• Inexploré TV
  • Inexploré

Histoire
d’une
réincarnation

L’Inde est l’un des pays où l’idée de réincarnation est la plus acceptée, raison peut-être pour laquelle la population semble ouverte à la possibilité que leurs enfants puissent être des incarnations d’autres personnalités. Voici l’histoire de Jasbir, relatée par Ian Stevenson dans son livre enquête « 20 cas suggérant le phénomène de réincarnation ».
Histoire d’une réincarnation
Au-delà
L’idée de réincarnation constitue un principe important de la religion hindouiste, pratiquée par la grande majorité des habitants de l’Inde. L’hindouisme est la plus vieille religion du monde toujours vivante, et l’on peut faire remonter ses origines jusqu’au IVe millénaire avant J-C. Ses doctrines et ses pratiques ne sont pas très différentes aujourd’hui de ce qu’elles étaient il y a des milliers d’années. Les efforts de persuasion des conquérants et des missionnaires musulmans et chrétiens ont eu peu d’impact, pour ce qui est des idées fondamentales de l’hindouisme, sur la foi de la plupart des Indiens. J’ai évoqué, dans l’introduction de cette monographie, les rapports complexes qui unissent la croyance en la réincarnation dans certaines cultures à l’apparition de cas qui semblent prouver et justifier celle-ci. (...)


Le cas de Jasbir


Dans la plupart des cas dits de réincarnation, la personnalité antérieure meurt plusieurs années avant la naissance de la personnalité actuelle. L’écart de temps varie mais, dans les cas survenus en Inde, il est en moyenne d’environ cinq ans. Le cas qui nous occupe présente une caractéristique inhabituelle : la personnalité antérieure à laquelle le sujet s’identifia ne mourut qu’environ trois ans et demi après la naissance du « corps physique de la personnalité actuelle ». (...)

Au printemps de 1954, Jasbir, le fils de Sri Girdhari Lal Jat, vivant à Rasulpur dans le district de Muzaffarnagar (U. P.), était considéré comme mort de la variole ; il avait trois ans et demi. Le père de Jasbir alla voir son frère ainsi que les autres habitants du village afin qu’ils l’aident à enterrer son fils « mort ». Comme la nuit était assez avancée, ils lui conseillèrent de reporter l’enterrement au matin. Quelques heures après, Sri Girdhari Lal Jat remarqua par hasard des soubresauts dans le corps de son fils qui, progressivement, revint complètement à la vie. Il fallut plusieurs jours avant que l’enfant prononçât quelques mots et plusieurs semaines avant qu’il pût s’exprimer clairement. Quand il retrouva l’usage de la parole, son comportement changea de manière frappante. Il affirma alors qu’il était le fils de Shankar, du village de Vehedi, et qu’il désirait s’y rendre. Il ne voulait pas manger dans la maison des Jat puisque, étant brahmane, il appartenait à une caste supérieure. Ce refus catégorique de manger aurait certainement provoqué à nouveau sa mort si une brahmane, voisine de Sri Girdhari Lal Jat, ne s’était très gentiment chargée de préparer sa nourriture, selon la tradition brahmane. (...)

Jasbir se mit à donner de plus amples détails sur « sa » vie et sur « sa » mort dans le village de Vehedi. Il décrivit notamment comment, lors d’une procession de mariage qui allait d’un village à un autre, il avait mangé des bonbons empoisonnés. Il prétendait qu’un homme à qui il avait prêté de l’argent lui avait donné ces bonbons. Il avait alors été pris de vertiges, était tombé de la carriole qu’il conduisait, s’était blessé grièvement à la tête et en était mort. (...)

Trois ans plus tard environ, cela attira l’attention de Srimati Shyamo, une brahmane originaire de Rasulpur qui s’était mariée avec un homme de Vehedi, Sri Ravi Dutt Sukla. Cet homme ne retournait que très rarement à Rasulpur (à peu près tous les sept ans). Au cours d’un de ces voyages, en 1957, Jasbir la reconnut comme étant sa « tante » ; Elle rapporta cet incident à la famille de son mari et aux Tyagi à Vehedi. Or, les circonstances de « sa » mort et d’autres faits racontés par Jasbir correspondaient exactement aux évènements de la vie et de la mort d’un jeune homme de vingt-deux ans, Sobha Ram, fils de Sri Shankar Lal Tyagi qui habitait Vehedi. Sobha Ram était mort au mois de mai 1954, dans un accident de carriole, conformément au dire de Jasbir. La famille Tyagi ignorait cependant tout d’un prétendu empoisonnement ou d’une quelconque créance de Sobha Ram avant d’avoir entendu les déclarations de Jasbir. Ce n’est que par la suite qu’ils en vinrent à soupçonner l’empoisonnement.

Quelque temps après, le mari de Srimati Shyamo, Sri Ravi Dutt Sukla, en visite à Rasulpur, entendit parler des propos de Jasbir et il le rencontra. Le père de Sobha Ram ainsi que d’autres membres de sa famille vinrent ensuite voir Jasbir ; celui-ci les reconnut et établit parfaitement leurs liens de parenté avec Sobha Ram. Quelques semaines plus tard, un habitant de Vehedi nommé Sri Jaganath Prasad Sukla fit venir Jasbir dans son village, sur les conseils du directeur d’une sucrerie près de Vehedi. Il le déposa près de la gare de chemin de fer et lui demanda de lui montrer le chemin jusqu’au quadrilatère des Tyagi. Ce que fit Jasbir, sans difficulté aucune. Puis on emmena Jasbir chez Sri Ravi Dutt Sukla et, de là, il montra le chemin (différent du premier) jusque chez les Tyagi. Il resta quelques jours dans le village et, en présence des Tyagi et d’autres villageois, il fit preuve de connaissances précises sur la famille Tyagi et sur ses affaires. Il passa un très bon moment à Vehedi et rentra à contrecœur à Rasulpur.
flower

Les
livres
à
lire

Voir tous les livres

Les
articles
similaires

  • Dis maman, ma vie d’avant…
    Perceptions

    Que faire quand un enfant évoque des mémoires qui n’ont rien à voir avec sa vie ? Que dire, comment réagir ?

    25 mai 2020

    Dis maman, ma vie d’avant…

    Lire l'article
  • Nabhi, un point d’ancrage dans l’océan de la vie émotionnelle
    Santé corps-esprit

    Le mot Nabhi désigne le centre du corps en sanskrit, la langue sacrée de la civilisation brahmanique. Professeur et formatrice diplômée de l’Institut Français de Yoga et du Krishnamacharya Mandiram en Inde, installée au Pays basque, également psychopraticienne en psychosynthèse, ...

    11 novembre 2020

    Nabhi, un point d’ancrage dans l’océan de la vie émotionnelle

    Lire l'article
  • Harmoniser ses chakras
    Santé corps-esprit

    D’origine indienne, la notion de chakras comme centres énergétiques régulant le corps et la conscience est aujourd’hui largement adoptée en Occident. Et si leur harmonisation pouvait nous soigner ?

    20 décembre 2018

    Harmoniser ses chakras

    Lire l'article
  • Souffrance : pourquoi maintenant ?
    Savoirs ancestraux

    La notion de karma est intimement liée aux sciences védiques et particulièrement au jyotish, l’astrologie indienne. Un art qui est, non seulement, en mesure de prédire le potentiel de douleur et de souffrance d’un individu, et ce, de manière précise, mais qui propose ...

    21 décembre 2023

    Souffrance : pourquoi maintenant ?

    Lire l'article
  • Crises psychospirituelles : des vestiges de vies passées ?
    Perceptions

    D’après Stanislav Grof, certains états non ordinaires de conscience se manifesteraient sous forme de crises psychospirituelles. L’expérience de son épouse Christina, que Grof relate dans Quand l’impossible arrive, témoignerait quant à elle d’une grande souffrance vécue dans une vie antérieure.

    8 juillet 2013

    Crises psychospirituelles : des vestiges de vies passées ?

    Lire l'article
  • Radha et Krishna, passion infinie
    Âme du monde

    En Inde, même après des milliers d’années, l’amour unissant le dieu Krishna et la jeune Radha continue d’enchanter et d’inspirer de multiples œuvres artistiques et poétiques. Leur histoire symbolise les pérégrinations de l’âme qui cherche l’unité et la fusion divine.

    23 mars 2022

    Radha et Krishna, passion infinie

    Lire l'article
  • Jésus en Inde ? Un enseignement mystérieux…
    Âme du monde

    L’Inde a toujours été surprenante, mêlant foi chrétienne à des mystères millénaires. Dans la région du Kerala, des légendes circulent sur la jeunesse de Jésus, révélant des liens fascinants entre l’Orient et l’Occident.

    12 décembre 2024

    Jésus en Inde ? Un enseignement mystérieux…

    Lire l'article
  • Entre deux mondes
    Au-delà

    Si incarnation il y avait, une forme de conscience continuerait d’exister entre nos passages terrestres. Que ferait-elle pendant cet « entre-deux-vies » ?

    3 juillet 2016

    Entre deux mondes

    Lire l'article
Voir tous les articles

Écoutez
nos podcasts

Écoutez les dossiers audio d’Inexploré mag. et prolongez nos enquêtes avec des entretiens audio.

Écoutez
background image background image
L’INREES utilise des cookies nécessaires au bon fonctionnement technique du site internet. Ces cookies sont indispensables pour permettre la connexion à votre compte, optimiser votre navigation et sécuriser les processus de commande. L’INREES n’utilise pas de cookies paramétrables. En cliquant sur ‘accepter’ vous acceptez ces cookies strictement nécessaires à une expérience de navigation sur notre site. [En savoir plus] [Accepter] [Refuser]