
L’INREES utilise des cookies nécessaires au bon fonctionnement
technique du site internet. Ces cookies sont indispensables pour
permettre la connexion à votre compte, optimiser votre navigation et
sécuriser les processus de commande. L’INREES n’utilise pas de
cookies paramétrables. En cliquant sur ‘accepter’ vous acceptez ces
cookies strictement nécessaires à une expérience de navigation sur
notre site.
[En savoir plus][Accepter][Refuser]