Dans un monde de plus en plus technologique, un besoin profond de reconnexion au vivant et au sacré refait surface.
À l’occasion de la sortie d’Inexploré n° 67, Sébastien Lilli, rédacteur en chef du magazine, nous invite à redécouvrir l’animisme comme une sagesse ancienne capable d’éclairer notre avenir.
Nos ancêtres à notre secours
Jour après jour, je réalise à quel point parler aux arbres ou aux oiseaux, remercier une source ou encore poser la main sur une pierre est un acte de reconnaissance, une façon simple mais bouleversante de dire :
je te vois. Dire que le vivant est vivant peut sembler évident. Mais déclarer qu’il est habité, conscient d’une certaine manière... c’est une tout autre histoire. Et pourtant, cette vision est le cœur battant des traditions primordiales – chamaniques, druidiques, hindoues, shintoïstes, amérindiennes. Car avant les dogmes, il y avait l’animisme : cette idée que le vent, les rivières et les animaux sont nos égaux. Mieux encore : nos alliés ! Cette conscience n’a jamais complètement disparu. Chez nous, elle s’est cachée dans les yeux des enfants, les contes populaires, les dictons des anciens ou encore les fêtes païennes que nos campagnes n’ont jamais totalement oubliées.
Mais voilà qu’elle revient, et peut-être plus puissante que jamais ! Car la science, notamment celle du végétal et de l’écologie relationnelle, commence à rejoindre cette intuition ancestrale : la vie est un dialogue. Les arbres communiquent, les plantes s’entraident, les champignons tissent leurs réseaux souterrains... Et plus drôle encore, les tomates aiment la musique et nos paroles ! Ce que l’animisme pressentait, la biologie le confirme doucement. Et si cette conscience du vivant était justement la clé pour traverser notre époque ? L’intelligence artificielle progresse et le numérique nous connecte... mais à quoi bon, si nous perdons notre relation au vivant et si nous oublions notre lien à la Terre, aux saisons, aux esprits du monde ?
Étrangement, plus notre société se technicise, plus le désir de retrouver du sacré grandit chez beaucoup d’entre nous. Et l’animisme est une réponse pour réapprendre à vivre ensemble ; non plus isolés, séparés, coupés du monde... mais reliés, profondément !
Avec ce nouveau numéro d’
Inexploré, je vous invite à vous réapproprier cette sagesse première et à la considérer, non pas comme un retour en arrière, mais comme un bond en avant. Car ce regard change tout, il nous convie à une spiritualité de la résonance, du respect, du soin, la seule capable de nous guérir, individuellement et collectivement. Bel été à toutes et à tous !
Lorsque l’on commence à considérer que tout est vivant, le monde devient plus beau. Il se met à vibrer, et nous avec !